Archive pour la catégorie 'Théologiens et mystiques musulmans'

Ibn Taimiyya (1263-1328) par Abdelwahab Meddeb

30 décembre, 2019

 Abdelwahab Meddeb , dans son livre ‘la maladie de l’islam  (p55ss)  nous donne son opinion sur Ibn Taimiyya si prisé actuellement par les extrémistes  musulmans  

 **

Ibn Taimiyya

Il  a  vécu au cours d’une époque où l’islam fut fortement ébranlé

En 1258  a eut lieu le  sac de Bagdad et de sa très riche bibliothèque, par les Mongols d’Hulagu Khan.

Ce fut  la fin des Abbassides….la suspension du califat

En 1270 :  a lieu la  huitième croisade, dirigée par le Roi de France, saint Louis qui meurt à Tunis.

En 1325 : Ibn Batuta voyage à travers le monde oriental.

EN 1332 : est né à Tunis  Ibn Khaldoun, la dernière lumière de la science arabe d’observation sociale.

**

On, comprend dès lors la lutte que Ibn Taimiyya va entreprendre

 pour préserver la vraie  doctrine des musulmans 

lui un fervent disciple de Hambal

et pour lutter contre les ennemis de l’orthodoxie

**

Sa doctrine (la sisaya)

il fait  la chasse aux effets  de la philosophie et aux retombées grecques dans le discours théologique ;

Il fustigea nombre de sectes ésotériques ,décrétées hérétiques  à cause du privilège qu’elles accordaient   à l’herméneutique ;

Il dénonça la théorie et l’expérience de l’unicité de l’être prôné et vécue par les soufis …(p56)

 

Il écrit un petit livre de 100 pages, fréquemment publié qui fait le bonheur des intégristes

Une sorte  de manifeste … une charte qui lie le princes et ses sujets soumis à la Sharia 

Ce livre a pour titre  ‘ la politique au nom de la loi divine pour établir le bon ordre dans les affaires du berger ( siyasa) P57

 Il invite tous les musulmans à faire le djihad ; Lui-même est à la pointe  des combats

Son ‘sisaya »est l’élaboration d’un théologien  qui, en temps de crise, s’est transformé en combattant de la foi…une utopie ,qui sera réactivée par les intégristes actuels ( p 62)

 **

Une  utopie qui pouvait se comprendre à l’époque de Taimiyya

Ibn Taimiyya ne pouvait pas  oublier les croisades dont le chapitre venait juste  de  se clore ……

A considérer l’évolution historique  tout être sensé constate que le jugement de notre théologien n’est que conjoncturel(p 63)

 En fait ,la réussite islamique a eu lieu dans le corpus soufi, qui fut dénoncé par Taimiyya ..et l’échec de l’islam s’est concrétisé en politique (p 64)

** 

Meddeb  nous donne un témoignage de Ibn Batutta qui avait rencontre Taimiyya   

Ce témoignage nous montre un théologien agitateur, enthousiasmant les foules  scandalisant ses pairs sunnites  même  les hanbalites  Son attitude  et ses provocations excédait  la bienveillance de l’autorité politique. Il représente  une voix idéologique qui gêne le pouvoir sans faire l’unanimité des savants.

 Par contre il semble que la vox populi lui soit  acquise,  elle qui s’accommode des simplifications et préfère l’adhésion sans effort au sens  apparent de la lettre.  C’est cette voix de censeur  belliqueuse   théâtrale  qui sera  la voix écoutée au-delà  des siècles  par les incendiaires  de l’intégrisme  A commencer par le fondateur du wahhabisme (p 66)

Ibn Arabi : Le Sceau des saints

14 décembre, 2019

 Arberry dans son lire « le soufisme » écrit à propos de Ibn Arabi (p113ss)

 

Ibn Arabi soutient que tous les prophètes sont aussi des saints

mais que le caractère saint  du prophète est supérieur à son caractère prophétique

Les prophètes  et tous les saints sont des manifestations de l’esprit

 **

Mahomet est supérieur à tous les  prophètes :Il est le sceau des prophètes

Le sceau des Saints est ibn Arabi il lui même

 Je suis le Sceau des saints, de même qu’il est attesté

 Que le Sceau des prophètes est Muhammad

 Le Sceau particulier, non le Sceau de la sainteté générale

,Car celui-là est Jésus l’assisté .

