Archive pour la catégorie 'Spöjmaï Zariab'

Nietzsche et Gibran, Kafka et Spojmai

4 mai, 2020

Il est tentant de faire un rapprochement entre ces écrivains  qui ont vécu  à peu prés en même temps mais dans des pays de culture très différentes…des écrivains marginaux et  révoltés  

 **

L’année 1883

En 1883 est né Kafka (1883- 1924)

la même année est né Gibran (1883-31)

Cliquez ICI

Encore la même année  en 1883 ,Nietzsche (1844-1900)  écrit Zarathoustra

Cliquez ICI

 **

Les œuvres 

On peut facilement rapprocher « le prophète » de Gibran et « Ainsi parlait Zarathoustra »  de Nietzche

au moins pour la forme , mais aussi pour de nombreuses affirmations  sur la liberté ,la revolté…

 

mais si  Gibran est révolté  en ses débuts

son prophète est beaucoup plus sage et plein d’espérance

 **

Spöjmaï ,quant à elle c’est du Kafka   

le récit « la signature »  c’est la metamorphose de  Kafka

des armoires en fer , des signatures  des regards ,des médailles de dictateurs ,des fauteuil qui emprisonnent

lugubre … sans dessus dessous

*

Tous les autres récits de Spôjmaï sont des cauchemars 

sans début sans fin  

des cris sans suite des murmures ,des caricatures

des solitaires, des voisins  qui nous regardent …  qui nous épient 

Cliquez ICI

 

Spojmai Zariab : la plaine de Caïn

3 mai, 2020

Voici des nouvelles venues d’Afghanistan  écrites par Spojmai Zariab   

cliquez ICI

**

Dans le pays,  les Caïn ont venus

Caîn, ,nouveaux Caïn ! Caïn a  pris a pris la ville ; Les damnés de la terre  ont massacré leurs frères et leurs sœurs .Ils ont versé le sang ( p 24 )

 

Dans une autre ville tout se vend

Si on veut parler , on nous dit : donne moi et j’écoute ….

Si tu veux que je ris… donne moi  et je ris …

Si tu veux que je pleure ..,donne moi et je pleure ( p44 )

 

Dans ce pays, pas de livres pour les femmes voilées

Sur les pupitres gisaient de vieux  bouquins  loqueteux qui tendaient ,désemparés et pitoyables ,leurs pauvres pages vers le plafond : Ces livres personne ne les regardait (p55)

 

Dans cette ville ,les jeunes sont massacrés

Avec mon fils.. ils étaient cinquante sept…. , Cinquante sept (p 67)

 

Dans cette ville sont cachés dans des armoires en fer ,les milliers de signatures des juges qui ont condamnés des innocents 

c’est un délire à la Kafka

on a le tournis !

on en devient fou !

Cliquez ICI 

 

les filles dansent toute la nuit avec des clochettes aux pieds   pour distraire  des nigauds  

On achève bien les chevaux (Film )…

et les bottes du délire ont envahi le pays  

cliquez ICI  

Spôjmaï Zariab : Les bottes du délire

2 mai, 2020

Dans son livre « la plaine de Caïn »    Spöjmai nous raconte des  cauchemars…le cauchemar « des signatures » était déjà un délire à la Kafka…terrifiant, mais  les bottes   …  les bottes …

Cliquez ICI

Avant en Afghanistan …le pays était beau … la paix régnait   

**

Je regarde ma tante  traire sa vache, sa coiffe brille dans les rayons du soleil ; Sa coiffe éclate de rire. Je l’aime Tout n’est que sourire dans ce village..même la vache de ma tante  .. Je ris, ma vache rit et rient  toutes les femmes du monde  (p104)

 Ah ! S’il n’y avaient pas ces bottes …si seulement il n’y avaient pas ces bottes

 **

Assisse à l’ombre d’un arbre ma tante jette aux poules du grain qu’elle tire d’une petite corbeille posée à ses pieds .. ;les poules contemplent les grains un instant et se mettent à picorer

Ah ! s’il n’y avaient pas ces bottes …si seulement il n’y avaient pas ces bottes

 **

Une femme pieuse volée

Elle se ceint d’un foulard bien blanc et revêt un grand voile gris dont elle baisse la résille devant son visage …. On dirait  qu’elle regarde le monde à travers une fenêtre ; Je m’imagine que les mailles deviennent les barreaux d’une cellule (p 108)

ma tante déroule maintenant vers la Mecque son tapis de prière … (p110)

**

Mais voici les bottes

Les voici qui viennent elles sont là : les bottes ! Ne les laissez approcher ; Elles vont  vous anéantir … tous vous anéantir

(p 103)

