Archive pour la catégorie 'Commission des réguliers'

Loménie de Brienne (1727-1794) et la réforme des moines

24 mai, 2015

Loménie de Brienne

 est né en 1727 à Paris issu d’une  famille originaire de Flavignac en Limousin

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Un jeune ambitieux 

Encore écolier, Loménie  voulait être ministre  

donc il était studieux  

«Il étudiait  la théologie comme un hibernois pour être évêque et les mémoires du cardinal de Retz pour être  homme d’état  (Abbé Morellet)

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Un athée

Il adhéra pleinement aux idées des philosophes 

mais diplomate et prudent il cacha longtemps sa véritable pensée

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Lecteur assidu des « mémoires » du cardinal de Retz ,il était convaincu  qu’on pouvait être un bon théologien et un défenseur des droits de l’église quand cela  coïncidait avec ses propres intérêts et qu’il n’était point nécessaire pour cela d’être croyant

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Il est ambitieux ,je le sais ,mais a ses yeux le devoir bien rempli est le principal soutien de l’ambition…Il n’est point dévot et n’en a jamais pris l’apparence …Certains le disent Athée du moins déiste ..ils en ont persuadé le roi (Abbé de Veri)

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Effectivement ,quand ,en 1781 l’archevêque de Paris  Christophe de Beaumont mourut,  on proposa à Louis XVI de nommer Brienne à sa place ,le roi déclara « Il faudrait au moins que l’archevêque de Paris crût en Dieu »

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Un bon administrateur

Il est donc honnête, sérieux

il s’occupe bien de son diocèse à Toulouse et de sa province. Il fait ouvrir le canal qui porte son nom entre la Garonne et le canal du midi

il ouvre au public sa bibliothèque privée

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Philosophe et prélat

Brienne se doit donc de défendre l’église

Il combat les jansénistes qui refusait la bulle « Unigenitus » 

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Ainsi ,l’abbé Véri un homme de l’ombre qui conseille les ministres ,parle de lui avec beaucoup d’éloge

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L’assemblée du clergé a présenté  au roi des remontrances sur l’irréligion qui gagne tous les jours ;L’archevêque de Toulouse  y a pris la parole avec force et dignité » (Veri)

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L’Abbé Véri  souhaite que Brienne soit nommé ministre de la feuille (qui gère les bénéfices du clergé )

 parce qu’il est le plus apte du clergé pour les affaires  et soi disant  qu’il n’est pas dévot ,l’église n’ a rien à gagner à se retrancher dans une intransigeance farouche(Véri)

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C’est ainsi que l’on confie  la réforme des monastères à un athée

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La commission des réguliers

ni fanatique ,ni sectaire,

rationnel 

Brienne  était sans doute l’homme idéal pour remettre un peu de l’ordre chez les moines décadents du XVIIIe siècle à partir de 1766

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en 1787 il est contrôleur général des finances

en 1788  il est nommé cardinal et reste 2 ans en Italie

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La révolution

En 1790 ,Brienne ,admirateur des philosophes , applaudit les révolutionnaires et revient en France 

Comme l’abbé Grégoire ,comme le père Pingré ,comme bien d’autres ecclésiastiques enthousiastes 

il prête serment à la constitution civile du clergé

et devient évêque constitutionnel de L’Yonne  

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Trop peu homme d’église ,pour les croyants ,

 Brienne  le sera encore de trop, pour les révolutionnaires

Il est arrêté en 1794, et meurt  la nuit même, d’une attaque d’apoplexie 

La commission des réguliers présidée au 18és par Mgr de Brienne

22 mai, 2015

Le XVIIIe siécle

C’est le siècle des lumières

C’est le siècle des jansénistes

C’est aussi le siècle d’une longue agonie

celle des moines .

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Chez les bénédictins , les moines de Cluny ,ceux de Grandmont ,

chez les  prémontrés ,

même à  Cîteaux ou parmi les  mendiants

les scandales se multiplient

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Les évêques s’alarment

le roi réagit et nomme une commission pour enquêter à travers toute la France

 sous la direction de Mgr Loménie de Brienne, évêque de Toulouse

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La commission des réguliers

Cette commission est créé en 1766

Loménie de Brienne envoie  un questionnaire  à tous les évêques de France

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Les  questions sont précises 

Quel est le nombre des religieux dans chacun des monastères du diocèse ?

Quels sont les revenus de la maison ?

Les  bâtiments sont ils bien entretenus ?  

Les moines suivent ils correctement leur constitution ?

Sont ils fidèles à leur vœux ?

Sont ils jansénistes ?

Sont ils influencés par les Philosophes ?

Comment vivent t ils ?