(Diwan)

ou bien encore :

Si je ne suis ni Moïse ni Jésus ni leurs pareils

Cela m’est égal puisque je suis le totalisateur de cela

Car je suis le Sceau des saints de Muhammad

Le Sceau particulier dans les cités et les déserts .

(Diwan p334)

 

Le fait est que  pas un mystique  venu aprés lui n’ échappe à son influence ,  et qu’il a marqué de son empreinte  toute la litterature mystique des âges suivants …Il est aussi indéniable  qu’il a eu aussi  une grande influence sur le mysticisme du moyen âge chrétien  

 **

L’influence d’Ibn Arabi a une part d’ombre

Mohammed Iqbal ,le pére spirituel du Pakistan mort en 1938  a tiré  sa théorie du « moi supérieur »  en partie de la doctrine soufi de « l’homme  parfait » et en partie du surhomme de Nietzche ( p117)

Cliquez ICI 

Ibn ‘Arabi, : Le livre de l’extinction ( Fana) dans la contemplation

7 décembre, 2019

 Kitab al fana’ fi al muchahada

 Au nom d’Allâh, le Tout-Miséricordieux, le Très- Miséricordieux

Il a purifié les cœurs de ceux qu’ll a préférés d’entre Ses serviteurs, et n’y a pas mis les maladies des doutes et des illusions.

Il a fait briller pour eux, par l’Essence llluminative, le sabre dégainé de la Direction,

**

  »Peut-être ton Seigneur te fera-t-ll des dons et tu seras ainsi satisfait » (Cor. 93,5)

et (Moïse)  disait: « Je m’empresse vers Toi, ô Seigneur pour que tu sois satisfait (Cor. 20, 84)

.

La contemplation

La Réalité Divine Essentielle  est trop élevée pour étre contemplée par l’ »oeil »  tant que subsiste une trace de la condition de créature dans l’ »oeil » du contemplant.

 Mais lorsque « s’éteint ce qui n’a pas été » –« et reste ce qui n’a jamais cessé d’être » –

alors se lève le Soleil de la preuve décisive la  sublimation absolue 

c’est cela l’Oeil de la Synthèse et de la Réalisation par excellence » 

 **

L’UN

Cet Œil l voit qu’un Nombre « Unique » : le nombre « Un » (Wâhid),

…et quand tu dis « un » … s’éteint ce qui est autre que lui,
Ce genre de dévoilement (kashf) et de science  doit être caché à la plupart des créatures,

En effet, si quelqu’un qui ne possède pas la connaissance des réalités propres des choses .il pourrait  dire  « Je suis Celui que j’aime, Celui que j’aime est moi ».

 C’est pour cette raison que nous voilons ce genre d’enseignement.

Hasan al-Basrî, traitait de ces matières en séance intime. S’il n’y avait pas eu une nécessité d’observer le secret, il n’aurait pas procédé de cette façon.

 Abû Hurayra – a dit, selon ce que rapporte al-Bukhârî dans son Recueil de hadîths: « J’ai porté de la part du Prophète .. deux « sacs »: l’un, je l’ai dispensé entre vous tous; l’autre, si j’agissais de même, on me couperait cette gorge ».

Ibn ‘Abbâs,  déclarait: « Si je vous disais quelle en est l’interprétation), vous me lapideriez en disant que je suis un infidèle ».

 

les livres des gens de notre voie sont pleins de mystères,

les spéculatifs  s’en saisissent et les considèrent selon leurs points de vue spécifiques,

les exotéristes les interprètent selon les acceptions les plus littérales, pour se mettre ensuite à en médire.

Comment s’autorisent-ils alors à se prononcer sur des questions dont ils ne possèdent pas le principe?

 **

Les aspirations :la contemplation

Alors le voile est enlevé, et ce qui avait été caché est mis à découvert! Alors est défait le bandeau, retiré le verrou, ouverte la serrure! Alors les « aspirations-énergies » (L’Esprit) propres à cet autre mode s’unifient pour scruter la « Réalité Une »   et l’être ne conçoit plus qu’une seule aspiration »  et rien d’autre.

 De cette « aspiration » unique procèdent des influences qui portent effet sur la Réalité Pure (al-Haqîqa).