..Et voila  les enfants soldats   

Les enfants aussi ont chaussé des bottes ..;d’énormes bottes maculées de sang (p117)

ils avaient des yeux qui n’avaient  vraiment plus rien d’humain    

Spôjmaï Zariab : les cauchemars après le passage de Caïn

1 mai, 2020

Dans la2é partie  de son livre « la plaine de Caïn » Spôjmaï  ne parle  plus tant des guerres en Aghanistan ,,mais plutôt des cauchemars qui  troublent  désormais les gens qui les ont connues

**

Tous ces récits sont des cauchemars 

Quand on les a lu ,on a retenu que des bribes

 comme lorsque l’on se réveille après une nuit agitée   

Des cris , des flashs , des instantanés

des demeures  sans noms

des portes closes

des inconnus qui nous regardent  

des voisins difformes ,des libraires fous

**

Les signatures

une secrétaire  au milieu d’archives contenant des milliers de signatures de juges qui avaient condamnés des innocents  raconte   

 «Je rêvais que ces signatures se mettaient en mouvement: leurs jambages se tordaient et devenaient de grands personnages qui me menaçaient du regard et s’approchaient de moi avec lenteur, les yeux chargés de haine. Je voulais m’enfuir mais, de quelque côté que ce fût, je me heurtais de tout mon corps aux murs du bureau.»

 **

Les demeures sans nom

Je me  retrouvai dans la rue,  devant  chaque porte close ,  et je lisais les noms  (p123)

N’étais-je pas depuis ma naissance devant  une porte …  celle d’un inconnu ?

un inconnu qui me regarde  ?

IL m’observait toujours de son air mélancolique  (p 127)

Il m’inspirait de la compassion …..moi aussi je promenais en solitaire 

Que cherchez vous  donc le soir ,quand vous sortez  de votre maison (p129)

**

Ma maison, ma maison ,

Où trouverais-je le repos ?

Dans mon enfance, quand j’avais faim ,je courais à la maison

quand j’avais peur je retournais à la maison

la maison du repos, la maison de la paix

mais  maintenant  où est donc ma maison ?

est ce celle qui est au-delà du mur chez l’inconnu ?

Prés de la porte se tenait le passant inconnu .Il sourit !

« C’est ma maison tu es chez moi (p135)

**

le cuivre et l’étain

 A peine regardais je ses pieds ou ses mains qu’il s’empressait de les cacher 

Tout en parlant il gardait son écharpe devant sa bouche déformée  

Mon pére était rétameur ,comme mon grand père..   Han.. Han.. Han

et dans ma tète défilaient ces figures désormais incrustées dans ma mémoire et résonnait son halètement  saccadé qui me fendait le coeur (p 162)

 **

Le libraire fou

Souriez …souriez ! 

ou je vous tue

 

Le professeur de calligraphie

cette nouvelle n’est plus un cauchemar

mais des souvenirs d’enfance

 Elle se souvient d’un professeur 

un turban blanc ,blanchi  l’indigo …une paire de lunette cerclée .. Un gilet noir …une voix grave un peu chevrotante
 souvenir ! souvenir !
Ma grand-mère qui comparait son époux, mon grand père   à l’homme le plus beau et le plus tendre du monde

 Le professeur est devenu vieux …j’appris sa mort

j’ai posé ma tête sur mes genoux  et je n’ai pas pu m’empêcher de hocher la tête de chagrin

**

Le pire des cauchemar n’est il pas celui que vivent les femmes en Afghanistan

cliquez ICI 

Spôjmaï Zariab : Le sort des femmes et le caftan noir

30 avril, 2020

Dans son livre » la plaine de Caïn » Zariab nous parle des tous ses cauchemars .Le pire des sorts est celui des femmes   en Afghanistan

 **

Aîcha

Quand Aïcha avait eu  l’âge requis,  son père dût soudain l’abandonner au monde des femmes .Ce jour là elle sentit qu’elle venait d’être banni du monde entier 

Ce jour là ,elle était sortie faire la fête  mais à son retour son père était furieux

 « Sale petite effrontée ! Tu n’as pas honte !
Ses yeux étaient ivres de rage 
Tu as grandi à présent : Tu n’as pas honte de trainer dans les rues ?
Je te garantis que si jamais tu remets les pieds dehors … ;
Depuis Aïcha n’était plu sortie dans la rue et n’avait plus jamais joué

 Plus tard on la maria et on l’emmena dans la maison d’Ismael

Aicha ne tenait pour rien au monde à se remémorer  les premiers jours passés avec lui …

Leur seul souvenir la terrifiait.

Il rouait Aïcha de coups de poing et de coups de pied ,puis allait s’asseoir dans un coin et fumait sa pipe

 **

En apprenant qu’ a son tour elle allait avoir une fille, elle préféra avorter

Elle en mourut !

Dans  la cour exiguë et obscure montent les lamentations des femmes .Leur écho se répand dans la rue et se perd alentour  Assis au bord du puits, Ismael  tire sur sa bouffarde  et s’emmitoufle dans son caftan noir