Archive pour la catégorie 'Fratelli Tutti'

3é Mercredi de carême 2021 : Un Dieu si proche ! (Dt 4, 1.9)

10 mars, 2021

Moïse disait au peuple : « Maintenant, Israël, écoute les décrets et les ordonnances que je vous enseigne pour que vous les mettiez en pratique. Ainsi vous vivrez, vous entrerez, pour en prendre possession, dans le pays que vous donne le Seigneur, le Dieu de vos pères. Voyez, je vous enseigne les décrets et les ordonnances que le Seigneur mon Dieu m’a donnés pour vous, afin que vous les mettiez en pratique dans le pays où vous allez entrer pour en prendre possession. Vous les garderez, vous les mettrez en pratique ; ils seront votre sagesse et votre intelligence aux yeux de tous les peuples. Quand ceux-ci entendront parler de tous ces décrets, ils s’écrieront : “Il n’y a pas un peuple sage et intelligent comme cette grande nation !” Quelle est en effet la grande nation dont les dieux soient aussi proches que le Seigneur notre Dieu est proche de nous chaque fois que nous l’invoquons ? Et quelle est la grande nation dont les décrets et les ordonnances soient aussi justes que toute cette Loi que je vous donne aujourd’hui ? Mais prends garde à toi : garde-toi de jamais oublier ce que tes yeux ont vu ; ne le laisse pas sortir de ton cœur un seul jour. Enseigne-le à tes fils, et aux fils de tes fils. »

 

Carême-2021-3é-mercredi

 

Quelle est la grande dont les dieux soient aussi proches que  notre Dieu…Quelle est la grande nation dont les lois soient aussi justes que cette Loi que je vous donne aujourd’hui ?

 Un Dieu  proche de nous

Un dieu qui nous parle d’amour

un Dieu de paix   

Un  Dieu qui pardonne

Un Père

car nous sommes tous fréres

fratelli tutti

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Le pape François en Irak

 C’est bien l’enseignement que nous donne le pape François, 

tout le long de son voyage en Irak

 

Aux autorités  de Bagdad , le pape parle de Paix   

Je viens comme pèlerin de paix, au nom du Christ, Prince de la paix. Combien nous avons prié, ces années, pour la paix en Irak ! Que se taisent les armes

 

A Ur, là où et nè Abraham ,le pape parle de la foi

Ce lieu béni nous reporte aux origines, à la naissance de nos religions. Ici, où vécut Abraham, notre père, il nous semble revenir à la maison….. Dieu demanda à Abraham de lever les yeux vers le ciel et d’y compter les étoiles (cf Gn 15, 5). Dans ces étoiles, il vit la promesse de sa postérité, il nous vit. Et aujourd’hui, nous, juifs, chrétiens et musulmans, avec nos frères et sœurs d’autres religions, nous honorons notre père Abraham en faisant comme lui : nous regardons le ciel et nous marchons sur la terre

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A Karakosh ,le pape parle du pardon

Là où l’église Al-Tahira  dédiée à Marie Immaculée a été   entièrement brûlée par l’EI,

 Dans ce pays où les chrétiens ne sont plus que 400 000  alors qu’ile étaient 1,5 million avant l’invasion par les Etats-unis en 2003 ,

le pape a parlé  de pardon et d’espérance   

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A Karakosh ,Il a parlé de Marie qui est aussi honoré par les musulmans

Lorsque j’arrivais avec l’hélicoptère, j’ai vu la statue de la Vierge Marie sur cette église de l’Immaculée Conception, et je lui ai confié la renaissance de cette ville.

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Evangile  (Matthieu 5, 17-19)

En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Ne pensez pas que je sois venu abolir la Loi ou les Prophètes : je ne suis pas venu abolir, mais accomplir. Amen, je vous le dis : Avant que le ciel et la terre disparaissent, pas un seul iota, pas un seul trait ne disparaîtra de la Loi jusqu’à ce que tout se réalise. Donc, celui qui rejettera un seul de ces plus petits commandements, et qui enseignera aux hommes à faire ainsi, sera déclaré le plus petit dans le royaume des Cieux.

  Mais celui qui les observera et les enseignera, celui-là sera déclaré grand dans le royaume des Cieux. »

 

Quel est  donc la nation qui a un Dieu  aussi  proche de nous

Un Dieu qui nous parle d’amour ,de paix, de pardon  d’espérance

un Dieu qui nous a donné  une mère   Marie ‘la pleine de grâce’ 

2é vendredi de carême 2021 : « Fratelli tutti » à Bagdad

5 mars, 2021

Fratelli tutti :Nous sommes tous frères

le pape nous l’a écrit dans sa dernière encyclique  

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mais il ne se contente pas de le dire

 

Malgré son âge ,sa fatigue  

malgré les dangers

il se rend  aujourd’hui en Irak

le pays de tous les dangers de toutes les divisions

 

Il ne va pas prêcher  

il va parler de paix

Non seulement aux chrétiens

mais avec tous les croyants,il va prier  

 

Carême-2021-Fratelli-Tutti 

 

Lecture : Allons y, Tuons le !(Genèse 37, 3-28)

Israël, c’est-à-dire Jacob, aimait Joseph plus que tous ses autres enfants, parce qu’il était le fils de sa vieillesse, et il lui fit faire une tunique de grand prix. En voyant qu’il leur préférait Joseph, ses autres fils se mirent à détester celui-ci, et ils ne pouvaient plus lui parler sans hostilité.
Les frères de Joseph étaient allés à Sichem faire paître le troupeau de leur père. Israël dit à Joseph : « Tes frères ne gardent-ils pas le troupeau à Sichem ? Va donc les trouver de ma part ! » Joseph les trouva à Dotane. Ceux-ci l’aperçurent de loin et, avant qu’il arrive près d’eux, ils complotèrent de le faire mourir. Ils se dirent l’un à l’autre : « Voici l’expert en songes qui arrive ! C’est le moment, allons-y, tuons-le, et jetons-le dans une de ces citernes. Nous dirons qu’une bête féroce l’a dévoré, et on verra ce que voulaient dire ses songes ! » Mais Roubène les entendit, et voulut le sauver de leurs mains. Il leur dit : « Ne touchons pas à sa vie. » Et il ajouta : « Ne répandez pas son sang : jetez-le dans cette citerne du désert, mais ne portez pas la main sur lui. » Il voulait le sauver de leurs mains et le ramener à son père.
Dès que Joseph eut rejoint ses frères, ils le dépouillèrent de sa tunique, la tunique de grand prix qu’il portait, ils se saisirent de lui et le jetèrent dans la citerne, qui était vide et sans eau. Ils s’assirent ensuite pour manger. En levant les yeux, ils virent une caravane d’Ismaélites qui venait de Galaad. Leurs chameaux étaient chargés d’aromates, de baume et de myrrhe qu’ils allaient livrer en Égypte. Alors Juda dit à ses frères : « Quel profit aurions-nous à tuer notre frère et à dissimuler sa mort ? Vendons-le plutôt aux Ismaélites et ne portons pas la main sur lui, car il est notre frère, notre propre chair. » Ses frères l’écoutèrent. Des marchands madianites qui passaient par là retirèrent Joseph de la citerne, ils le vendirent pour vingt pièces d’argent aux Ismaélites, et ceux-ci l’emmenèrent en Égypte.