Sont ils utiles pour le diocèse ?

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Quelques réponses

Sur 121 diocèses ,116 ont répondu au questionnaire  

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Les chartreux étaient les plus fervents et les plus respectés  

Les capucins  est l’ordre le plus régulier  de tous les ordres mendiants avec 418 maisons

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Les moines de Cîteaux et les Bernardins ont mauvaise presse 

ils ne sont pas utiles pour le diocèse

Leurs églises sont mal entretenues. Leur principale occupation est le soin de leurs domaines.Ce sont des fermiers vigilants

ils recrutent des jeunes sans éducation, d’une ignorance crasse

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Les dominicains (jacobins) sont critiqués à cause de leur esprit de rebéllion ,pour leur indiscipline 

et à cause de leur adhésion aux doctrines condamnées

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Les réformes

En 1768,un premier édit interdit de prononcer des vœux aux jeunes hommes  qui ont moins de 21 ans et aux jeunes filles qui ont moins de 18 ans

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Quelques ordres furent supprimés tel que les célestins (les plus scandaleux ) ou les  Grandmontains (les plus pauvres)

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Dans les autres ordres

on réforma les constitutions

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On ferma les maisons ou il y avaient trop peu de religieux

il fut en outre interdit à chaque ordre d’avoir 2 maisons dans la même ville

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En 1773 un édit supprima pratiquement l’exemption

« les évêques pourront faire dans les monastères  et couvents soumis à leur juridiction autant de visites qu’ils le jugeront nécessaire…A l’égard des couvents qui sont soumis à leurs chapitres généraux, les évêques pourront avertir les supérieurs qu’ils ne suivent pas leurs constitutions »

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Le cardinal de Bernis

C’est pas fini !

Il fallait  encore l’accord du pape

Ce fut le cardinal de Bernis qui fut chargé de négocier avec Rome

Ce fut long

Ce fut fastidieux 

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Ainsi  ce fut un  évêque athée qui reforma les moines 

et ce fut un cardinal célèbre pour ses débauches avec Casanova

qui négocia avec la papauté

   

voir  Pierre Chevalier  Loménie de Brienne et l’ordre monastique tome 1

 

La réponse au questionnaire envoyé par Mgr Loménie de Brienne aux évêques de France

21 mai, 2015

Le questionnaire

En 1766 la commission des réguliers

sous la direction de Loménie de Brienne

envoie  un questionnaire

à tous les évêques de France

pour mieux connaître ce qui se passe dans les monastères de leur diocèse

un sondage en quelque sorte ! 

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Voici quelques réponses 

Les causes de la décadence monastique  

1) le contact avec l’extérieur des monastères

La plupart des religieux cherchent en dehors les moyens de dissiper l’ennui qui les accable dans leu solitude ;Ils rentrent dans le monde qu’ils ont quitté et au mépris des engagements qu’ils ont pris avec Dieu ils en reprennent l’esprit (Evêque d’Embrun)

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2) L’esprit philosophique

Cet esprit est aussi entré dans les cloitres  et les moines n’ont que trop respiré cet air empesté .Le régime philosophique réussit à faire douter les religieux  eux mêmes du bien fondé de leur étât Mgr de Choiseuil )

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Les manquements aux vœux 

La pauvreté

Les moines dédaignent l’ordinaire des réfectoires et ont des tables particulières

….les cellules sont convertis en appartements .On a vu des religieux en chaise à porteur (Ev de Bayeux)

….ils construisent des bâtiments somptueux et magnifiques,  inutiles et onéreux (Ev de Tarbes )

les supérieurs gardent les bénéfices au dépens des autres

….les inferieurs qui n’ont rien sont obligé pour mieux vivre de prêcher le plus qu’ils peuvent et de multiplier les messes

Certains de ces inférieurs sont réduis à vivre dans une extrême pauvreté 

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….Pour faire admettre un jeune dans un couvent les parents doivent payer et donner une « aumône »

mais le motif des postulants n’est pas plus pur que celui des maisons qui les reçoivent ..c’est plutôt le désir du bien être  qu’ils ne trouve pas dans le monde qui les attire à postuler ((Ev de Mende )

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… un religieux qui veut partir ,le peut en payant

Parfois la translation vers un ordre moins austère  ou la sécularisation est obtenue grâce à de coupables épargnes (ev de Bayeux)

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L’obéissance

Il y en a qui ont secoué le joug de l’obéissance  et vont se plaindre de leur supérieur devant les tribunaux des juges séculiers (Mgr de Grasse )

Les mauvais sujets vont se plaindre devant  les tribunaux séculiers ( Ev de Bretagne )