Ainsi, tantôt ces influences procèdent par abstraction de « l’aspiration unique »,(L’Esprit)

c’est toujours Lui …même s’Il n’est pas connu,

c’est Lui ..le cherché par toute aspiration, même s’Il n’est pas atteint,

c’est Lui …l’énoncé par toute langue, même s’Il reste ineffable!

 Et quelle formidable stupeur on éprouve et quel immense soupir de soulagement on pousse lorsque

« le bandeau est enlevé, et que la vue est devenue pénétrante »,  lorsque « le Soleil s’unit à la Lune« ,

 

Alors gagne celui qui a la foi et perd celui qui ne l’a pas!

**
La « Pureté adorative » :l’extinction (fana)

celui qui purifie son adoration en l’affranchissant du pouvoir de l’idée de « rétribution »,

celui-là appartient au « monde de la Lumière » et non pas au « monde du Salaire » .

« Allâh est la Lumière des Cieux et de la Terre » (Cor. 24, 35).
« Ils auront aussi bien leur salaire que leur Lumière » (Cor. 66, 8).
« Leur Lumière court devant eux » (Cor. 57, 12).
« La Lumière leur dit: « Je suis votre Seigneur! » et il La suivent.

Les Muhaqqiqûn (les Connaissants Compétents) ont abandonné le salaire chez Allâh;

 - la récompense ?  ne te soucie donc pas de celle-ci. Les mouvements des corps auront nécessairement leurs fruits sensibles:

Allâh,  n’a pas de « besoins », et rien ne peut lui revenir de la part de Ses créatures qu’Il n’ait de Lui-Même. Ce qu’Il crée, c’est pour toi qu’Il le crée;

En vérité, « Il ne t’a créé que pour que tu L’adores »,

 et pour que tu te réalises par Lui, non pas pour que tu te soucies de ce qui est autre-que-Lui.

Je ne leur demande pas des vivres! Je ne demande pas qu’ils me nourrissent! C’est Allâh, celui qui donne les vivres! » (Cor. 51, 57-58).

Et s’Il te dit: « Prends! », réponds: « C’est à Toi de prendre! »

S’Il te dit: « Retourne! », réponds: « De Toi vers Toi ».

**

La religion prophétique

Il peut arriver que on te présente la Religion Droite ‘ par un organe prophétique, voie d’élection et de pureté

et la Religion Non-Droite, sapientiale, mélangée, spéculative et intellectuelle,

  Tu discerneras entre les deux voies, et tu considéreras la fin ultime de chacune d’elles, qui est le Vrai (al-Haqq) -, selon ce qui fait ton bonheur et non le malheur.

Prends alors la voie de la Religion d’élection et pureté, de mode prophétique, car elle est plus élevée et plus profitable. …

 . N’est-il pas vrai que les législations (ash-Sharâ’i',) sur lesquelles reposaient les communautés religieuses antérieures, comme celles de Moïse et de Jésus – ont été, à certains égards, abrogées par la Loi de Muhammad

 lorsque le Vrai   se révèle à une chose, il « inscrit » (kataba) la foi dans un coeur, Il ne l’efface plus.

Si quelqu’un dit: « Il s’est caché à moi après qu’Il s’est révélé », c’est qu’Allâh ne s’est

 l’ « inscription » de la Foi et l’attribution des « Signes » ne cessent jamais lorsqu’elles sont des dons faits « dans les coeurs », et que dans ces cœurs se dressent les Témoins de réalisation

 « Récite-leur l’affaire de celui auquel Nous avons donné Nos Signes et qui s’en est dépouillé » (Cor. 7, 174).

Les paroles « s’en est dépouillé »  expriment un fait analogue à l’enlèvement de l’habit par l’homme ou à l’abandon par le serpent de sa vieille peau.

Les Signes en question étaient comme un habit sur le personnage

 Allâh a dit: « Ceux-là, Il a inscrit dans leurs coeurs la Foi  » (Cor. 58, 22).

 Le coeur a deux « faces » l’une extérieure, l’autre intérieure.

La face intérieure ne comporte pas l’ »effacement » 

 elle est pure et sûre « fermeté » .

