Archive pour la catégorie 'Gibran Khalil'

Nietzsche et Gibran, Kafka et Spojmai

4 mai, 2020

Il est tentant de faire un rapprochement entre ces écrivains  qui ont vécu  à peu prés en même temps mais dans des pays de culture très différentes…des écrivains marginaux et  révoltés  

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L’année 1883

En 1883 est né Kafka (1883- 1924)

la même année est né Gibran (1883-31)

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Encore la même année  en 1883 ,Nietzsche (1844-1900)  écrit Zarathoustra

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Les œuvres 

On peut facilement rapprocher « le prophète » de Gibran et « Ainsi parlait Zarathoustra »  de Nietzche

au moins pour la forme , mais aussi pour de nombreuses affirmations  sur la liberté ,la revolté…

 

mais si  Gibran est révolté  en ses débuts

son prophète est beaucoup plus sage et plein d’espérance

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Spöjmaï ,quant à elle c’est du Kafka   

le récit « la signature »  c’est la metamorphose de  Kafka

des armoires en fer , des signatures  des regards ,des médailles de dictateurs ,des fauteuil qui emprisonnent

lugubre … sans dessus dessous

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Tous les autres récits de Spôjmaï sont des cauchemars 

sans début sans fin  

des cris sans suite des murmures ,des caricatures

des solitaires, des voisins  qui nous regardent …  qui nous épient 

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Khalil Gibran : Le mécréant (1908 )

29 avril, 2020

Ce récit écrit en 1908 se trouve  dans les œuvres complètes de Khalil Gibran éditées chez Laffont

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Khalil,un jeune moine  est chassé de son couvent  de Qozhayya , qui est le plus célèbre du liban

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car il a dit aux moines comme Jean Baptiste  au bord du Jourdain

Engeance vipères …produisez donc des fruits …(p 89)

Jésus vous a envoyé pour être des agneaux parmi les loups…En vertu de quel enseignement  êtes vous devenus comme des loups au milieu des agneaux …Comment pouvez vous faire le vœu de pauvreté et vivre comme des émirs ? Comment pouvez vous faire le vœu d’obéissance et aller contre l’évangile  (p87)

Khalil s’adresse aux pauvres qui sont exploités

 Je crois en Dieu qui entend l’appel de vos âmes souffrantes et voit vos poitrines battues. Je crois au Livre qui nous rend  vous et moi ,frères égaux face au soleil…Je crois aux enseignements  qui nous délivrent ,vous et moi ,de l’esclavage des humains et nous permettent de vivre libres et fiers sur la terre  réceptacle des pas de Dieu  (p 101)

Jésus fut condamné par Caïphe et par Pilate . De même vos âmes sont dans la poigne du prêtre , vos corps  sont entre les griffes des gouverneurs et vos cœurs sont dans la nuit du désespoir et de la tristesse ( p 103)

…Tel est prêtre qui de la main droite vous bénit et de la gauche empoigne vos cœurs (p105)

Comment pouvez vous lever les yeux vers Dieu tout puissant et l’appeler père..pour ensuite courber la tête devant un faible mortel que vous appelez maitre ..Ne voyez vous pas dans les champs les oiseaux former leurs petits à voler ,alors pourquoi apprenez vous à vos enfants à traîner des liens et des chaînes (p106)

Pour conserver leur trône .. ils ont armé les druzes contre les arabes ,les chiites contre les sunnites ,encouragé les kurdes à massacrer les bédouins et pousser les mahométans à entrer en conflit avec les chrétiens …

Soeur de Rome sauve nous .. Compagne de Moïse protège nous , Aimée de Mohammed  instruit nous, épousée de Jésus renforce nos cœurs (p 112)

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Ensuite Gibran écrira  

le fou et le précurseur

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et enfin  le prophète

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Khalil Gibran les ailes brisées (1912)

27 avril, 2020

Ce récit écrit en 1912 se trouve  dans les œuvres complètes de Khalil Gibran éditées chez Laffont

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L’amour

 est la seule liberté dans ce monde ;Il éleve l’âme si haut que nulle tradition ne peut l’atteindre .. que nulle loi ne peut la limiter (p 125)

L’amour lorsqu’il est baigné par les larmes est pur ,beau et eternel  (p 127)

Cette émotion ,quand elle traverse nos cœurs  appartient à la loi universelle  qui guide la lune autour de la terre ,la terre autour du soleil ,le soleil autour de Dieu (p131)