 

Fratelli tutti  

Joseph aussi  à tendu la main  à ses frères qui l’on vendu

il a pardonné

il a rassemblé tous ses  fréres ,fils de Jacob  

Des fils d’Abraham ..le pére des croyants

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 Evangile :Voilà l’héritier !Tuons le ! ( Matthieu  (21, 33-46)

 En ce temps-là, Jésus disait aux grands prêtres et aux anciens du peuple : « Écoutez cette parabole : Un homme était propriétaire d’un domaine ; il planta une vigne, l’entoura d’une clôture, y creusa un pressoir et bâtit une tour de garde. Puis il loua cette vigne à des vignerons, et partit en voyage. Quand arriva le temps des fruits, il envoya ses serviteurs auprès des vignerons pour se faire remettre le produit de sa vigne. Mais les vignerons se saisirent des serviteurs, frappèrent l’un, tuèrent l’autre, lapidèrent le troisième. De nouveau, le propriétaire envoya d’autres serviteurs plus nombreux que les premiers ; mais on les traita de la même façon. Finalement, il leur envoya son fils, en se disant : “Ils respecteront mon fils.” Mais, voyant le fils, les vignerons se dirent entre eux : “Voici l’héritier : venez ! tuons-le, nous aurons son héritage !” Ils se saisirent de lui, le jetèrent hors de la vigne et le tuèrent. Eh bien ! quand le maître de la vigne viendra, que fera-t-il à ces vignerons ? » On lui répond : « Ces misérables, il les fera périr misérablement. Il louera la vigne à d’autres vignerons, qui lui en remettront le produit en temps voulu. » Jésus leur dit : « N’avez-vous jamais lu dans les Écritures : La pierre qu’ont rejetée les bâtisseurs est devenue la pierre d’angle : c’est là l’œuvre du Seigneur, la merveille devant nos yeux ! Aussi, je vous le dis : Le royaume de Dieu vous sera enlevé pour être donné à une nation qui lui fera produire ses fruits. »

En entendant les paraboles de Jésus, les grands prêtres et les pharisiens avaient bien compris qu’il parlait d’eux. Tout en cherchant à l’arrêter, ils eurent peur des foules, parce qu’elles le tenaient pour un prophète.

 

Fratelli tutti

Nous  sommes tous frères

nos avons un  seul père

Notre Père  

 

mais de génération en génération

depuis  Caïn et Abel

nous nous sommes fait la guerre

  les vignerons se saisirent des serviteurs, frappèrent l’un, tuèrent l’autre, lapidèrent le troisième.

 

Puis notre père a envoyé son fils  

celui ci est mon fils bien aimé, écoutez le !

et la  foule a crié

Tuons le  !

crucifie le !

Liberez  Barabbas !

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Ne désespérons pas

 La pierre qu’ont rejetée les bâtisseurs est devenue la pierre d’angle : c’est là l’œuvre du Seigneur, la merveille devant nos yeux !

Aussi, je vous le dis : Le royaume de Dieu sera  donné à une nation qui lui fera produire ses fruits. »

Fratelli Tutti : Le pape François et l’iman Ahmed al Tayeb

26 octobre, 2020

 En introduction de son encyclique,le pape François  nous parle d’abord de la visite faite par Saint François  au sultan d’Egypte

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Saint François, qui se sentait frère du soleil, de la mer et du vent, se savait encore davantage uni à ceux qui étaient de sa propre chair. Il a semé la paix partout et côtoyé les pauvres, les abandonnés, les malades, les marginalisés, les derniers.

. Il y a un épisode de sa vie qui nous révèle son cœur sans limites, capable de franchir les distances liées à l’origine, à la nationalité, à la couleur ou à la religion. C’est sa visite au Sultan Malik-el-Kamil, en Égypte, visite qui lui a coûté de gros efforts du fait de sa pauvreté, de ses ressources maigres, de la distance et des différences de langue, de culture et de religion.

 Ce voyage, en ce moment historique marqué par les croisades, révélait encore davantage la grandeur de l’amour qu’il voulait témoigner, désireux d’étreindre tous les hommes. La fidélité à son Seigneur était proportionnelle à son amour pour ses frères et sœurs. Bien que conscient des difficultés et des dangers, saint François est allé à la rencontre du sultan d’Egypte

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Ahmed al Tayeb

C’est ainsi que le pape François  s’est aussi rendu  chez Ahmed al Tayeb , le 44é iman  de la mosquée al-Hazar

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Avec lui ,le pape,  a signé un document  sur la fraternité humaine   

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François  le rappelle dans son encyclique

29. Le grand imam Ahmad Al-Tayyeb et moi-même n’ignorons pas les avancées positives qui ont été réalisées dans les domaines de la science, de la technologie, de la médecine, de l’industrie et du bien-être, en particulier dans les pays développés.  « nous soulignons  en même temps que  les valeurs spirituelles et le sens de la responsabilité s’affaiblissent  dans le monde ,ce qui  contribue à répandre un sentiment général de frustration, de solitude et de désespoir.

 Nous avons également attiré l’attention sur « les fortes crises politiques, l’injustice et l’absence d’une distribution équitable des ressources naturelles.…qui  laissent mourir de faim des millions d’enfants, déjà réduits à des squelettes humains –

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chapitre 4 sur les migrants

136. Le Grand Imam Ahmad Al-Tayyeb et moi-même avons rappelé que « la relation entre Occident et Orient est une indiscutable et réciproque nécessité, qui ne peut pas être substituée ni non plus délaissée, afin que tous les deux puissent s’enrichir réciproquement de la civilisation de l’autre, par l’échange et le dialogue des cultures.

 L’Occident pourrait trouver dans la civilisation de l’Orient des remèdes pour certaines de ses maladies spirituelles et religieuses causées par la domination du matérialisme.

 Et l’Orient pourrait trouver dans la civilisation de l’Occident beaucoup d’éléments qui pourraient l’aider à se sauver de la faiblesse, de la division, du conflit et du déclin scientifique, technique et culturel.

Il est important de prêter attention aux différences religieuses, culturelles et historiques qui sont une composante essentielle dans la formation de la personnalité, de la culture et de la civilisation orientale; et il est important de consolider les droits humains généraux et communs, pour contribuer à garantir une vie digne pour tous les hommes en Orient et en Occident, en évitant l’usage de la politique  de la double mesure ».  

