Archive pour la catégorie 'Théologiens et mystiques musulmans'

Selon Youssef Sedik ,chacun est libre de lire le Coran comme il l’entend.

9 juin, 2010

J’ai découvert dernièrement

un article

publié dans « Jeune Afrique »

en décembre 2004

écrit par  Fawzia Zouari 

sur Youssef Seddik

dont le titre m’a particulièrement intrigué

Youssef Sedik ,le Luther de l’islam

Voir le site de « jeune afrique »

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Avec ce sous titre étonnant

« Pour cet anthropologue tunisien, chacun est libre de lire le Coran comme il l’entend ».

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D’où ma première question

Quel est donc cet homme ?

Pardon pour mon ignorance

Car ce n’est pas n’importe qui

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D’après wikipedia

Youssef Seddik, est né en  1943 à en Tunisie

Il est spécialiste de
la Grèce antique et de l’anthropologie du Coran

Chargé de conférences à l’École des hautes études en sciences sociales, il enseigne ensuite la pensée Islamique moderne à l’Université Paris III

Il se fait  remarquer par quelques publications

« Nous n’avons jamais lu le Coran. »

Et il tente aussi de publier un Coran  sous forme de Bande dessinée

Ce  qui est très mal perçu  par certaines autorités religieuses

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Seddik affirme qu’il est « légitime pour tout musulman de relire et d’interpréter le Coran de son point de vue personnel », recommandant donc de le lire « en dehors de toute source traditionnelle et avec un regard neuf »

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Comment ne pas se réjouir devant une telle démarche 

On croirait du « Derrida »

Apprendre à penser autrement

Apprendre à se libérer

Apprendre à lire

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D’où mon nouvel étonnement

en lisant dans  l’article de Fawzia Zouari 

cette explication

sur le verbe « Lire »

que je touve génial

et vraiment moderne

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Lire, Iqra, mot par lequel commence
la Révélation,

n’est pas forcément déchiffrer, c’est, étymologiquement, « étreindre et réenfanter ».

« Je fais le Coran mien, je l’intériorise et je le reproduis tel qu’il m’a imprégné. Cela ne veut pas dire forcément que je l’interprète à ma façon.

Je fais en sorte de le recevoir dans sa fulgurance première, d’en être le premier récepteur, comme le Prophète le fut. »

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Youssef Seddick

en lisant à se façon

sait nous montrer  dans le Coran des passages merveilleux sur la beauté de la création

Trop souvent

on nous montre à nous chrétiens

que des textes juridiques

qui nous rebute

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C’est ainsi que Youssef Seddick

Dans un article sur le bonheur publié dans « le monde des religions »de ce mois de juin 2010

voir le site « le monde des religions »

nous invite à relire des sourates

du coran

Sur la beauté de la création

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 Ainsi la sourate 55 sur le miséricordieux

1. Le Tout Miséricordieux.

3. Il a créé l’homme.

10. Quant à la terre, Il l’a étendue pour les êtres vivants :

11. il s’y trouve des fruits, et aussi les palmiers aux fruits recouverts d’enveloppes,

12. tout comme les grains dans leurs balles, et les plantes aromatiques.

13. Lequel donc des bienfaits de votre Seigneur nierez-vous ?

14. Il a créé l’homme d’argile sonnante comme la poterie;

16. Lequel donc des bienfaits de votre Seigneur nierez-vous ?

17. Seigneur des deux Levants et Seigneur des deux Couchants !

18. Lequel donc des bienfaits de votre seigneur nierez-vous ?

19. Il a donné libre cours aux deux mers pour se rencontrer ;

21. Lequel donc des bienfaits de votre Seigneur nierez-vous ?

22. De ces deux [mers]: sortent la perle et le corail.

23. Lequel donc des bienfaits de votre Seigneur nierez-vous ?

24. A Lui appartiennent les vaisseaux élevés sur la mer comme des montagnes;

25. Lequel donc des bienfaits de votre Seigneur nierez-vous ?

26. Tout ce qui est sur elle [la terre] doit disparaître,

27. [Seule] subsistera
La Face [Wajh] de ton Seigneur, plein de majesté et de noblesse.

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Ou la sourate 13 sur le tonnerre

2. Allah est Celui qui a élevé les cieux sans piliers visibles.

 Il S’est établi sur le Trône et a soumis le soleil et la lune, chacun poursuivant sa course vers un terme fixé.