 Ce que l’amour n’a point donné d’ailes ne peuvent voler au delà de nuage des apparences (p140)

le papillon qui vole autour de la flamme jusqu’à ce qu’elle  le brûle est plus admirable que la taupe qui vit paisiblement dans sa gloire  obscure (p 147)

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La religion

Un  évêque  veut marier son neveu dont l’âme  est corrompue et chez qui les vices grouillent  comme les vipères et les scorpions dans les grottes et les marais fétides , à une jeune fille toute  pure    

Cet évêque  se dit noble et vertueux et les fidèles se prosternent devant lui ,telles les brebis devant  le couteau du boucher (p122)

En Orient  l’évêque chrétien ,l’iman musulman ,le prêtre brahman se transforment à l’occasion en hydre marine qui saisissent leur proie de leurs nombreuses tentacules (p134)

En Syrie qui pouvait s’opposer aux autorités religieuses sans y perdre sa réputation ? (p134)

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La déception

Le jeune homme qui aimait vraiment la jeune fille  est profondément déçu

Les yeux avec lesquels je contemplais la beauté du printemps et l’ eveil de la nature ne peuvent plus  aujourd’hui que voir la fureur des tempêtes et les misères  de l’hiver (p135)

je me jetai sur mon lit, tel un oiseau blessé qui s’abat

« Aie pitié de moi, Seigneur et fortifie toutes les ailes brisées !(p151)

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Khalil Gibran : le fou (1918 ) et le précurseur(1920)

26 avril, 2020

Ces récits écrits en 1918 et 1920 se trouvent  dans les œuvres complètes de Khalil Gibran éditées chez Laffont tte date  Khalil  écrit maintenant plus souvent en anglais et non plus en arabe

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J’ai couru sans masques dans les rues encombrées  et un adolescent  dans la rue a crié : » C’est un fou !

J’ai levé les yeux pour le regarder ; Le soleil embrassa mon visage ,nu pour la première fois ,mon âme s’enflamma d’amour pour le soleil et je ne voulais plus de mes masques

Ainsi je devins fou !

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Je dis à Dieu :                          Je suis ton esclave ;   Il passa comme un ouragan

1000 ans plus tard je lui dit :  Je  suis ta création …Il passa

1000 plus tard :                       Je suis ton fils …      Il passa

1000 ans plus tard :                 Je suis Ton hier et Tu es mon demain .. Je suis ta racine dans la terre et tu es ma fleur dans le ciel…Alors Dieu murmura  des mots de douceur  .Il m’acceuillit (p 464)

(c’est du Hallaj )

Mon ami je ne suis pas celui que je parais..

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Parmi ces fous,    il ya le crucifié

Regardez comme il sourit

 et le crucifié leur dit

 « rappelez vous seulement que je souris

 je n’expie pas , ni ne me sacrifie    ni ne recherche la gloire  et je n’ai rien à me faire pardonner .

J’ai eu soif  et je vous ai implorés pour que vous me donniez mon sang à boire

 car qu’est ce qui pourrait désaltérer  un fou sinon son sang (p481)

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En 1920  Khalil  écrira   « le précurseur »  dans le même style…  en Anglais

Les ailes brisées » et le « mécréant »  qu’il avait écrit en arabe ressemblaient  plutôt à des contes

« le fou » et « le précurseur » semble plutôt  annoncer le venue du « prophete »

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Khalil Gibran : le Prophète (1923)

24 avril, 2020

Ce récit écrit en 1923 se trouve dans les œuvres complètes de Khalil Gibran éditées chez Laffont

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C’est  le recit le plus répandu de Gibran 

Dans le style de celui de Nietzsche   « Ainsi parlait Zarathoustra », publié en 1883 , l’année de la naissance de Khalil Gibran et de Kafka…qui publiera aussi un autre livre ‘fétiche’ :la métamorphose »

 « Il y fallait le Christ et Mahomet , et les Qarmates et les Druzes et aussi bien avant eux  Pythagore  et aussi pas très loin d’eux Bouddha … « (Salah Stélié)

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le prophète avant de nous quitter  nous a dit 

Le don

donner de vos biens ,c’est peu donner

mais lorsque vous donnez de vos âmes ,alors vous donnez vraiment (p 529)

 …..Vous dites ‘nous donnerons, mais aux seuls méritants

or les arbres de votre jardin ne parlent pas ainsi ,ni les troupeaux de vos pâturages.. il donnent pour vivre . Avares ,ils périraient

le travail c’est l’amour rendu visible

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La loi

Ils ne voient que leurs ombres et leurs ombres leur sont lois

Et le soleil leur est il rien d’autre  qu’un projecteur d’ombres ?