Chapitre  5 sur la politique, 

   192. je voudrais rappeler que le Grand Imam Ahmad Al-Tayyeb et moi-même avons demandé « aux artisans de la politique internationale et de l’économie mondiale, de s’engager sérieusement pour répandre la culture de la tolérance, de la coexistence et de la paix ; d’intervenir, dès que possible, pour arrêter l’effusion de sang innocent ». Lorsqu’une politique donnée sème la haine ou la peur envers d’autres nations au nom du bien d’un pays, il faut s’alarmer, réagir à temps et changer immédiatement de cap.

  conclusion 

285. Lors de notre rencontre fraternelle, dont je garde un heureux souvenir, le Grand Imam Ahmad Al-Tayyeb et moi-même avons déclaré « fermement que les religions n’incitent jamais à la guerre et ne sollicitent pas des sentiments de haine, d’hostilité, d’extrémisme, ni n’invitent à la violence ou à l’effusion de sang.   Dieu, le Tout-Puissant, n’a besoin d’être défendu par personne et ne veut pas que Son nom soit utilisé pour terroriser les gens ».

C’est pourquoi je veux reprendre ici l’appel à la paix, à la justice et à la fraternité que nous avons fait ensemble :

 « Au nom de Dieu qui a créé tous les êtres humains égaux en droits, en devoirs et en dignité, et les a appelés à coexister comme des frères entre eux, pour peupler la terre et y répandre les valeurs du bien, de la charité et de la paix.

 Au nom de l’âme humaine innocente que Dieu a interdit de tuer, affirmant que quiconque tue une personne est comme s’il avait tué toute l’humanité et que quiconque en sauve une est comme s’il avait sauvé l’humanité entière.

 Au nom des pauvres, des personnes dans la misère, dans le besoin et des exclus que Dieu a commandé de secourir comme un devoir demandé à tous les hommes et, d’une manière particulière, à tout homme fortuné et aisé.

 Au nom des orphelins, des veuves, des réfugiés et des exilés de leurs foyers et de leurs pays ; de toutes les victimes des guerres, des persécutions et des injustices ; des faibles, de ceux qui vivent dans la peur, des prisonniers de guerre et des torturés en toute partie du monde, sans aucune distinction.

 Au nom des peuples qui ont perdu la sécurité, la paix et la coexistence commune, devenant victimes des destructions, des ruines et des guerres.

Au nom de la ‘‘ fraternité humaine’’ qui embrasse tous les hommes, les unit et les rend égaux. Au nom de cette fraternité déchirée par les politiques d’intégrisme et de division, et par les systèmes de profit effréné et par les tendances idéologiques haineuses, qui manipulent les actions et les destins des hommes.

Au nom de la liberté, que Dieu a donnée à tous les êtres humains, les créant libres et les distinguant par elle.

Au nom de la justice et de la miséricorde, fondements de la prospérité et pivots de la foi. Au nom de toutes les personnes de bonne volonté, présentes dans toutes les régions de la terre.

Au nom de Dieu et de tout cela, [… nous déclarons] adopter la culture du dialogue comme chemin ; la collaboration commune comme conduite ; la connaissance réciproque comme méthode et critère ».

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286. Dans ce cadre de réflexion sur la fraternité universelle, je me suis particulièrement senti stimulé par saint François d’Assise, et également par d’autres frères qui ne sont pas catholiques : Martin Luther King, Desmond Tutu, Mahatma Mohandas Gandhi et beaucoup d’autres encore…. du bienheureux Charles de Foucauld.

Fratelli Tutti : Encyclique du pape François ; Un Monde fermé ( chapitre 1)

25 octobre, 2020

LES OMBRES D’UN MONDE FERMÉ

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 Des rêves qui se brisent

10. Des décennies durant, le monde a semblé avoir tiré leçon de tant de guerres et d’échecs et s’orienter lentement vers de nouvelles formes d’intégration. À titre d’exemple, le rêve d’une Europe unie, capable de reconnaître ses racines communes et de se féliciter de la diversité qui l’habite, a progressé.

 11. Mais l’histoire est en train de donner des signes de recul.

12. ‘‘S’ouvrir au monde’’ est une expression qui, de nos jours, est adoptée par l’économie et les finances. Elle se rapporte exclusivement à l’ouverture aux intérêts étrangers ou à la liberté des pouvoirs économiques d’investir sans entraves ni complications dans tous les pays. Les conflits locaux et le désintérêt pour le bien commun sont instrumentalisés par l’économie mondiale pour imposer un modèle culturel unique.

 Cette culture fédère le monde mais divise les personnes et les nations, car « la société toujours plus mondialisée nous rapproche, mais elle ne nous rend pas frères »

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La fin de la conscience historique

13.. C’est dans ce sens qu’allait un conseil que j’ai donné aux jeunes : « Si quelqu’un vous fait une proposition et vous dit d’ignorer l’histoire, de ne pas reconnaître l’expérience des aînés, de mépriser le passé et de regarder seulement vers l’avenir qu’il vous propose, n’est-ce pas une manière facile de vous piéger avec sa proposition afin que vous fassiez seulement ce qu’il vous dit ?

 Cette personne vous veut vides, déracinés, méfiants de tout, pour que vous ne fassiez confiance qu’à ses promesses et que vous vous soumettiez à ses projets.

 C’est ainsi que fonctionnent les idéologies de toutes les couleurs qui détruisent (ou dé-construisent) tout ce qui est différent et qui, de cette manière, peuvent régner sans opposition. Pour cela elles ont besoin de jeunes qui méprisent l’histoire, qui rejettent la richesse spirituelle et humaine qui a été transmise au cours des générations, qui ignorent tout ce qui les a précédés ».

 

14. Ce sont les nouvelles formes de colonisation culturelle , Un moyen efficace de liquéfier la conscience historique, la pensée critique, la lutte pour la justice

à vider de sens ou à instrumentaliser les mots importants. Que signifient aujourd’hui des termes comme démocratie, liberté, justice, unité ? Ils ont été dénaturés et déformés pour servir à justifier n’importe quelle action.

 

Un projet pour tous

15. La meilleure façon de dominer et d’avancer sans restrictions, c’est de semer le désespoir et de susciter une méfiance constante,.

16. Un projet visant de grands objectifs pour le développement de toute l’humanité apparaît aujourd’hui comme un délire. Les distances entre nous augmentent, tout comme la marche, difficile et lente vers un monde uni et plus juste, subit un recul nouveau et drastique.