3. c’est Lui qui étendu la terre et y a placé montagnes et fleuves.

Et de chaque espèce de fruits Il y établit deux éléments de couple. Il fait que la nuit couvre le jour.

 Voilà bien là des preuves pour des gens qui réfléchissent.

4. Et sur la terre il y a des parcelles voisines les unes des autres, des jardins [plantés] de vignes, et des céréales et des palmiers, en touffes ou espacés, arrosés de la même eau, cependant

Nous rendons supérieurs les uns aux autres quant au goût.

Voilà bien là des preuves pour des gens qui raisonnent.

12. C’est lui qui vous fait voir l’éclair (qui vous inspire) crainte et espoir ; et Il crée les nuages lourds.

13. Le tonnerre Le glorifie par Sa louange, et aussi les Anges, sous l’effet de Sa crainte. Et Il lance les foudres dont Il atteint qui Il veut.

Or ils disputent au sujet d’Allah alors qu’il est redoutable en Sa force .

16. Dis : “Qui est le Seigneur des cieux et de la terre ? ” Dis : “Allah”.

 Dis : “Allah est le Créateur de toute chose, et c’est Lui l’Unique, le Dominateur suprême”.

Le Cheikh Mohamed Sayyed Tantaoui

28 mars, 2010

 Mohammed Sayyed Tantaoui 

 directeur de la célèbre université Al-Azhar,au Caire est mort le 10 mars 

 

C’était un homme modéré ,

qui a toujours lutté contre le fanatisme et la violence.

C’était un homme de la réconciliation

qui sera regretté par tous les hommes de paix

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Il fut mufti  de la république en 1986 puis directeur de Al–Hazar , «
la Sorbonne de l’islam »

Très libéral, il a de  nombreux  détracteurs au sein de l’institution

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Ainsi ,alors qu’on pratiquait encore l’excision en Egypte il déclare :

: « Je dois lutter contre cet obscurantisme. L’excision n’est pas une obligation religieuse, c’est une coutume nilotique. Ma propre fille n’a pas été excisée. »

Il avait également  autorisé l’avortement en cas de viol et luttait pour les droits de la femme…

 Il avait condamné le fanatisme, « résultat d’une méconnaissance de l’islam »

.
A propos du voile  il introduit une distinction entre le croyant qui vit dans un pays musulman, et celui qui réside à l’étranger.

 « Le musulman est tenu de se plier aux lois du territoire où il vit ».

 

Il défendit aussi le très controversé Hamid Abu Zayd qui dû s’exiler en Hollande  

Abu Zayd était un spécialiste de l’herméneutique qui consiste à interpréter les textes

Cette herméneutique est  appliquée depuis longtemps par les exégètes chrétiens pour étudier la bible

Quand Abu Zayd commença à appliquer cette méthode pour le Coran ,il fut traité d’apostat

Et il dût s’exiler au Pays Bas  ou il enseigne encore à Utrecht

Mohamed Tantaoui ne cessa de le soutenir

voir un exellent interview de Abu zayd dans le site « ecrire sans censure »

Les Salafistes : Jamâl ad-dîn al-Afghânî et Abd al-Wahhab

5 mars, 2010

Qu’il est difficile de comprendre

un monde que l’on ignore totalement

quand on est que de simples curieux

ignorants !

Il parait que Jamal al afghani est  salafiste

Il parait que Abd al Wahhab est salafiste  

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Or qu’y a il de commun entre ces 2 hommes

sinon que les deux ont profondément marqué l’histoire de l’islam moderne ,

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Par définition, les Salafistes seraient des croyants musulmans

qui veulent retrouver la pureté de leur foi originelle   

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Les uns essayent de retrouver l’esprit des origines

Et se permettent de faire une critique raisonnable de la tradition

Ce sont des exégètes

qui étudient les textes d’une façon scientifique

et qui en discutent  leurs interprétations

Ce serait le cas des disciples de Jamâl  ad-dîn al-Afghânî

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D’autres qui  veulent aussi être fidèles aux origines de la religion

 relisent le coran à la lettre,  mot à mot

Ils  veulent « pratiquer » leur religion comme au temps du prophète

sans tenir compte de toute l’évolution des coutumes au cours des siècles

ce serait le cas des wahhabites en Arabie saoudite

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ce sont donc 2 courants totalement opposés

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Jamâl  ad-dîn al-Afghânî (1839-1897)

était un  réformateur ,philosophe  de haute culture

né soit  en Afghanistan, soit en Iran près d’Hamadan   

On pourrait le comparer avec  Ernest Renan

contre qui il avait eu l’occasion d’écrire un article

Renan avait en effet osé lors d’une conférence parler  de la décadence de la culture musulmane  

Jamal était  aussi un militant très actif

qui était franchement hostile à l’intervention des européens dans les pays musulmans .