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Les exemptions

Un ex provincial devient parfois indépendant. Il a la liberté d’établir sa résidence dans un couvent de son choix  ..ils n’ est plus assujetti aux exercices réguliers  …Il occupe un appartement commode…il a un frére laïc à son service …(Mgr de Jumilhac )

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La chasteté  

Ces 3 ordres (Bénédictins ,bernardins ,prémontrés ) ne font aucune difficulté d’ouvrir leurs portes aux personnes du sexe qu’ils introduisent dans leurs monastères ,aussi librement que les hommes ,leur donne à manger et à coucher dans leur chambre…Ils y jouent à toutes sortes de jeux (Mgr de Tarbes ) 

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Les études

Beaucoup de moines  sont ignares et mal élevés., Ils n’ont aucune retenue

Que peux t on faire d’un sujet sans mœurs  ,sans talents ,sans éducation sans naissance qui par enfantillage ,par dépit ou par désespoir ne sachant que faire va se jeter dans un cloitre  …L’on entend même dire dans le monde ,à la honte de l’ordre religieux «  que faire de ce mauvais sujet il n’y qu’à en faire un moine » (ev de Beziers  )

La bible est pour ces jeunes étudiants un livre fermé dont ils n’ont pas la moindre intelligence  (Mgr de Mande )

….mais  peu importe on s’attache dans les couvents à augmenter le nombre de la troupe (Ev de Perigeux )

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Les religieux curés

Les évêques ne peuvent les supporter  …

C’était encore souvent le cas avant le concile Vatican  2

Les évêques ne veulent que des religieux soumis à leur juridiction et utiles à leur diocèse

les curés  séculiers déplorent que des religieux célèbrent la messe et même temps que la leur

spécialement pendant la semaine sainte 

 

voir  Pierre Chevalier  Loménie de Brienne et l’ordre monastique tome 1

L’ordre des grandmontains supprimé au cours du XVIII é siècle

20 mai, 2015

L’ordre des Grandmontain fut fondé par Saint Etienne de Muret (1046-1124)

qui était un ascète de la trempe des moines du désert 

Il vécut  avec ses premiers disciples dans une extrême pauvreté

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Au XVIIIe siècle

A partir de l’an 1766 Mgr Loménie de Brienne ,à la demande du roi

enquêta sur l’état des tous les monastères en France

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Il constata que l’ordre de Gramont était dans un piteux étât

ils n’étaient plus que 80 religieux répartis  dans  23 monastères

dont la plupart n’avaient que 2 ou 3 moines  

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Dans son rapport, Brienne écrit

Les religieux grandmontains qui composent les maisons de l’ancienne observance sont la plupart des hommes grossiers ,sans politesse ,sans aucune des connaissances essentielles aux fonctions ecclésiastiques ,livrés à une entière oisiveté..  Leur occupation principal est la chasse et la pêche …leurs maisons tombent en ruine et sont presque désertes

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Mais le général des Grandmontains lui répond

Le service divin est toujours célébré dans ma maison sans aucune rétribution   …il faut un peu plus de revenu pour l’entretien des maisons ,la subsistance des religieux …

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Un autre supérieur de l’ordre , dans le diocèse de Séez  écrira

Cela vous paraitra extraordinaire que l’on puisse vivre …

mais lorsque tout est en communauté et bien économisé ,en province où il y a bien de petits secours d’une basse cour …l’on peut vivre à meilleur marché que partout ailleurs

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La suppression

l’ordre des grandmontains fut donc supprimé   

Il ne reste de la première abbaye que de vieilles pierres disséminées dans un champ 

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voir  Pierre Chevalier : Loménie de Brienne et l’ordre monastique tome 1  

Les Génovéfains du XVIIIe siécle selon le rapport de Loménie de Brienne

19 mai, 2015

Le XVIIIe siècle

C’est le siècle des lumières

C’est le siècle des jansénistes

C’est aussi le siècle d’une longue agonie

celle des moines

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Les évêques s’alarment

le roi réagit

on nomme un commission pour enquêter à travers toute la France

 sous la direction de Mgr Loménie de Brienne évêque de Toulouse

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En 1766 les genovéfains possèdent  106 maisons avec 662 religieux dans 50 diocèses 

Suite au questionnaire envoyé par la commission des réguliers à tous les évêques de France 

25 évêques  se prononcent sur elle dont 6 seulement en font son éloge

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« Ces messieurs  n’acceptent que les prieurés qui ont un bon revenu et abandonnent les autres aux prêtres séculiers »  ( Mgr de Grasse)

