Jos !Jos !
Que de crimes encore au nom de la religion
La dernière fois c’était en janvier
Et maintenant de nouveau cela recommence
Les morts se comptent par dizaines
Et pourtant depuis déjà un moment
2 personnages charismatiques tentent de réagir
l’imam Muhammad Ashafa, le pasteur James Wuye
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L’un est imam, l’autre pasteur.
En 1992 ,ils étaient encore tous les deux
des activistes adeptes de la violence et de la vengeance
En 1995 ils se rencontrent pour la première fois
se parlent,
apprennent à se connaître et décident
dorénavant d’œuvrer pour la paix.
Ils créent à Kaduna (prés de Jos) un centre de médiation interreligieuse,
où se rencontrent les imams et les pasteurs,
leur rappelant des versets fondamentaux des livres sacrés
« Si vous tuez quelqu’un, son frère se vengera »,
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Depuis, ils sillonnent le monde, pour donner leur message
Voici un extrait d’une interview qu’ils ont donné au canada en février 2008
uu cours de laquelle , ils expliquent bien leur but et les difficultés rencontrés
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L’imam Ashafa : Ce processus auquel nous prenons part comporte des risques de taille.
Le dialogue interconfessionnel constitue pour nous un échange, un compromis entre les principes de nos religions et de nos traditions respectives. Il s’agit ici d’acceptation, et non de tolérance. Pour nous, le dialogue interconfessionnel,
c’est dépasser la tolérance et accepter l’autre pour ce qu’il est, et voilà pourquoi il comporte de nombreux risques :
celui d’être accusés de compromission par le courant dominant et les autres groupes de notre religion et de nos traditions, celui d’être perçus comme des traîtres ou celui encore d’aller à l’encontre du bon sens.
Dans les deux premiers cas, on nous verra comme des traîtres et on nous reprochera de marcher ensemble Le véritable défi, c’est d’amener nos détracteurs à comprendre que l’idée n’est pas de faire des compromis, mais plutôt de créer des espaces où les autres peuvent être ce qu’ils veulent, sans avoir à se fondre dans la masse, des espaces où chaque personne est unique et possède une culture, un système de croyances et des traditions qui lui sont propres
**. Le pasteur Wuye :
Nous sommes certains de pouvoir convaincre pas mal de gens et nous espérons développer une collaboration accrue avec eux pour faire de la terre un endroit pacifique, un endroit sûr tant dans l’hémisphère Nord que dans l’hémisphère Sud. **
L’imam Ashafa : Il ne faut donc pas jeter la religion à la poubelle.
La religion est le seul instrument qui a soutenu la civilisation par le passé et qui peut continuer de le faire. Mais si elle n’est pas bien gérée, aussi puissantes que soient les nations, elle peut déstabiliser toute structure sociopolitique, si idéale soit-elle. **
Le pasteur Wuye bien que la diversité soit célébrée, les gens doivent entamer consciemment un dialogue avec d’autres, tendre la main aux gens de l’autre côté du fossé, aux croyants d’autres religions, aux membres d’autres groupes raciaux
** L’imam Ashafa
Nnouez le dialogue avec le monde musulman, avec le monde musulman qui arrive; n’écoutez pas trop les médias et ne prêtez pas attention aux stéréotypes et aux préjugés qui sont véhiculés. Demandez aux musulmans qui ils sont, pour que vous puissiez les évaluer en fonction de leurs valeurs Pour parler aux autres et engager un dialogue, il faut pouvoir briser la barrière, la peur de l’inconnu. Tant que vous ne parlez pas à votre voisin, vous entretiendrez des préjugés et des stéréotypes à son sujet,
Pour apporter la sécurité dans le monde, nous devons engager un dialogue sincère avec les gens de l’autre côté du fossé. À mon avis, voilà le message dont le monde a besoin.
Je veux qu’il soit clair que l’islam est une religion qui soutient la vie.
L’islam n’a rien à voir avec le fanatisme. L’islam n’a rien à voir avec l’extrémisme.
L’islam n’a rien à voir avec le terrorisme. Toutefois, comme c’est une religion fondée sur des principes fondamentaux, chaque musulman qui est un musulman idéal doit représenter un havre de paix pour les gens qui l’entourent
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Le pasteur Wuye : Il est difficile de pardonner lorsqu’on est en colère, mais nous avons appris à nous pardonner mutuellement. La vérité, c’est que nous militons pour la paix et nous faisons la preuve que ce ne sont pas de simples paroles, mais que nous vivons dans la paix. Vous aussi vous le pouvez.Merci