 La face extérieure, par contre, comporte l’effacement:

 c’est proprement « la Tablette de l’Effacement ;

 un temps, Allâh y établit une certaine chose, ensuite « Il efface ce qu’Il veut, et établit (une autre chose qu’Il veut), et chez Lui se trouve la Mère du Livre  » (Cor. 13, 39)

**

La voie de dévoilement et de contemplation

n’admet pas qu’on contredise et réfute celui qui parle au nom de celle-ci  

Si l’homme attaché au « Livre » avait la foi dans la totalité de son Livre, il ne s’égarerait jamais, mais lorsqu’il croit en une partie du Livre et ne croit pas en l’autre partie, il est mécréant pour de vrai (al-kâfiru haqqan), car Allâh a dit: « 

Ils disent: « Nous croyons en une partie du Livre et ne croyons pas en l’autre! Et ils cherchent à se trouver une voie intermédiaire. Ceux-là sont les mécréants pour de vrai ». (Cor. 4, 150-151).

Or « les mécréants d’entre les Gens du Livre… sont les pires créatures » (Cor. 98, 5)

 ces mécréants d’entre les Gens du Livre sont les « littéralistes » et la plupart des « gens de spéculation rationnelle »  d’entre les philosophes et les théologiens

 Moi, par Allâh, je crains beaucoup pour ceux qui contredisent les Gens de notre Ordre (at-Tâ’ifa)!….  Allâh lui enlève du coeur la lumière de la foi! »

 

Sache que la Foi  appuyée sur les oeuvres vertueuses se tient dans la Main de la Présence Très-Sainte

 et pendant qu’elle s’y applique à sa tâche ,

elle voit jaillir entre les Doigts de cette Main

les rivières des sciences et des connaissances,

 des règles de sagesse et des secrets

.

 La Demeure initiatique dont nous avons parlé dans le présent écrit

inclut les « Demeures de l’Extinction et du Lever des Soleils » :

c’est à cette Demeure que correspond  l’Accomplissement parfait de l’adoration.

« Lui te voit »  et non  « tu Le vois »

« Sa vision n’a lieu que par ton extinction à toi-même ».

C’est Allâh qui est le Guide. Pas de Seigneur autre que Lui. 

Cliquez ICI

Shari’ati (1933-1977) : Un socialisme en terre d’islam ?

3 décembre, 2019

 Shari’ati est   un philosophe, un militant politique iranien et surtout un grand orateur . Ses discours enflammés à Téhéran, attirèrent des foules immenses, car il avait une vision très moderne de l’islam et  du chiisme

Cliquez ICI

**

Très influencé par  Jean Paul Sartre et Simone de Beauvoir qu’il avait  rencontré à Paris

ou par  Franz Fanon  avec qui il a entretenu une longue correspondance

ou encore par Che Guevara dont il a traduit les œuvres en persan

Shari’ati réalise  que les premiers « vrais » musulmans  avaient des points communs avec les socialistes modernes 

tels que  Ali,Abu Zarr ou Fatima

 **

Ali

n’est pas un martyr qui se lamente mais un vrai socialiste  qui agit sans violence

Ali  a appose un non catégorique à toute forme de violence  

il a tracé une voie ,un modèle permanent  pour l’humanité .

Il  la montré pour toujours à l’homme ,un homme exemplaire ….

c’est ainsi qu’il est devenu  iman, sinon il ne serait qu’un  gouvernant échoué  de tous  .. ;

Un iman c’est celui qui se tient  devant, pour montrer  la direction à l’homme ,en tous temps

C’est pourquoi il a refusé le rang du  pouvoir victorieux qui se serai éteint à  sa mort et lui a préféré le rôle d’Iman  qui l’ a conduit e à la retraite ;après son refus de toute compromission ,  mais qui a prolongé sa vie au-delà de la mort.

Nous voyons qu’il est chaque jour plus vivant  ,que nous avons toujours plus   besoin de lui  et les  cœurs qui vibrent pour l’humanité  ,la liberté  la justice   et la pureté..  se tournent  toujours vers lui  et vers son imanat

(cité par  Yann Richard dans son livre  «  l’islam chi’ite »  ( p 35)

**

Abu Zarr

Shari’ati donne aussi en exemple Abu Zarr qui fut un compagnon de Mahmoet

Abu Zarr était un « socialiste  adorant Dieu «  selon l’’écrivain  égyptien Abdul Hamid Jowdat-al-Sahar