C’est pourquoi, certains Salafistes jihadistes se réclament de lui

Il voulait rendre aux musulmans,

impressionnés par la science conquérante  des européens

la fierté de ceux qui avaient transmis tant de savoir au cours des siècles

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Mohammad ibn Abd al-Wahhab (1703-1792) 

est né en Arabie saoudite

Il devint un intime du  prince  Mohammed ben saoud.

A deux , l’un par sa prédication ,l’autre avec son armée, ils réalisèrent l’unité des tribus arabes sous la bannière de l’unicité de Dieu

Abd al Wahhab était   intransigeant, sectaire,  autoritaire

Il voulait imposer la charia et revenir aux anciennes traditions

A sa mort, en 1792, sa doctrine sera suivie dans une grande partie de la péninsule arabique

Ce sont ces salafistes là, qui maintenant nous font peur.

Semnani et Thérèse d’Avila ,Tierno Bokar et Charles de Foucault

4 février, 2010

Que de ressemblance entre les hommes de foi

 qui tout en étant pas de la même religion

vivent profondément leur foi .

Comme on est loin avec eux

des disputes théologiques

qui sont à la source de tant de guerres de religion

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Thérèse d’Avila catholique  est né en 1515 prés de Madrid

Elle a commencé par mener une vie frivole puis se convertit  

Semnani  musulman est né en 1261 au nord de Téhéran

Il est d’abord page à la cour du souverain mongole

puis se détache totalement du monde

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L’une a décrit dans « le château intérieur »

les  7 étapes  parcourues par une âme pour arriver à la perfection

L’autre décrit les 7 organes subtils de l’homme

ou des 7 états successifs  de l’homme qui progresse

depuis « l’Adam de ton être » … « Le Jésus de ton être » … et enfin le «  Gabriel de ton être »

Il est vrai que ces 7 étapes se retrouvent  dans la kabbale des juifs

Or Semnani connaissait la kabbale

ainsi que le père de  Sainte Thérèse d’Avila qui était gardien d’une synagogue  

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De même

Lorsqu’on lit les textes de Tierno Bokar  et de Charles de Foucault

Nous avons la même conviction.

Peu importe la religion

Les vrais croyants vivent la même foi 

Ce sont ceux qui ne connaissent pas leur religion

qui sont à l’origine des conflits inter-religieux

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Tierno Bokar et Charles de Foucault 

vivaient en ermite dans le désert du Sahara

à la même époque ,sans se connaître

L’un était musulman ,l’autre était catholique .

Or si on supprime les passages qui trahissent leur origine  

On retrouve la même foi en un Dieu unique

une même espérance ,

et un même amour pour Dieu et les hommes  

 

La famille du prophète selon Haydar Amoli

24 janvier, 2010

Haydar Amoli est un théologien chiite du XIV siècle mort en 1385

Il a surtout travaillé à réconcilier soufis et chiites en démontrant, dans le « Jami al asâr » ou la « somme des doctrines ésotériques…. »   qu’on ne peut pas être soufi sans être chiite et réciproquement

Il a aussi longuement réfléchi sur le statut et la spécificité des imans en même temps que sur l’unicité de Dieu

Comme on dit que Sohrawardi est le théologien  de la lumière ,

ou que Ruzbehan est le prophète de la beauté ,

on pourrait dire que Hayder Amoli est le spécialiste des Imans ,de la famille du prophete

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Dieu n’est qu’UN

L’être n’est qu’UN

La famille du prophète est Une

Cette Unité cependant respecte les individualités  

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Parmi les imans il distingue  au sein du plérôme

tantôt les 5 « personnages du manteau » Mahomet ,Fatima ,Ali ,Hussein et Hassan

tantôt les 14  Immaculés « les personnes de lumière »c’est-à-dire  Mahomet, Fatima  et les 12 imans qui tous ensemble ne sont qu’une seule et même lumiére

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Ou bien il écrit dans  un rectangle représentant le bloc de l’unité ,

Avec des lettres entrelacées ,entremêlées

les noms de Allah ,de Mahomet et de Ali.

