Montazeri n’est pas n’importe qui !
C’est lui qui devait succéder au fondateur de
la République islamique, Khomeiny,
Mais au cours des années il devint un opposant en constatant les dérives de la république islamique
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Célèbre opposant au régime actuel d’Ahmadinejad
Le grand Ayatollah Montazeri
était très écouté
très vénéré
et représentait un espoir pour les jeunes contestataires
D’où l’immense déception de la foule des opposants en apprenant son décès le 19 décembre 2009 à Qom dans la ville sainte des Chiites ,la ville ou Khomeiny lui même enseigna
Il était âgé de 87 ans
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Sa mort fut annoncée par la presse officielle mais d’une façon très discrète, en catimini
Cependant le grand ayatollah Yusof Saanei déplore « la disparition du pieux théologien, de l’infatigable combattant islamique et du juriste exceptionnel »
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Un juriste exceptionnel et un pieux theologien
Montazeri est un juriste profondément croyant
Il se veut juste, droit, en règle avec la charia
En même temps il veut être de son temps, Humain
C’est un équilibre difficile à tenir .Il doit être habile,intelligent ,pour interpréter les textes en vue de rédiger la constitution
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Il explique lui même ,dans les propos suivants combien il est difficile d’ adapter la charia au monde moderne ?
« Selon le Coran, notre Prophète est le dernier messager de Dieu et sa religion la dernière des religions divines. …
Les textes disent que les interdits fixés par Mohammad le restent jusqu’au jour du jugement dernier et ses actes licites le restent jusqu’au jour du jugement dernier. …
Le fondement essentiel des ordres est le Coran et
la Sunna. … Nous n’avons donc pas le droit d’écarter des ordres évidents et catégoriques du Coran et de
la Sunna.
S’il s’agit de changements limités et provisoires liés à des situations particulières, cela demeure acceptable …. mais s’il s’agit de mettre une croix sur la charia ou de procéder à son enterrement au moindre obstacle, dans l’intention de fonder une nouvelle charia qui orienterait nos actes, cela n’est en aucun cas acceptable »
Un infatigable combattant
Juriste honnête oui !
Il est aussi honnête dans ses convictions humaines et ne craint pas de s’opposer aux dirigeants de la nouvelle république islamique ,quand il le faut
En 1989, il ne peut accepter l’exécution en masse de prisonniers,ordonné par Khomeiny et prend ses distances vis à vis du régime ,au nom de ses convictions
En Fev 89 il refuse la fatwa lancée contre Salman Rushdie.
Il perdit ses fonctions au sein du gouvernement , quelques semaines seulement avant le décès de Khomeiny, le 3 juin 1989
En 1997,il conteste le pouvoir du Guide suprême. Khameni qui aurait dû se soumettre à des élections libres .il est alors assigné à résidence pendant cinq ans dans la ville sainte de Qom
En 2003, il retrouve sa liberté
En août dernier,
il avait estimé sur son site internet que la gestion des troubles consécutifs à la réélection contestée du président Mahmoud Ahmadinejad en juin « pouvait aboutir à la chute du régime ».
« J’espère que les autorités se réveilleront avant qu’il ne soit trop tard et qu’elles ne provoqueront pas leur propre chute, ni celle du système ».
Il dénonce la « parodie de justice islamique » et « les procès spectacle » organisés pour juger opposants et manifestants. Sur son site internet, Hossein Ali Montazeri vise directement les plus hauts dirigeants de son pays : « Ils devraient avoir le courage de déclarer que ce gouvernement n’a rien d’une République et rien d’islamique »,
« un système politique basé sur la force, l’oppression, le trucage des élections, le meurtre et la torture stalinienne, un régime qui censure les journaux, (…) est illégitime »
En novembre 2009 ,il lance une fatwa contre les armes nucléaires
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Et puis le gâteau sur la cerise
Le blasphème suprême
Il appelle dans une fatwa à destituer Ali Khamenei ,
Le guide
Le guide suprême
Voici des extraits de la fatwa de l’ayatollah Montazeri :
« Les responsables qui ont perdu d’un point de vue religieux et rationnel l’autorité et la garde des affaires sociales sont automatiquement démis de leurs fonctions. Leur autorité n’a plus aucune légitimité. Et s’ils se maintiennent à leur poste par la contrainte, la tromperie ou la fraude, le peuple doit dire qu’ils sont illégitimes et manque de crédibilité et doit exiger leur révocation par les méthodes les plus efficaces et les moins coûteuses…..
La religion, la logique et les érudits dans le monde condamnent et considèrent comme sans valeur un gouvernement fondé sur la coercition, l’oppression et l’agression contre les droits des autres personnes. Un gouvernement qui a usurpé et manipulé les voix du peuple, tué, arrêté, détenu et appliqué des tortures médiévales et staliniennes. Un gouvernement qui réprime, censure les journaux, perturbe les communications et emprisonne l’élite de la société sur de fausses accusations et les oblige à faire de fausses confessions, en particulier en prison.
Selon des récits crédibles de la famille du Prophète et de ses descendants directs, obtenir des aveux en prison n’a absolument aucune légitimité juridique et religieuse et ne peuvent servir de base à une condamnation. …
Le peuple vaillant d’Iran est pleinement conscient de la réalité de ces aveux, qui rappellent des exemples des régimes fascistes et communistes. Il est notoire que ces aveux et ces interviews télévisées fabriquées ont été obtenus par la force, la torture et les menaces dans le but de dissimuler des cas d’oppression et d’injustice.
Ce qui commandent, commettent et aident à obtenir ces aveux et ces fausses interviews sont pécheurs et coupables. D’un point de vue religieux et juridique, ils méritent d’être punis.
Le Chah a entendu trop tard venir la révolution du peuple iranien. Il est à espérer que les fonctionnaires en charge ne vont pas laisser la situation arriver à ce point et faire preuve de souplesse vis-à-vis des exigences de leurs propres citoyens au plus vite. Plus tôt nous pourrons exercer un meilleur contrôle des dommages, mieux ce sera.
Les obsèques
Des dizaines de milliers de personnes, peut-être des centaines de milliers, dont Mir Hossein Moussavi et Mehdi Karoubi ont participé , dans la ville sainte de Qom, aux funérailles de Montazeri, en scandant des slogans particulièrement durs à l’encontre du régime
: «Montazeri n’est pas mort, c’est le gouvernement qui est mort.»
Ou encore :
«Montazeri l’innocent, nous suivrons ton chemin même si le dictateur fait pleuvoir des balles sur nos têtes.»