Cliquez ICI   

Abu Zarr abandonna le confort matériel individualiste pour le « piété  révolutionnaire »  c’est-à-dire l’ascétisme islamique,  l’ascèse de Ali  et non pas  l’ascèse des soufis de Jésus ou de Bouddha :  afin d’acquérir pour les hommes unee aisance matérielle  et l’égalité  économique   car celui qui lutte pour la faim des autres doit  accepter la faim pour lui-même et seul celui qui  renonce à la liberté peut en faire le don à la société. Telle  était cette religion révolutionnaire «  à la fois Dieu et le pain »  non  pas la religion de la faiblesse, du monachisme,  des privations  mais une religion  qui divinise l’homme dans la nature ,qui en fait le « calife » de Dieu dans le monde materiel Cité par Y Richard  p 40)

 **

Fatima

est aussi un modèle pour les femmes musulmanes

fille confidente du prophète,  épouse parfaite dans un ménage que n’épargnent  pas les soucis s matériels , mère chargée de l’éducation des  futurs  leaders de la communauté..

« Fatima est devenue Fatima  c’est-à-dire  responsable d’elle même et des autres ( P43)

**

par conséquent les vrais musulmans devraient pratiquer une forme de socialisme

Qu’en est il ?  

Cliquez ICI

Shari’ati : Le rôle des Mollahs dans une société socialiste

3 décembre, 2019

Les citations de Shari’ati sont prises ddans le livre  de Yann Richard « l’islam Chi’ite » 

 **

En Iran

En 1972  Mosaddeq  avait lancé  un slogan en nationalisant les  compagnies de pétrole  : «  une économie sans pétrole  

Shari’ati parla alors d’un islam sans clercs… un islam socialiste ?

Sans les clercs, l’islam est libéré du carcan médiéval,  de l’emprisonnement dans « les églises de prêtres » ,libéré  de cette philosophie pétrifiée et décadente, de cette vision du monde déformée, superstitieuse ,bêtifiante et incitant à l’imitation passive  qui fait des gens un troupeau bêlant et transforme  les intellectuels en ennemis de la religion, apeurés et fuyant  devant  l’islam  ……..Ils portent sur eux le livre  de Dieu mais n’y comprennent rien et ne lui obéissent pas (p116)

**

Pour remplacer ce clergé inadapté,  Shari’ati  intègre un institut  fondé en 1950 prés de Téhéran  et y organise  un programme d’ enseignement islamique révolutionnaire qui aurait pu rivaliser  avec les madrasas de Qom  s’il avait été réalisé  

**

La démocratie

il ressent la nécessité d’avoir un élite pour gouverner  le peuple

Shari’ati ne croit pas à la démocratie  qui donne raison à la majorité comme cela  a lieu  en Occident

le premier calife  Abu Bakr fut ainsi élu par la majorité .Ce fut un erreur

 **

Les autorités doivent être élus par des hommes éclairés, compétents

et non par un peuple ignorant

Ces hommes éclairés  peuvent être  les mollahs pourvu qu’eux mêmes soient bien formés ( p 118 )

**

Shari’ati qui a pourtant des idées libératrices et  salvatrices s’inscrit ici  dans une authentique tradition chiite, élitiste et pessimiste sur la capacité de hommes à se diriger eux mêmes   (p119)

Mais il n’est guère compris par les mollahs qui pretendent s’occuper que des problèmes spirituels

Il est encore moins compris  par la police  qui  lui interdit plusieurs fois de parler en public et finale ment l’emprisonna (1973-75) alors que ses écrits étaient diffusés en  cachette

Sa  notoriété était immense et sa photo était  porté presque à l’égal de celle de Khomeini dans les grands cortèges révolutionnaires de 1978-79 (p 222)

 **

Sharia’ti meurt en 1977  

Hichem Djaït : La grande discorde

2 décembre, 2019

d’après Hichem Djaït : « la grande discorde » aux  edt Gallimard

 **

La Mecque

Au centre du « Haram » ( territoire sacré) de l’Arabie  alors nommée « La jahiliyya » 

Le lieu  du pèlerinage (le hajj)   de toutes les tribus de l’Arabie qui y viennent vénérer leur dieux dont la deesse Al-Lat

La ka’ba abritait la statue du dieu Hubal (p 24)  

**

Mohammed

le fondateur de la Mecque  est Qusary, le « sayyid » des Quraysh  la tribu sacré des arabes