17. Protéger le monde qui nous entoure et nous contient, c’est prendre soin de nous-mêmes.

. Bien souvent, les voix qui s’élèvent en faveur de la défense de l’environnement sont réduites au silence ou ridiculisées, tandis qu’est déguisé en rationalité ce qui ne représente que des intérêts particuliers.

 

18 La marginalisation mondiale

les personnes ne sont plus perçues comme une valeur fondamentale à respecter et à protéger, surtout celles qui sont pauvres ou avec un handicap, si elles “ne servent pas encore” – comme les enfants à naître –, ou “ne servent plus” – comme les personnes âgées.

. Nous ne nous rendons pas compte qu’isoler les personnes âgées,

, mutile et appauvrisse la famille elle-même. En outre, cela finit par priver les jeunes de ce contact nécessaire avec leurs racines

le racisme se cache et réapparaît sans cesse.

 

21 De nouvelles pauvretés apparaissent »

 par exemple, ne pas avoir accès à l’énergie électrique n’était pas autrefois considéré comme un signe de pauvreté ni comme un motif d’anxiété. La pauvreté est toujours analysée et comprise dans le contexte des possibilités réelles d’un moment historique concret.

 

Des droits humains pas assez universels

22 Une partie de l’humanité vit dans l’opulence, une autre partie voit sa dignité méconnue, méprisée et ses droits fondamentaux ignorés ou violés

23 les femmes ont exactement la même dignité et les mêmes droits que les hommes

24., Ds millions de personnes – enfants, hommes et femmes de tout âge – sont privées de liberté et contraintes à vivre dans des conditions assimilables à celles de l’esclavage. […]

L’aberration n’a pas de limites quand des femmes sont malmenées, puis forcées à avorter ; l’abomination va jusqu’à la séquestration en vue du trafic d’organes

 

Conflit et peur

25. Les guerres, les violences, les persécutions pour des raisons raciales ou religieuses,

27. Paradoxalement, certaines peurs ancestrales n’ont pas été surmontées par le développement technologique ; au contraire, elles ont su se cacher et se renforcer derrière les nouvelles technologies.

28. La solitude, les peurs et l’insécurité de tant de personnes qui se sentent abandonnées par le système, créent un terrain fertile pour les groupes mafieux.

. Il existe une pédagogie typiquement mafieuse qui, avec une fausse mystique communautaire, crée des liens de dépendance et de subordination dont il est très difficile de se libérer.

 

Culture de la rencontre

30. L’isolement et le repli sur soi ou sur ses propres intérêts ne sont jamais la voie à suivre pour redonner l’espérance et opérer un renouvellement,mais

 

c’est la proximité,

c’est la culture de la rencontre.

Isolement non,…

proximité oui.

  

31 La technologie fait sans cesse des avancées, mais « comme ce serait merveilleux si la croissance de l’innovation scientifique et technologique créait plus d’égalité et de cohésion sociale

 Comme ce serait merveilleux, alors qu’on découvre de nouvelles planètes, de redécouvrir les besoins de nos frères et sœurs qui tournent en orbite autour de nous ! »

 

La pandémie  

33  le coup dur et inattendu de cette pandémie hors de contrôle a forcé à penser aux êtres humains,…. à tous,… plutôt qu’aux bénéfices de certains.

  Nous nous sommes gavés de connexions et nous avons perdu le goût de la fraternité.

 Nous avons cherché le résultat rapide et sûr, et nous nous retrouvons opprimés par l’impatience et l’anxiété. Prisonniers de la virtualité, nous avons perdu le goût et la saveur du réel ».

  La douleur, l’incertitude, la peur et la conscience des limites de chacun, que la pandémie a suscitées, appellent à repenser nos modes de vie, nos relations, l’organisation de nos sociétés et surtout le sens de notre existence.

Après la crise sanitaire, la pire réaction serait de nous enfoncer davantage dans une fièvre consumériste et dans de nouvelles formes d’auto-préservation égoïste.

 

 Plaise au ciel qu’en fin de compte il n’y ait pas ‘‘les autres’’, mais plutôt un ‘‘nous’’ !

Plaise au ciel que ce ne soit pas un autre épisode grave de l’histoire dont nous n’aurons pas su tirer leçon !

En outre, il ne faudrait pas naïvement ignorer que « l’obsession d’un style de vie consumériste ne pourra que provoquer violence et destruction réciproque ».

 Le “sauve qui peut” deviendra vite “tous contre tous”, et ceci sera pire qu’une pandémie.

 

Les migrants  

37. Aussi bien dans les milieux de certains régimes politiques populistes que sur la base d’approches économiques libérales, on soutient que l’arrivée des migrants doit être évitée à tout prix. Dans le même temps,

  Beaucoup de personnes échappent à la guerre, aux persécutions, aux catastrophes naturelles. D’autres, à juste titre, « sont en quête d’opportunités pour [elles] et pour leur famille. [Elles] rêvent d’un avenir meilleur et désirent créer les conditions de sa réalisation

 38. Malheureusement, d’autres « sont [attirées] par la culture occidentale, nourrissant parfois des attentes irréalistes qui les exposent à de lourdes déceptions.

Ceux qui émigrent « vivent une séparation avec leur environnement d’origine et connaissent souvent un déracinement culturel et religieux.

, il faut aussi « réaffirmer le droit de ne pas émigrer, c’est-à-dire d’être en condition de demeurer sur sa propre terre ».

.40. « Les migrations constitueront un élément fondamental de l’avenir du monde ».

 Mais, de nos jours, elles doivent compter avec la « perte du ‘‘sens de la responsabilité fraternelle’’, sur lequel est basé toute société civile ».

 L’Europe, par exemple, risque fort d’emprunter ce chemin.

 

Le Monde Virtuel 

42. Paradoxalement, alors que s’accroissent des attitudes de repli sur soi et d’intolérance qui nous amènent à nous fermer aux autres, les distances se raccourcissent

 

Tout devient une sorte de spectacle qui peut être espionné, surveillé et la vie est soumise à un contrôle constant. Dans la communication numérique, on veut tout montrer et chaque personne devient l’objet de regards qui fouinent, déshabillent et divulguent, souvent de manière anonyme. Le respect de l’autre a volé en éclats,

.

43. D’autre part, les manifestations de haine et de destruction dans le monde virtuel ne constituent pas – comme certains prétendent le faire croire – une forme louable d’entraide, mais de vraies associations contre un ennemi.

 les médias numériques peuvent exposer au risque de dépendance, d’isolement et de perte progressive de contact avec la réalité concrète,

entravant ainsi le développement d’authentiques relations interpersonnelles ».

 

Des gestes physiques, des expressions du visage, des silences, le langage corporel, voire du parfum, le tremblement des mains, le rougissement, la transpiration sont nécessaires, car tout cela parle et fait partie de la communication humaine. Les relations virtuelles, , ne sont sociales qu’en apparence.