Il montre ainsi l’union intime ,essentielle 

deDieu, le Seul

de Mahomet le prophète de l’exotérisme

et d’ Ali l’iman de l’ésotérisme

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Haydar Amoli remarque que 4 imans ont pour prénom Mahomet

Et 4 autres  le prénom de Ali

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Ce qui intéresse les chrétiens

Ce qui est  suggéré par Corbin

les textes de Haydar nous permettraientt d’identifier le 12é iman avec le paraclet de l’évangile qui nous pousse à pratiquer

une  religion en « esprit et en vérité » ( St Jean)  

 

.

Les grands mystiques de l’Islam en Iran entre le 12é et le 13é s

14 janvier, 2010

 

La fin du 13é siècle fut vraiment la grande période des mystiques Persans

Il y eut d’abord  Sohrawardi  : le Cheik al Ishraq ,qui mourut en  1191

Pour Sohrawardi   Dieu est le Dieu qui illumine 

 

Le Dieu de l’ange Gabriel

Gabriel voulant dire « Dieu est lumière »

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Il y eut : Ruzbehan de Chiraz qui mourut  1209

On pourrait le  nommer le maitre de la beauté

Pour lui Dieu est le Dieu de la beaute 

 

La beauté des roses qui décorent encore maintenant  toutes les mosquées de Chiraz

Ces roses tant chante plus tard par ssaid et dans le diwan de hafez 

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Il  eut  Attar qui mourut en +1190,un an avant Sohrawardi

Ce fut ce  grand poète qui pratiquait le « langage des oiseaux »

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Ibn Arabi (+1240 ) le  Cheik al akbar n’est pas un persan ,

Mais il fut certainement influencé par Sohrawardi puisque ce grand voyageur est passé à Alep peu de temps après le martyr du Cheik al Ishraq

Ibn Arabi est né en Andalousie .Il est  mort à Damas ou on peut toujours se recueillir auprès de sa tombe

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Peut on ignorer  Rumi (+1273) le derviche    à Konia, parce qu’il n’est pas persan

C’est bien la même vie exaltée, illuminée qui le fait danser

Pour lui aussi   « Dieu et le monde,le créateur et les créatures, ne font qu ‘un

Son œuvre le « mathnawi » est considéré comme le coran persan

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A peu prés en même temps

En occident

Chez  les mystiques Rhénans

On retrouve la même ferveur ,les mêmes extases.

 

A peu prés en même temps

En occident comme en orient

on retrouve les mêmes expressions

sur la gloire de Dieu

sur l’unité  de Dieu ,

sur l’union entre Dieu et les hommes

 

Pour s’en persuader ,

il suffit de se rappeler que  Maitre Eckhart naquit en 1260

il souhaitait que l’âme devienne

« un avec l’Un, un de l’Un, un dans l’Un 

et, dans l’Un, un éternellement    

 

Pour s’en persuader

Il suffit de se rappeler aussi

que le 13é siècle fut celui de saint Louis

 

Sohrawardi : Sa vie, Sa doctrine

14 janvier, 2010

La vie de Sohrawardi fut courte vie puisqu’il mourut à 38 ans

Mais ce fut  une vie de lumière

La vie d’un grand mystique qui mérita  le nom de  Cheik al Ishraq , le maître de l’illumination

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Il était perse ,né près du fort Alamut

Il fut martyrisé à Alep en 1191 par Saladin

Pourtant  il était l’ami du fils de Saladin qui fréquenta plus tard Ibn Arabi lui-même

Mais ce fils n’a pas  pu réagir contre son père tout puissant qui reprochait à Sohrawardi le fait d’annoncer ,tout en croyant que Mohammed était le denier des prophètes,que Dieu parlait encore aux mystiques

Saladin se méfiait des mystiques ,car il avait pris le pouvoir aux fatimides ismaelites du Caire , qui eux étaient des champions de l’ésotérisme