Et qu’est  donc l’asservissement aux lois sinon ,dos courbés ,la noirceur de ces ombres sur le sol

Mais vous qui avancez le visage au  soleil ,quelles ombres projetées sur le sol pourraient vous contraindre ?

Vous qui partez avec le vent ,quelle girouette vous dicterait votre course ?

Vous pouvez bien voiler le tambour et détendre les cordes de la lyre  ,mais qui réussira à empêcher  l’alouette de chanter (p 540)

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La liberté

j’ai aperçu dans la futaie du temple et à l’ombre de la forteresse ,les plus libres d’entre vous  porter leur liberté comme un joug sur leur nuque et menottes à leurs poignets 

Votre raison et votre passion sont le gouvernail et la voilure de votre âme navigatrice (p542 )

 

L’enseignement

le maître qui chemine à l’ombre du temple parmi ses disciples ,ne donne pas de  sa sagesse ,mais plutôt donne t il de sa foi et de son amour(p544)

 

La parole

aimez le silence car la pensée est oiseau de l’espace qui ,dans une cage de vocables parvient  peut être à déployer ses ailes  mais non à s’envoler (p 546)

 

La prière

non quémander

mais que votre visite en ce temple invisible ne soit que ravissement et tendre communion (p549)

 

la volupté

la volupté de la fleur est d’offrir à l’abeille son miel

parce que la fleur est à l’abeille source de vie

et l’abeille est pour la fleur messagère d’amour (p551)

 

la religion  

Elle n’est ni pensée ,ni agissement.. elle est émerveillement

celui qui se vêt  de sa vertu  ,mieux  lui vaudrait de rester nus

Vent ni soleil ne lacéreront  sa peau  

celui qui guide sa conduite sur les principes de la morale retient son oiseau chanteur dans une cage  

 Si vous voulez connaitre  Dieu ne vous souciez pas de résoudre des énigmes ; Regardez autour de vous et vous le verrez en train de jouer avec vos enfants (p553)

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La mort 

Qu’est ce donc que mourir  sinon se dresser nu dans le vent et s’abîmer dans le soleil (p554)

Khalil Gibran : Le Fils de l’homme (1928)

23 avril, 2020

Ce récit écrit en 1928 se trouve dans « les œuvres complètes » de Khalil Gibran éditées chez Laffont

 

Je connais l’épouvantail dont les vêtements pourris flottent sur le champ de maïs ,alors que le maïs et le vent qui chante  savent bien net bien qu’il est sans vie  (p 653)

Marie Madeleine disait : j’étais éblouie par sa lumière ..je désirais être seule avec ses doigts sur les cordes de mon cœur   (p657)

Quand Jésus vit Zachée ,il savait  que la sève de son arbre céleste devait monter de ses racines ,et il versa son sang sur les racines  ;Pour lui ne ce n’était pas un sacrifice ,mais plutôt un bienfait (p 663)

L’homme qui vient de passer ,comme l’ombre d’un oiseau qui vole entre le soleil et la terre …gouvernera le monde   Son nom sera premier parmi les hommes (p 665)

Jean disait dans sa vieillesse : La raison pèse et mesure ,mais c’est l’Esprit qui atteint le cœur de la vie et embrasse le secret .La semence de l’Esprit est immortelle (p 670)

Pilate dit : Quand Jésus au prétoire, j’étais assis  ,je sentis brusquement le désir ,bien que ce fut pas ma volonté de me lever et de descendre de mon sièe pour m’incliner devant lui …Dans  son regard il y avait de la pitié ,comme si c’était lui qui était mon gouverneur et mon juge  (p 671)

Un homme riche remarqua : Si je tenais compte de ce qu’il m’a dit , en distribuant mes biens aux pauvres ,,qu’arriverait  il à mes esclaves  ainsi qu’ à leurs épouses et à leurs enfants ?(p 677)

Je regardais Marie au pied de la croix ; Son visage n’était pas le visage d’une femme affligée ; C’était la figure de la terre fertile qui sans cesse donne naissance et sans cesse enterre ses enfants (p 684)