 Elles ne construisent pas vraiment un ‘‘nous’’ mais d’ordinaire dissimulent et amplifient le même individualisme qui se manifeste dans la xénophobie et le mépris des faibles. La connexion numérique ne suffit pas pour construire des ponts, elle ne suffit pas pour unir l’humanité.

 

Agressivité sans pudeur

44 L’agressivité sociale trouve un espace d’amplification hors pair dans les appareils mobiles et les ordinateurs.

45.. Le fonctionnement de nombreuses plates-formes finit toujours par favoriser la rencontre entre les personnes qui pensent d’une même façon, empêchant de faire se confronter les différences. Ces circuits fermés facilitent la diffusion de fausses informations et de fausses nouvelles, fomentant les préjugés et la haine

46. Il faut reconnaître que les fanatismes qui conduisent à détruire les autres sont également le fait de personnes religieuses, sans exclure les chrétiens,

Information sans sagesse

 

47. La vraie sagesse suppose la conformité avec la réalité.

48. S’asseoir pour écouter une autre personne, est le  geste caractéristique d’une rencontre humaine,

. Mais « le monde contemporain est en grande partie sourd. […]

Saint François d’Assise « a écouté la voix de Dieu, il a écouté la voix du pauvre, il a écouté la voix du malade, il a écouté la voix de la nature. Et il a transformé tout cela en un mode de vie. Je souhaite que la semence de saint François pousse dans beaucoup de cœurs

 49. le silence et l’écoute disparaissent, transformant tout en clics ou en messages rapides et anxieux, c

50. Nous pouvons rechercher la vérité ensemble dans le dialogue, dans une conversation sereine ou dans une discussion passionnée. C’est un cheminement qui demande de la persévérance, qui est également fait de silences et de souffrances, capable de recueillir patiemment la longue expérience des individus et des peuples.

 L’accumulation écrasante d’informations qui nous inondent n’est pas synonyme de plus de sagesse. La sagesse ne se forge pas avec des recherches anxieuses sur internet, ni avec une somme d’informations dont la véracité n’est pas assurée.

 la vérité  ne mûrit pas  si  on n’y prête pas une attention soutenue

Si on ne pénètre pas le cœur de la vie, on ne reconnaît pas ce qui est essentiel pour donner sens à l’existence.

  Ainsi, la liberté devient une illusion qu’on nous vend et qui se confond avec la liberté de naviguer devant un écran. Le problème, c’est qu’un chemin de fraternité, local et universel, ne peut être parcouru que par des esprits libres et prêts pour de vraies rencontres.

 

Soumissions et autodépréciations

51. Certains pays économiquement prospères se présentent comme des modèles…  à copier et à acheter au lieu de créer,

 52. Détruire l’estime de soi chez quelqu’un est un moyen facile de le dominer

. Derrière ces tendances visant à uniformiser le monde, émergent des intérêts de pouvoir qui profitent d’une faible estime de soi chez les personnes, tout en essayant de créer une nouvelle culture à travers les médias et les réseaux, au service des plus puissants.

 53. On oublie qu’« il n’y a pas pire aliénation que de faire l’expérience de ne pas avoir de racines, de n’appartenir à personne. Une terre sera féconde, un peuple portera des fruits et sera en mesure de générer l’avenir uniquement dans la mesure où il donne vie à des relations d’appartenance entre ses membres,

 55. J’invite à l’espérance qui « nous parle d’une réalité qui est enracinée au plus profond de l’être humain, indépendamment des circonstances concrètes et des conditionnements historiques dans lesquels il vit.

Fratelli Tutti : Encyclique du pape François ; Le Bon samaritain ( chapitre2)

24 octobre, 2020

‘Un homme descendait de Jérusalem à Jéricho, et il tomba au milieu de brigands qui, après l’avoir dépouillé et roué de coups, s’en allèrent, le laissant à demi mort. Un prêtre vint à descendre par ce chemin-là ; il le vit et passa outre. Pareillement un lévite, survenant en ce lieu, le vit et passa outre. Mais un Samaritain, qui était en voyage, arriva près de lui, le vit et fut pris de pitié. Il s’approcha, banda ses plaies, y versant de l’huile et du vin, puis le chargea sur sa propre monture, le mena à l’hôtellerie et prit soin de lui. Le lendemain, il tira deux deniers et les donna à l’hôtelier, en disant : Prends soin de lui, et ce que tu auras dépensé en plus, je te le rembourserai, moi, à mon retour. Lequel de ces trois, à ton avis, s’est montré le prochain de l’homme tombé aux mains des brigands ?’’ Il dit : ‘‘Celui-là qui a exercé la miséricorde envers lui.’’ Et Jésus lui dit : ‘‘Va, et toi aussi, fais de même.’’ (Lc 10,

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L’arrière-plan

57. Cette parabole illustre un arrière-plan de plusieurs siècles.   Caïn tue son frère Abel,  «  Où est  ton frère ? » (Gn 4, 9).

  59. Dans les traditions juives, le commandement d’aimer et de prendre soin de l’autre semblait se limiter aux relations entre les membres d’une même nation. Le précepte ancien « tu aimeras ton prochain comme toi-même » (Lv 19, 18) était généralement censé se rapporter à des concitoyens.

 Cependant, surtout dans le judaïsme qui s’est développé hors de la terre d’Israël, les frontières se sont élargies. L’invitation à ne pas faire aux autres ce que tu ne veux pas qu’ils te fassent est apparue (cf. Tb 4, 15). Le sage Hillel (Ier siècle av. J.-C.) disait à ce sujet : « Voilà la loi et les prophètes ! Tout le reste n’est que commentaire ».

: « La pitié de l’homme est pour son prochain, mais la pitié du Seigneur est pour toute chair » (Si 18, 13).

 60. Dans le Nouveau Testament, le précepte d’Hillel est exprimé positivement : « Tout ce que vous voulez que les hommes fassent pour vous, faites-le vous-mêmes pour eux : voilà la Loi et les Prophètes » (Mt 7, 12). Cet appel est universel

61« Tu ne molesteras pas l’étranger ni ne l’opprimeras car vous-mêmes avez été étrangers dans le pays d’Egypte » (Ex 22, 20)…..

  « Si un étranger réside avec vous dans votre pays, vous ne le molesterez pas. L’étranger qui réside avec vous sera pour vous comme un compatriote et tu l’aimeras comme toi-même, car vous avez été étrangers au pays d’Egypte » (Lv 19, 33-34).

 

Dans le Nouveau Testament, l’appel à l’amour fraternel retentit avec force :

« Car une seule formule contient toute la Loi en sa plénitude : Tu aimeras ton prochain comme toi-même » (Ga 5, 14).

« Celui qui aime son frère demeure dans la lumière et il n’y a en lui aucune occasion de chute. Mais celui qui hait son frère est dans les ténèbres » (1 Jn 2, 10-11).

