Dans son livre « Jésus de Nazareth »
Benoît XVI (p 337…345)
commente
en citant des exégètes de renom
le récit de la transfiguration
qui a lieu sur la montagne
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La montagne
la montagne comme lieu d’élévation, non seulement d’ascension extérieure, mais aussi d’élévation intérieure.
La montagne comme libération du fardeau de la vie quotidienne,
comme respiration de l’air pur de la création,
la montagne du haut de laquelle on embrasse l’étendue de la création et sa beauté,
la montagne qui me donne une élévation intérieure et qui me fait pressentir le Créateur.
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À partir de l’histoire, s’ajoutent à tout cela l’expérience du Dieu qui parle et l’expérience de la passion, avec son apogée dans le sacrifice d’Isaac, dans le sacrifice de l’agneau, préfiguration de l’Agneau définitif sacrifié sur la montagne du Golgotha.
Sur la montagne, Moïse et Élie avaient pu recevoir la révélation de Dieu ;
et ils s’entretiennent maintenant avec celui qui est la Révélation de Dieu en personne.
P337
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Le vêtement blanc, la lumière
Jésus fut transfiguré devant eux »,
: « Pendant qu’il priait, son visage apparut tout autre, ses vêtements devinrent d’une blancheur éclatante » (Lc 9, 29).
La Transfiguration est un événement de prière.
Ce qui devient visible, c’est ce qui se passe quand Jésus parle avec le Père,
l’intime unité de son être avec Dieu, qui devient pure lumière.
Dans son union avec le Père, Jésus est lui-même lumière de lumière.
… l’être de Jésus dans la lumière de Dieu, son propre être-lumière en tant que Fils.p338
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Et Benoît d’ajouter en parlant du vêtement blanc
. Par le Baptême, nous avons été revêtus de lumière avec Jésus
et nous sommes devenus nous-mêmes lumière
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Le dialogue entre Moise, Elie et Jésus
À ce point, il nous faut anticiper l’entretien que les trois disciples ont eu avec Jésus en descendant de la « haute montagne ».
Jésus parle avec eux de sa future résurrection d’entre les morts, ce qui implique évidemment le préalable de la crucifixion.
Les disciples, eux, l’interrogent sur le retour d’Élie annoncé par les scribes.
Sur quoi Jésus leur dit : « Certes, Élie viendra d’abord pour remettre tout en place. Mais alors, pourquoi l’Écriture dit-elle, au sujet du Fils de l’homme, qu’il souffrira beaucoup et sera méprisé ? Eh bien ! je vous le déclare : Élie est déjà venu, et ils lui ont fait tout ce qu’ils ont voulu, comme l’Écriture le dit à son sujet » (Mc 9, 12-13). Ainsi Jésus confirme, d’un côté, l’attente du retour d’Élie, mais il complète et corrige, de l’autre, l’idée qu’on s’en fait. Sans le dire expressément, il identifie l’Élie qui revient à Jean le Baptiste : c’est dans l’activité du Baptiste que s’est produit le retour d’Élie.
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La fête des tentes
La fête des tentes célébrée chaque année
était la fête de la loi
donnée par Moise
Mais Jésus n’est il pas le nouveau Moise ?
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P 343 une signification eschatologique très précise était attachée au rite le plus caractéristique de la fête des tabernacles, telle qu’elle était célébrée au temps du judaïsme. »
« La manifestation de la gloire de Jésus apparaît à Pierre comme le signe que les temps messianiques sont arrivés. Or l’un des caractères des temps messianiques était l’habitation des justes dans les cabanes qui figuraient les huttes de la fête des Tabernacles ». L’expérience de la Transfiguration vécue par Pierre pendant la fête des Tentes lui a permis de comprendre dans son extase que « les réalités préfigurées par les rites de la fête étaient accomplies..
Ainsi la scène de la Transfiguration marque que les temps messianiques sont arrivés ». C’est seulement en descendant de la montagne que Pierre devra s’ouvrir à une nouvelle évidence : l’époque messianique est tout d’abord l’époque de la croix, et la Transfiguration – devenir lumière en vertu du Seigneur et avec lui – implique que notre être soit transformé par la lumière de la Passion
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Le nouveau Moise Ecoutez le !
« Survint une nuée qui les couvrit de son ombre, et de la nuée une voix se fit entendre : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé. Écoutez-le » »
. La nuée sacrée, la shekhinah, est le signe de la présence de Dieu lui-même. La nuée au-dessus de la tente de la Révélation indiquait la présence de Dieu.
*Voici que se reproduit la scène du baptême de Jésus, dans laquelle, depuis la nuée, le Père lui-même avait proclamé Jésus Fils : « C’est toi mon Fils bien-aimé ; en toi j’ai mis tout mon amour » .
Cette proclamation solennelle de Jésus comme Fils est immédiatement suivie de l’injonction :
« Écoutez-le. »
Ici, la relation avec la montée de Moïse sur le Sinaï apparaît de nouveau clairement, relation dont nous avons dit au début qu’elle constituait l’arrière-plan de l’histoire de la Transfiguration.
Sur la montagne, Moïse a reçu la Torah, la parole d’enseignement de Dieu. À présent, explique Benoît XVI, il nous est dit de Jésus :
« Écoutez-le. »
« Jésus est devenu Parole de la Révélation divine elle-même. Il était difficile aux évangélistes de le dire plus clairement, plus énergiquement :
Jésus est la Torah elle-même. »
C’est aussi la fin de l’apparition dont cette parole résume le sens profond. Les disciples doivent redescendre avec Jésus et s’imprégner sans cesse de cette parole :
« Écoutez-le.
Conclusion
Sur la montagne, les trois disciples voient Jésus illuminé par la gloire du Royaume de Dieu.
Sur la montagne, la nuée sacrée de Dieu les couvre de son ombre.
Sur la montagne, dans l’entretien de Jésus transfiguré avec la Loi et les Prophètes, ils comprennent que l’heure de la vraie fête des Tentes est venue.
Sur la montagne, ils apprennent que Jésus est lui-même P 345
la Torah vivante, la Parole complète de Dieu.