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Sa doctrine 

On retrouve dans son enseignement  l’influence de plusieurs sagesses

Celle des mages de Zoroastre exposée dans l’Avesta et  « oracles chaldéens »

Une de ses ambitions est de ressusciter la sagesse perse tout en restant fidèle à l’islam

Il connaît  Platon et Hermès qu’il identifie à Idris et à Hénoch

Il emprunte à la gnose le mythe du retour vers l’origine

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Mais il refuse de se contenter d’étudier des textes et de faire seulement référence aux anciens

Il recherche l’expérience mystique ,la lumière de l’aurore (aurora consurgens) , la lumière qui jaillit le matin après  la nuit  profonde

Il parle de l’illumination d’où son surnom : Shaykh al Ishrâq le maître de l’illumination  et fonde le courant des « illuminatifs » ou Ishrâqîyun qui va se conjuguer avec la mystique de Ibn Arabi

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La théosophie orientale 

Ses écrits célèbres sont 

« la philosophie orientale» ou celle de la lumière du matin

« L’Archange empourpré »

« le récit de l’exil occidental »,

« le bruissement de l’aile de Gabriel »

:D ans la nuit des sens toute liberté est laissé à l’imagination active qui crée

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Il écrit sous l’inspiration du St Esprit ou de l’ange Gabriel, comme Mahomet lui-même , et emploie parfois un style secret qui ressemble à celle de certains ismaéliens

Par ses récits qui sont de véritables épopées,comme celle du roi mythique Kay Khosraw, il tente de raconter l’histoire des âmes qui se libèrent de la tunique corporelle pour rejoindre Dieu .   

Il y est question de l’imaginal , du 8é climat,(le monde spirituel) du  Pôle ( l’iman caché, l’Esprit) du langage des oiseaux ,due Simorph et de Gabriel ,l’ange de la connaissance et de  la lumière 

 

Sohrawardi le maître de l’illumination

14 janvier, 2010

Sohrawardi nous parle de la lumière de gloire madzéénne 


La Lumière stylisée par les nimbes qui entoure nos saints

La lumière qui  n’est pas l’objet de la vision , mais qui fait voir

La lumière qui conduisit les mages de l’évangile jusqu’à Bethléem

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Cette lumière est l’énergie qui s’irradie autour de l’être et sans laquelle l’être ne peut survivre

Elle est notre éternité  dont parle Hermès et Zoroastre

Cette lumière de gloire est victorieuse

c’est celle des « victoires »
la Nike des grecs, la victoire de Samothrace

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Le joyau qui illumine la nuit : 

Sohrawardi compare l’âme qui recherche Dieu à la lune qui est « le joyau qui illumine la nuit » ,le reflet du soleil  .Cette image sera reprise ,au cours des siècles par beaucoup de mystiques chrétiens

Dans son récit appelé le langage des fourmis Sohrawardi écrit

 

Sache que mon corps est obscur, mais lisse et pur ;

par moi-même je n’ai aucune lumière ;

mais lorsque je suis en opposition avec le soleil…

sa lumière tombe dans le miroir qui est mon corps ….

Et lorsque je regarde en moi même au moment de la rencontre

c’est le soleil que je vois … 

A chaque regard que je dirige sur moi même ,

je constate que tout est soleil

 

Je SUIS  le soleil … On retrouve le cri de  Halladj : Je SUIS Dieu 

« Lorsque mon serviteur s’est approché de moi, je suis l’œil par lequel il voit ,l’oreille par laquelle il entend » 

Cette lumière qui envahit notre esprit est la perle de l’évangile   

Cette lumière est provoqué par la rencontre de notre moi et de l’ange empourpré

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D’où ce  psaume composé par Sohrawardi   en l’honneur de l’ange de l’humanité ou de  Gabriel qui doit nous servir de guide  

 

O toi mon seigneur ,mon ange sacro-saint ,mon précieux être spirituel

Tu es le père qui m’enfante dans le monde de l’esprit

…Toi qui es revêtu  de la plus éclatante des lumières divines ….