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L’extérieur des chanoines réguliers est peu décent  et mondain .Ils fréquentent les assemblées de la ville …leur activité est nulle qu’il s’agisse des ministères ou des études….Le fanatisme du jansénisme fait ravage chez eux ( Mgr de Termont )

Ils possèdent malheureusement les meilleurs cures du diocèse de Blois…

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A Bézier, ces Messieurs vivent comme des séculiers ,non seulement ils se font gloire de leur ressembler ,mais même ils trouveraient fort mauvais qu’on les regardât comme des religieux .Ils croiraient être insultés si on les appelait pères  …

Tout annonce des riches du siècle ,ils n’épargnent rien pour se procurer tous leurs aises… Ils ont des appartements d’hiver …  ce sont tout autant de petit châtelains qui vivent dans l’indépendance ayant totalement oublié leur état (ev de Bézier)

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Laval  où est située cette communauté est le chef lieu du parti janséniste et ces religieux en sont les coryphées

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Même Mgr de Jarente ,l’évêque des salons qui se couvrent de dentelles

l’homme du roi qui distribuent les bénéfices et des abbayes ,donne son avis

« la plupart de jeunes gens qui s’engagent dans cette congrégation n’y entrent que dans la vue d’avoir une belle porte pour en sortir et ne font le vœu de pauvreté que dans l’intention de devenir plus riches par les bénéfices auxquels ils ne seraient  pas parvenu  dans l’état ecclésiastique …. et d’ailleurs ces chanoines ,lorsqu’ils sont parvenus à avoir un bénéfice se croient indépendants des évêques parce qu’ils sont religieux et de leurs supérieurs car ils sont curés (Mgr de Jarente )

(voir  Pierre Chevalier  Loménie de Brienne et l’ordre monastique tome 1 p 68…

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La  Congrégation de France est donc profondément atteinte

et du reste elle disparaitra pendant la révolution

 

La Congrégation de Saint Maur jugée par la commission des réguliers

19 mai, 2015

La congrégation de Saint Maur

est devenue célèbre surtout à cause des mauristes de Saint Germain des prés

et des travaux de Mabillon et de ses disciples 

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Enquête de la commission des réguliers

Quand à partir de l’an 1766 ,Mgr Lomélie de Brienne ,à la demande du roi

enquêta sur l’état des tous les monastères en France

les  mauristes ont 191 maisons dans 77 diocèses

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Suite à un questionnaire envoyé par la commission des réguliers à tous les évêques de France 

28 évêques seulement  donnent  leur opinions sur les mauristes

et 13 d’entre eux sont franchement hostiles

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On leur reproche  ce qu’ils enseignent

ils ont osé faire soutenir de très mauvaises thèses  qui exposent  les erreurs de Richer ,de Jansénius et de Quesnel  

ce qui n’est pas étonnant en pleine querelle contre les jansénistes

Qui n’était pas janséniste ?  

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L’évêque de Blois qui n’a pas l’air de beaucoup aimer les moines, d’une façon générale  écrit  

« la science n’y est plus en honneur ,…

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On leur reproche d’être trop riches

et leur goût pour les possessions et les procès qui en découlent

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Les réformes des mauristes

On leur reproche les réformes qu’ils entreprennent en particulier à Saint Germain des prés

Les mauristes veulent changer d’habits car :

On est exposé aux insultes du premier venu ,au mépris des laquais ,aux sarcasmes des écrivains,  aux mauvais traitements de la populace

Après tout c’est logique !

Il faut s’adapter  à son époque …Ces mauristes sont raisonnables …

mais c’est connu ! Les évêques n’aiment pas les réguliers qui  empiètent dans leur diocèse et qui sont exempts …. 

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Les mauristes veulent l’introduction du gras

pour être plus apte à bien étudier

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Les mauristes veulent dormir la nuit

Ils  demandent  la fixation du réveil à 4 heure et demi en été et à 5 heure  en hiver 

Ils  proposent donc  de dire les matines le soir  et les laudes le matin

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Pour nous ,gens du XXIe siècle, toutes ces réformes nous semblent bien raisonnables  

et ne devaient pas choquer outre mesure les philosophes du XVIIIe siècle

mais quand même tout n’était pas toujours rose chez les mauristes

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Abbaye du Mont saint Michel

Cette  abbaye  dépend de la congrégation de st Maur 

ils y restaient  24 religieux

mais il n’y en a que 8 qui vivent vraiment la vie commune et régulière 

16  moines sont en effet des prisonniers envoyés par les diverses maisons de l’ordre

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Surprise !

de 1766 à 1769 l’ abbé du mont saint Michel

est Loménie de Brienne 

 

( voir  Pierre Chevalier : Loménie de Brienne et l’ordre monastique tome 1 p 194)