« Nous savons, nous, que nous sommes passés de la mort à la vie, parce que nous aimons nos frères. Celui qui n’aime pas demeure dans la mort » (1 Jn 3, 14).

« Celui qui n’aime pas son frère, qu’il voit, ne saurait aimer le Dieu qu’il ne voit pas » (1 Jn 4, 20).

L’abandonné

63. un homme blessé, gisait sur le chemin,..

Plusieurs sont passés près de lui .. ils ne se sont pas arrêtés. C’étaient des personnes occupant des fonctions importantes dans la société, qui n’avaient pas dans leur cœur l’amour du bien commun. lls n’ont pas été capables de perdre quelques minutes pour assister le blessé ou du moins pour lui chercher de l’aide.

  Quelqu’un d’autre s’est arrêté, lui a fait le don de la proximité, a personnellement pris soin de lui, a également payé de sa poche et s’est occupé de lui.

  Surtout, il lui a donné quelque chose que, dans ce monde angoissé, nous thésaurisons tant : il lui a donné son temps. Il avait sûrement ses plans pour meubler cette journée selon ses besoins, ses engagements ou ses souhaits. Mais il a pu tout mettre de côté à la vue du blessé.

 

64. À qui t’identifies-tu ?

Cette question est crue, directe et capitale.

 Parmi ces personnes à qui ressembles-tu ? Nous devons reconnaître la tentation, qui nous guette, de nous désintéresser des autres, surtout des plus faibles

 Nous sommes analphabètes en ce qui concerne l’accompagnement, l’assistance et le soutien aux plus fragiles et aux plus faibles de nos sociétés développées. Nous sommes habitués à regarder ailleurs, à passer outre, à ignorer les situations jusqu’à ce qu’elles nous touchent directement.

 65. nous ne voulons pas perdre notre temps à régler les problèmes d’autrui. Ce sont les symptômes d’une société qui est malade, parce qu’elle cherche à se construire en tournant le dos à la souffrance.

 , le bon Samaritain a montré que « notre existence à tous est profondément liée à celle des autres : la vie n’est pas un temps qui s’écoule, mais un temps de rencontre ».

Nous avons été créés pour une plénitude qui n’est atteinte que dans l’amour. Vivre dans l’indifférence face à la douleur n’est pas une option possible ; nous ne pouvons laisser personne rester ‘‘en marge de la vie’’.

 

Une histoire qui se répète

69., tous nous sommes ou avons été comme ces personnages : nous avons tous quelque chose d’un homme blessé, quelque chose d’un brigand, quelque chose de ceux qui passent outre et quelque chose du bon Samaritain.

 70.. Il n’y a plus de distinction entre l’habitant de Judée et l’habitant de Samarie, il n’est plus question ni de prêtre ni de marchand ; il y a simplement deux types de personnes : celles qui prennent en charge la douleur et celles qui passent outre ; celles qui se penchent en reconnaissant l’homme à terre et celles qui détournent le regard et accélèrent le pas.

 c’est l’heure de vérité ! Allons-nous nous pencher pour toucher et soigner les blessures des autres ? Allons-nous nous pencher pour nous porter les uns les autres sur les épaules ?

72. Les brigands

 laisserons-nous gisant à terre l’homme agressé pour courir chacun nous mettre à l’abri de la violence ou pour poursuivre les brigands ? L’homme blessé sera-t-il la justification de nos divisions irréconciliables, de nos indifférences cruelles, de nos affrontements internes ?

 73. ceux qui passent outre.

Il existe de nombreuses façons de passer outre qui se complètent : l’une consiste à se replier sur soi-même, à se désintéresser des autres, à être indifférent.

 Une autre est de ne regarder que dehors.

il y a un mépris envers les pauvres et envers leur culture, et un mode de vie caractérisé par le regard dirigé vers l’extérieur, comme si on tentait d’imposer de force un projet de société importé.

 Ils se trouvent hors de l’horizon de leurs intérêts.

 74. Chez ceux qui passent outre, il y a un détail que nous ne pouvons ignorer : il s’agissait de personnes religieuses. ..Une personne de foi peut ne pas être fidèle  et pourtant elle peut se sentir proche de Dieu et penser avoir plus de dignité que les autres. Mais il existe des manières de vivre la foi qui favorisent l’ouverture du cœur aux frères ; et celle-ci sera la garantie d’une authentique ouverture à Dieu.

Le paradoxe, c’est que parfois ceux qui affirment ne pas croire peuvent accomplir la volonté de Dieu mieux que les croyants.

 75. Les ‘‘brigands de la route’’ ont souvent comme alliés secrets ceux qui ‘‘passent outre en regardant de l’autre côté’’.

 Le cercle est fermé entre ceux qui utilisent et trompent la société pour la dépouiller et ceux qui croient rester purs .. mais en même temps vivent de ce système et de ses ressources.

L’imposture du ‘‘tout va mal’’ a pour réponse ‘‘personne ne peut y remédier’’, ‘‘que puis-je faire ?’’. On alimente ainsi la désillusion et le désespoir, ce qui n’encourage pas un esprit de solidarité et de générosité.

 Enfoncer un peuple dans le découragement, c’est boucler un cercle pervers parfait : c’est ainsi que procède la dictature invisible des vrais intérêts cachés qui s’emparent des ressources et de la capacité de juger et de penser.

 

76. l’homme blessé.

Parfois, nous nous sentons, comme lui, gravement blessés et gisant à terre au bord du chemin. Nous nous sentons aussi troublés par nos institutions désarmées et démunies, ou mises au service des intérêts d’une minorité, de l’intérieur et de l’extérieur

 

Recommencer

77.. Soyons de   bons samaritains qui prennent sur eux-mêmes la douleur des échecs, au lieu d’accentuer les haines et les ressentiments.

Il suffirait juste d’être animé du désir spontané, pur et simple de vouloir constituer un peuple,  … d’intégrer et de relever celui qui gît à terre ;   même si bien des fois nous nous sentons débordés et condamnés à reproduire la logique des violents…quand d’autres continuent à penser à la politique ou à l’économie pour leurs jeux de pouvoir

 78 Cherchons les autres et assumons la réalité qui est la nôtre sans peur ni de la souffrance ni de l’impuissance,

 Les difficultés qui semblent énormes sont une opportunité pour grandir et non une excuse à une tristesse inerte qui favorise la soumission.

 Ne le faisons pas seuls.. Le Samaritain a cherché un hôte qui pouvait prendre soin de cet homme ; nous aussi, nous sommes invités à nous mobiliser et à nous retrouver dans un ‘‘nous’’ qui soit plus fort que la somme de petites individualités.