Mohammed fait parti de cette tribu

Il est donc habilité par avance, plus que d’autres, à parler en matière de religion et de politique  (p30)

 Il ne parlera  plus d’un Dieu de la guerre comme Israel ou  d’un Dieu de miséricorde  comme les chrétiens ,mais d’un Dieu d’une grandeur inouïe  ‘Allah Akbar » ( p 35 )

Un Dieu qui sera  incarné non dans la chair ,mais dans le Verbe ,la parole transcendante : le  coran

 Son appel sera spirituel ,une puissante  piété , le sentiment de la mort et de l’éternité, un appel cosmique vers les profondeurs  ..quelque chose qui surplombe vraiment la condition humaine    

Dieu  est unique   et le coran est  sa parole

**

Un état guerrier  

Pendant 13 ans Muhammad restera à la Mecque   

Puis ce fut l’hégire  

et les combats : Badr en 624,  Ubud en 625  …

un intermède

Mohammed fait un pas dans un sens syncrétique en faisant un pèlerinage à la Mecque ;Il emmena avec lui 70 bêtes pour le sacrifice ce qui impressionna fortement les gardiens de la ka’ba  (p 42)

 En 629 il assiège La Mecque avec 10000 hommes ‘ les « Muhajirum » qui avaient émigré  avec lui et les Ansars qui étaient ,les premiers  croyants  venus d’ailleurs pour le rejoindre

 Au vrai ,dès son acte de naissance au moment de l’hégire  ,l’état islamique  est un état guerrier .La conquête n’est plus un accident ;Elle lui est consubstantielle ( p 47)  

les Muhajirum et les Ansars  vivaient une vie authentique ;Ils  ne vivaient que pour l’islam (p48)

**

La ridda

Quand Muhammad mourut , les tribus étrangères qui avaient suivis le prophète se dispersèrent

Ce fut la grande apostasie  (la ridda) ( p 57 )

L’Islam allait disparaître

Abu Bahr avec les fidèles durent donc repartir à la conquête des arabes 

Cliquez ICI 

Hichem Djaït : Umar et Abu Bahr

1 décembre, 2019

d’après Hichem Djaït : « la grande discorde » aux  edt Gallimard 

Umar

Abu Bahr choisi par les « compagnons du prophète » pour lui succéder fut beaucoup aidé par Omar

dont « la puissance et la  personnalité en avait fait un des conseillés les plus écoutés du prophéte

Les deux hommes se complétaient admirablement (p 51)

Umar partit à la conquête de la Syrie…Damas puis Jérusalem

Il a vaincu les 2 grands empires  les  byzantins et les sassanides (p62)

Ces victoires et le butin ramassé impressionnèrent les autochtones qui se convertirent en masse

**

Umar fut un grand homme d’état

il sut gérer ses conquêtes  avec justice  et sagesse sans en profiter lui-même ,en bon muslim  

Contrairement aux lois arabes de la guerre ,les terres ne furent pas partagées entre les vainqueurs  ,mais furent déclarées biens publics (p65)

les taxes étaient envoyés  à Médine tandis que les combattants bien payés restaient obligatoirement dans les regions conquises  

Les musulmans comme  Abraham devenaient  de perpétuels migrants

les guerriers arabes  étaient regroupé  dans deux villes camps neuves  ,les ansars de Kufa et de Bassora ;Coupés du monde indigène , ils étaient disponibles pour la conquête e du monde

C’est par là que l’Irak sera arabisé…

la hijra ( émigration) devient nécessaire pour avoir une pension

La figure d’Umar est devenue légendaire ,mais même de son vivant  il devait donner une image intensément prenante de simplicité ,d’extrême scrupule devant les biens de la communauté  d’intégrité parfaite et de parfaite justice (p 94)

Son peuple ’était le peuple de l’obéissance

Pendant  les 13 ans du califat de d’Abu Bakr et d’Umar ,ni anicroche ,ni murmure..  une unité sans faille ,un pouvoir sans faille

Une nouvelle  vie s’ouvrait pour les combattants  une mobilisation  permanente ,une chevauchée incessante ;Leur vie entière s’assujettissait à l’Islam ,  la vie de prière , la vie collective,  l’ordre de la génuflexion et  de prosternation … la prière avant chaque combat ( p 95) 

La sourate ‘al Anfal ‘sera dite au début de chaque  bataille (p131)

 Ô vous qui croyez quand vous rencontrez (l’armée) des mécréants en marche, ne leur tournez point le dos.