Que tu sois pour  moi le médiateur auprès de Dieu

Que tu enlèves de mon coeur les ténèbres des voiles

 

Gabriel est l’image de « l’essence de l’humanité »

Gabriel n’est pas évidemment un être individuel ,c’est une identité spirituelle ,qui nous donne le pouvoir de mieux comprendre les réalités spirituelles ,une sorte de don intérieur .Des hommes comme J François Revel qui n’avait rien d’un mystique ,et qui avait fréquenté dans sa jeunesse  Gurdjieff  ,lui même influencé par les soufis, en parlaient en philosophes avertis

Sohrawardi et le Simorgh

14 janvier, 2010

Le récit de l’oiseau 

Ce récit n’est pas n’importe quoi

Il n’a pas été imaginé par n’importe qui

Puisqu il fut composé par  Avicenne lui-même,  le grand philosophe perse, le Platon d’Orient

Avicenne raconte l’ascension spirituelle de l’âme (le Simorgh, l’oiseau ) qui doit sortir de la crypte cosmique, se dévêtir de sa tunique et parler le langage des oiseaux

Sohrawardi fait remarquer que ce langage était  pratiquée selon le coran  (27, 16) par le roi Salomon réputé pour sa sagesse

Comprendre le langage des oiseaux c’est comprendre le langage de tous les êtres créés tels qu’ils s’expriment par leur être même 

Il faut redevenir un enfant et se libérer des entraves de la connaissance sensible qui asservissent les terrestres  et apprendre un autre langage venu des cieux ,le « langage des oiseaux »

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Le grand poète Attar mort un an avant Sohrawardi nous a laissé un long poème sur  les oiseaux  unis dans le Simorgh 

Simorgh vient de Si=30 et morgh=oiseaux

 les 30 oiseaux s’aperçoivent  que finalement il ne sont qu’un 

Voir le site www.simorg.net

 

Sohrawardi et la description du monde spirituel : Le 8é climat

14 janvier, 2010

Sohrawardi décrit le monde spirituel qu’il appelle le 8é climat à l’aide d’images empruntées au monde matériel

Au début  de ses récits  l’archange aux ailes empourprés (le saint Esprit)  vient vers nous sur une montagne : le Qaf   

Pour certains commentateurs cette montagne est  le corps

Au sommet de cette montagne se trouve  L’arbre Tuba  l’arbre de vie 

Et dans l’arbre se cache le Simorgh qui est aussi l’Esprit

Le Simorgh s’arrache des plumes pour les distribuer à ses disciples 

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 On peut trouver une certaine jouissance à comparer les visions de Sohrawardi avec celles d’autres  mystiques au cours des siècles,

Ces comparaisons ne plairont peut être pas aux  grands exégètes et historiens savants qui se veulent sérieux, mais peu importe

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   On pense d’abord à Platon ;Cela va de soi ,quand il est question de quitter la grotte cosmique  et de franchir la montagne du qaf

– On pense à la gnose en lisant le récit de Zal un enfant  mythique né avec des cheveux blanc signe de la sagesse et qui fut abandonné dans le désert avant de se réfugier sous les ailes du Simorgh .N’est ce pas là l’histoire de l’âme venu du ciel et qui se retrouve en exil sur terre ou elle ne cesse de rechercher l’esprit de ses origines

   On pense  à une œuvre attribuée à saint Thomas d’Aquin  et qui fut reprise par les alchimistes . Il s’agit de l’aurora consurgens , de l’aurore qui se lève  à l’Orient

 Au sommet de la cathédrale Notre Dame de Paris un vieil alchimiste se penche en avant vers cette lumière qui vient de l’Orient , car ici sur terre occidentale, il se trouve comme en exil  

  On pense aussi à la table d’émeraude attribuée à Jamblique et récupérée par les alchimistes,car dans le 8é climat ,le pays du « Non où », le monde spirituel décrit par  le cheik al Ishrak  se trouve des cités d’émeraude,

 On pense à l’oiseau qui s’arrache aussi les plumes pour les donner  et qui fut représenté par Ripley,  un alchimiste anglais. Simorgh avait aussi donné une plume à Zal qu’il protégeait 

– On pense au château intérieur de sainte Thérèse d’Avila ,elle même influencée par le Zohar

– Corbin lui-même écrit tout un chapitre en comparant le « récit de l’exil occidental » avec celui du Graal 

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L’arbre tuba ,l’arbre de Vie étend ses branches sur tout le monde comme la vigne du Seigneur dans l’évangile de saint Jean

Cette vigne s’étend sur tous, en même temps, d’où la notion d’unité et de simultanéité exprimé dans le 8é climat 

 

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