 79. Le Samaritain en voyage est parti sans attendre ni remerciements ni gratitude.

 Le dévouement est un devoir 

 Nous sommes tous responsables du blessé qui est le peuple lui-même et tous les peuples de la terre.

 

80. Qui est mon prochain ?

Jésus  ne nous invite pas à nous demander qui est proche de nous, mais à nous faire proches,

 81. Ce qui est proposé, c’est d’être présent aux côtés de celui qui a besoin d’aide, sans se soucier de savoir s’il fait partie ou non du même cercle d’appartenance.

 le Samaritain  s’est fait proche du Juif blessé. Pour se faire proche et présent, il a franchi toutes les barrières culturelles et historiques.

 Jésus  nous exhorte à laisser de côté toutes les différences et, face à la souffrance, à devenir proche de toute personne.

 Donc, je ne dis plus que j’ai des ‘‘prochains’’ que je dois aider, mais plutôt que je me sens appelé à devenir un prochain pour les autres.

 82. Le problème, c’est que, Jésus le souligne intentionnellement, le blessé était un Juif – habitant de Judée

83 cette rencontre miséricordieuse entre un Samaritain et un Juif est une interpellation puissante  afin que nous puissions élargir notre cercle pour donner à notre capacité d’aimer une dimension universelle capable de surmonter tous les préjugés, toutes les barrières historiques ou culturelles, tous les intérêts mesquins.

 

L’étranger

84.Dans  un autre passage de l’Évangile, Jésus dit : « J’étais un étranger et vous m’avez accueilli » (Mt 25, 35).

. En entrant dans cette dynamique, il fait finalement l’expérience que les autres sont « sa propre chair » (Is 58, 7).

 85. Pour les chrétiens, les paroles de Jésus ont encore une autre dimension transcendante. Elles impliquent qu’il faut reconnaître le Christ lui-même dans chaque frère abandonné ou exclu (cf. Mt 25, 40.45).

 celui qui croit peut parvenir à reconnaître que Dieu aime chaque être humain d’un amour infini et qu’« il lui confère ainsi une dignité infinie » À cela s’ajoute le fait que nous croyons que le Christ a versé son sang pour tous et pour chacun,   

Fratelli Tutti : Encyclique du pape François ; L’ extase ( chapitre3)

23 octobre, 2020

 L’ Extase : un monde ouvert  

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87. Un être humain est fait de telle façon qu’il ne se réalise, ne se développe ni ne peut atteindre sa plénitude « que par le don désintéressé de lui-même ».

Il ne peut même pas parvenir à reconnaître à fond sa propre vérité si ce n’est dans la rencontre avec les autres :

 la vie subsiste où il y a un lien, la communion, la fraternité

, il n’y a pas de vie là où on a la prétention de n’appartenir qu’à soi-même et de vivre comme des îles : dans ces attitudes, la mort prévaut ».

 

 L’extase

88. Faits pour l’amour, nous avons en chacun d’entre nous « une loi d’‘‘extase’’ : sortir de soi-même pour trouver en autrui un accroissement d’être »

 . Le sens social le plus noble est aujourd’hui facilement réduit à rien en faveur de liens égoïstes épousant l’apparence de relations intenses.

 l’amour authentique, à même de faire grandir, resident dans des cœurs qui se laissent compléter.

 Le fait de constituer un couple ou d’être des amis doit ouvrir nos cœurs à d’autres cercles pour nous rendre capables de sortir de nous-mêmes de sorte que nous accueillions tout le monde. Les groupes fermés et les couples autoréférentiels, qui constituent un ‘‘nous’’ contre tout le monde, sont souvent des formes idéalisées d’égoïsme et de pure auto-préservation.

 90. Ce n’est pas pour rien que de nombreuses petites villes survivant dans les zones désertiques ont développé une capacité généreuse d’accueil des pèlerins de passage et ont forgé le devoir sacré de l’hospitalité.

 Les communautés monastiques médiévales en ont également fait montre, comme en témoigne la Règle de saint Benoît. Même si cela pouvait compromettre l’ordre et le silence des monastères, Benoît exigeait que les pauvres et les pèlerins soient traités « avec le plus grand soin et la plus grande sollicitude ».

 La valeur unique de l’amour

 il y a des croyants qui pensent que leur grandeur réside dans l’imposition de leurs idéologies aux autres, ou dans la défense violente de la vérité ou encore dans de grandes manifestations de force. Nous, croyants, nous devons tous le reconnaître : l’amour passe en premier, ce qui ne doit jamais être mis en danger, c’est l’amour ; le plus grand danger, c’est de ne pas aimer (cf. 1 Co 13, 1-13).

L’ouverture croissante de l’amour

95. L’amour nous met enfin en tension vers la communion universelle

 Sociétés ouvertes qui n’exclut personne , les sdf,  les personnes agées …..

 « l’avenir n’est pas monochromatique, s…Ayons  le courage de le regarder dans la variété et dans la diversité de ce que chacun peut apporter.  Notre famille humaine a besoin d’apprendre à vivre ensemble dans l’harmonie et dans la paix sans que nous ayons besoin d’être tous pareils ! ».

 

Transcender un monde de partenaires

Des prochains …ou seulement des partenaires ?

 101. Revenons  à cette parabole du bon Samaritain  Un homme blessé gisait sur le chemin.

 Les autorités  ne l’ont pas regardé  . mais ils étaient attentifs à jouer  leur  rôle, a réaliser  leur programme  …

L’homme blessé était une gêne , une entrave, .Il n’était rien, il n’appartenait pas à un groupe renommé,

Cependant, le généreux Samaritain a résisté à ces classifications étriquées,

 Ainsi, libre de tout titre et de toute charge, il a été en mesure d’interrompre son voyage, de changer de projet, d’être disponible pour s’ouvrir à l’homme blessé qui avait besoin de lui.

 102. Quelle réaction une telle narration peut-elle provoquer aujourd’hui, dans un monde où apparaissent et grandissent constamment des groupes sociaux qui s’accrochent à une identité qui les sépare des autres ?

 Comment peut-elle toucher ceux qui ont tendance à s’organiser de manière à empêcher toute présence étrangère susceptible de perturber leur identité et leur e organisation auto-protectrice et autoréférentielle ? Dans ce schéma  le terme ‘‘prochain’’ perd tout son sens, et seul le mot ‘‘partenaire’’, l’associé pour des intérêts déterminés, a du sens.

 

Liberté, égalité et fraternité

 103. La fraternité n’est pas que le résultat des conditions de respect des libertés individuelles,

. Que se passe-t-il sans une fraternité cultivée  c’est à dire  sans une volonté politique de fraternité, sans une éducation à la fraternité, au dialogue, sans la a découverte de la réciprocité et sans l’enrichissement mutuel comme valeur ?