 Quiconque, ce jour-là, leur tourne le dos, -à moins que ce soit par tactique de combat, ou pour rallier un autre groupe, -celui-là encourt la colère d’Allah et son refuge sera l’Enfer. Et quelle mauvaise destination ! (Q 8,15)

Hichem Djaït : Meurtre de Uthman

30 novembre, 2019

d’après Hichem Djaït : « la grande discorde » aux  edt Gallimard

       

Uthman fut élu par les plus proches compagnons du prophète

il fallait nommer  nécessairement un qurayshite mais pas forcement de la famille du prophète  

Il fut élu de préférence  à Ali

 **

Son califat dura 12 ans

Dés le départ  il étonne et scandalise pour  son libéralisme

 Le contraste avec l’époque héroïque et simple du prophète,  de Abu Bakr et de Omar est saisissant .La maison que Uthman s’est fait construire était  en pierre et bois précieux (p 81)

Il  nomme des jeunes gens aux postes de gouverneur et en particulier des membres de sa famille (p88)

 **

La révolte des petits 

La révolte  commence timidement, de la part de petits

 Abu Ddharr al Ghifari, ex bédouin ,converti de la première heure  prêchaient aux riches

Oh ! peuple de riches ,aidez les pauvres

Il osait admonester Mu’awiya gouverneur de Syrie

Il aurait été exilé (p 98)

**

Abdallah b Masud était le fils d’un esclave affranchi ,appartenant a aucun clan …mais Omar  l’avait  nommé comme gouverneur d’Urfa pour un temps 

Mais révolté contre les riches il démissionne  mais reste à Urfa pour enseigner l’islam (p100)

Il critique Uthman qui le rappelle à Médine et lui inflige, publiquement  un châtiment corporel

 **

La révolte des guerriers

Urfa  est  la ville d’Umar. C’est de là qu’Omar est  parti combattre les empires  

Bosra  sera plutôt la ville d’Uthman  qui lui était  parti plus tard à la conquête en fars ..et Khurasan  (p103)

 

la contestation commence en 24 H ; Uthman  nomme Walid son cousin omeyyade  gouverneur de kufa

Ce fut un bon gouverneur estimé pendant  5 ans

mais un musulman médiocre …Il buvait !

Un jour il fut ivre en dirigeant la prière …Ce fut le scandale de trop  (p 104)

Uthman hésite avant de le punir en public ; Ce fut Ali  qui infligea  le châtiment en public et Walid fut révoqué

 **

Quraysh

une autre source de mécontentement fut le retour aux postes du gouvernement des hommes de Quraysh 

Ainsi Mu ‘awiya est nommé  gouverneur de Syrie  

Selon Uthman ,.le fond du conflit réside dans l’ingratitude du reste des arabes envesr Quraysh ; Or c’est Quraysh qui a ramené la régénération des arabes  qui par l’islam les a réunifié et les a fait rentrer dans la grande histoire (p117)

**

Al Ashtar  

En 34 H ,lors d’une absence de Saîd, gouverneur de Urfa ,parti à Médine, un dénommé Al Ashtar envoie une troupe pour empêcher le retour de Saïd

Uthman doit céder et nomme Abu Musa selon les désirs  des kufiotes (p 123)

Al Ashtar inaugure ainsi  la tradition des révoltes qui aura lieu à Kufa pendant un siècle

 

la révolte des « récitants du Coran  

cliquez ICI   

**

Le drame

En  35 H

3  contingents  de 600 hommes environ ,venus d’Egypte ,de kufa et de Bosra se dirigent vers Médine 

Ce n’était pas une agression , mais une marche organisée

Le but n’était pas de destituer le Calife et encore moins de le tuer

mais  de présenter des doléances (p 143 )

 **

Une première démarche fut positive et les égyptiens s’en retournèrent chez eux

puis des discussions eurent lieu sous l’égide d’Ali (p 145)

Uthman se repend …Il fait pleurer les compagnons du prophète ..Il est tout repentir, tout humilité ; L’accent religieux est dramatique

Mais Uthman est de nouveau retourné par son entourage , dominé  par la forte personnalité de Marwan,  son cousin et le  père du  futur calife omeyade

 **

C’est alors que tous l’abandonnèrent et Uthmann fut assassiné    

 

Hichem Djaït : Les  » récitants du coran »

29 novembre, 2019

 d’après le livre d’Hichem Djaït : « la grande discorde » aux  edt Gallimard

**     

Les « Qurra » qui  sont « les récitants du coran » étaient aussi « des guerriers »

« Des guerriers récitants »  

**

Al Ashtar

Il a été à l’origine d’une première révolte à Urfa  

 Abu Mousa

Etait un yéménite qui s’était converti  très tôt,  dés la période mecquoise .Il avait le don dc la psalmodie qui enchantait le prophète

Il avait  reconnu dés le départ l’universalité du message islamique (p 132)

 Ibn Mas’ud

 Il était  le domestique de Mohammed et a donc  a appris le  Coran dés le début

il fut le grand récitant de Kufa  et ses frères se rassemblaient autour de lui pour apprendre le coran  qu’il commentait  (p133 )

 **

Ses « Qurra » connaissaient le coran  par cœur 

Mais  les versions divergeaient

 

Abu Bakr s’en  était soucié

Il avait donc  rassemblé des fragments mais ne les avait pas diffusés  

Umar les transmit à sa fille ,Hafsa ,la veuve de Muhammad (p131)  

Ce fut finalement Uthman qui les  a rassemblé et trié  

 **

certains récitants s’y opposèrent dont    Ibn Mas’ud

 «  Tu as changé les choses et tu les as altérées  (p 144) 

Ce fut une des causes du meurtre de Uthman

**

Seul le coran importe

peu importe les imans

Ces « récitants du coran » ne  seront ils pas les premiers  kharidjites qui refuseront l’autorité des califes ?

Cliquez ICI 

 

 

Hichem Djaït : Ali et la bataille du chameau

28 novembre, 2019

 d’après le livre d’Hichem Djaït : « la grande discorde » aux  edt Gallimard

 

Après le meurtre d’Uthman  ,  Ali ne prit pas le pouvoir

 Ce fut la foule  qui le choisit spontanément..et non les compagnons  du prophète comme cela aurait du  être

Cependant la majorité s’est inclinée devant le fait accompli

**

Cependant beaucoup voulurent  punir les meurtriers, avec à leurs tête  Aicha ,la mère des croyants et ses 2 acolytes Talha et Zubayr

Ils ne cherchaient pas à évincer Ali  mais à faire justice

**

2 camps se formèrent

L’un  est à Bassora ou Aïcha s’était rendue après avoir quitte Médine ,malgré l’interdiction du prophète  

L’autre  qui est à Urfa  est très courtisé par Ali

Quant à Mu’awiya en Syrie il reste neutre et attendait la suite  des événements

**

A Urfa

l’adhésion ne fait  pas l’unanimité

Abu Mussa  le gouverneur ne veut pas le guerre au nom de l’unité des musulmans

Il  était avec Ma’sud le grand initiateur au Coran  et un compagnon de premier plan

Il était   totalement opposé à Ali  et  pesait de tout son poids pour décourager les Kufiotes de s’engager dans ce qu’il considérait comme une « fitna » sourde et aveugle (p 204 )

 **

Les « récitants du coran «  si influents se  rangent quand même du coté d’Ali  car on les accuse du meurtre de Uthman

Al Hastar grand agitateur et organisateur de la ville  est devenu un chaud partisan d’Ali ( p199 )  

Les notables respectueux des autorités  suivent aussi  

** 

 A Bassora

on suit Aicha car elle est « la mère des croyants »

Mais on lui reproche d’avoir tué ceux qui auraient aider les meurtriers d’Uthman

Elle arrive quand même à rassembler une armée autour d’elle

**

La bataille du chameau

Aïcha était assise  sur un palanquin bardé de fer posé sur le dos d’un chameau  :C’est le femme passive ,voilée aux regards,  qui ne se bat pas mais pour qui on se bat (p214 )

puis ce fut un massacre

quand le combat  se transforma en tuerie, on décida de chaque côté de couper les jarrets de la bête qui s’écroula .. le chameau atteint, tout s’arrêta et le palanquin fut mis de côte  (p 216)

Une catastrophe

Ali en est navré.

 Inch Allah !

12345...9