Ce qui se passe, c’est que la liberté s’affaiblit, devenant ainsi davantage une condition de solitude, ou simplement pour posséder et jouir.

la richesse de la liberté est avant tout ordonnée à l’amour.

 

104. On n’obtient pas non plus l’égalité en définissant dans l’abstrait que ‘‘tous les êtres humains sont égaux’’, mais elle est le résultat d’une culture consciente et pédagogique de la fraternité.

 Ceux qui ne peuvent être que des partenaires créent des cercles fermés.

Quel sens peut avoir dans ce schéma une personne qui n’appartient pas au cercle des partenaires et arrive en rêvant d’une vie meilleure pour elle-même et sa famille ?

105. L’individualisme ne nous rend pas plus libres, plus égaux, plus frères.

 

Amour universel qui promeut les personnes

106. combien vaut un être humain, combien vaut une personne, toujours et en toute circonstance. Si tous les hommes et femmes ont la même valeur,

Le seul fait d’être né en un lieu avec moins de ressources ou moins de développement ne justifie pas que des personnes vivent dans une moindre dignité ».

 107. Tout être humain a le droit de vivre dans la dignité et de se développer pleinement,  Il possède ce droit  même s’il est né ou a grandi avec des limites.

 108 pour certains  Investir en faveur des personnes fragiles peut ne pas être rentable, cela peut impliquer moins d’efficacité.

Il faut donc  un État présent et actif  vraiment au service  des  personnes et au bien commun,  qui aille  au-delà des mécanismes, axés sur l’efficacité, de certains systèmes économiques, politiques ou idéologiques.

 Des termes comme liberté, démocratie ou fraternité se vident de leurs sens,  tant que notre système économique et social produira encore une seule victime et tant qu’il y aura une seule personne mise à l’écart.

Que chacun soit accompagné au cours de sa vie, non seulement pour subvenir à ses besoins fondamentaux, mais aussi pour pouvoir donner le meilleur de lui-même, même si son rendement n’est pas le meilleur, même s’il est lent, même si son efficacité n’est pas exceptionnelle.

 111 Il y a aujourd’hui la tendance à une revendication toujours plus grande des droits individuels – je suis tenté de dire individualistes –, qui cache une conception de la personne humaine détachée de tout contexte social et anthropologique,

Si le droit de chacun n’est pas harmonieusement ordonné au bien plus grand, il finit par se concevoir comme sans limites et, par conséquent, devenir source de conflits et de violences

Promouvoir le bien moral :   La bénignité

112 Un fruit du Saint-Esprit (cf. Ga 5, 22) est désigné par le terme grec agazosúne. (benignité)l qui indique l’attachement au bien, la recherche du bien.

C’est la quête de ce qui est excellent, du meilleur pour les autres

un penchant vers tout ce qui est bon et excellent, qui pousse à remplir la vie des autres de choses belles, sublimes et édifiantes.

 113.  depuis trop longtemps déjà, nous sommes dans la dégradation morale, en nous moquant de l’éthique, de la bonté, de la foi, de l’honnêteté. , chacun cherchant à préserver ses propres intérêts ».

 Revenons à la promotion du bien, pour nous-mêmes et pour l’humanité tout entière, et nous progresserons ainsi ensemble vers une croissance authentique et intégrale.

 

La solidarité

114.. Ma première pensée va aux familles, appelées à une mission éducative première et incontournable. Elles est  le premier lieu où se vivent et se transmettent les valeurs de l’amour et de la fraternité, de la convivialité et du partage, de l’attention et du soin de l’autre.

Elles sont aussi le milieu privilégié pour la transmission de la foi, en commençant par

ces simples gestes de dévotion que les mères enseignent à leurs enfants.

 Les valeurs de la liberté, du respect réciproque et de la solidarité peuvent être transmises dès le plus jeune âge. [...] Les agents culturels et des moyens de communication sociale ont aussi une responsabilité dans le domaine de l’éducation et de la formation

 

La fragilite

 115  Soccuper des autres. Servir,  prendre soin de la fragilité…ie prendre soin des membres fragiles de nos familles, de notre société, de notre peuple ».

 Laisser de côté, ses aspirations, ses envies, ses désirs de toute puissance,…

 116. En général, les laissés-pour-compte « pratiquent la solidarité si spéciale qui existe entre ceux qui souffrent, entre les pauvres, et que notre civilisation semble avoir oublié, ou tout au moins a très envie d’oublier.

La solidarité, entendue dans son sens le plus profond, est une façon de faire l’histoire et c’est ce que font les mouvements populaires ».

 

La propriété privée

118. Le monde existe pour tous, car nous tous, en tant qu’êtres humains, nous naissons sur cette terre avec la même dignité.

 119. Ne pas faire participer les pauvres à ses propres biens, c’est les voler et leur enlever la vie. Ce ne sont pas nos biens que nous détenons, mais les leurs »(. Jean Chrysostome)

: « Quand nous donnons aux pauvres les choses qui leur sont nécessaires, nous ne leur donnons pas tant ce qui est à nous, que nous leur rendons ce qui est à eux »(Grégoire le Grand)

120. Dieu a donné la terre à tout le genre humain pour qu’elle fasse vivre tous ses membres, sans exclure ni privilégier personne  (Jean Paul II)».

 Dans ce sens, je rappelle que «la tradition chrétienne n’a jamais reconnu comme absolu ou intouchable le droit à la propriété privée, et elle a souligné la fonction sociale de toute forme de propriété privée »

. Le droit à la propriété privée ne peut être considéré que comme un droit naturel secondaire

Mais il arrive souvent que les droits secondaires se superposent aux droits prioritaires et originaires en les privant de toute portée pratique.

 

Droits sans frontières

121Tout comme il est inacceptable qu’une personne ait moins de droits parce qu’elle est une femme, il est de même inacceptable que le lieu de naissance ou de résidence implique à lui seul qu’on ait moins de possibilités d’une vie digne et de développement.

 122. Le développement ne doit pas être orienté vers l’accumulation croissante au bénéfice de quelques-uns, mais doit assurer « les droits humains, personnels et sociaux, économiques et politiques, y compris les droits des nations et des peuples ».

  Le droit de certains à la liberté d’entreprise ou de marché ne peut se trouver au-dessus des droits des peuples et de la dignité des pauvres, pas plus qu’au-dessus du respect de l’environnement,

« celui qui s’approprie quelque chose, c’est seulement pour l’administrer pour le bien de tous  

 123, « chaque homme est appelé à se développer »,et cela comprend le développement des capacités économiques et technologiques d’accroître les biens et d’augmenter la richesse. Mais dans tous les cas, ces capacités des entrepreneurs, qui sont un don de Dieu, devraient être clairement ordonnées au développement des autres personnes et à la suppression de la misère, notamment par la création de sources de travail diversifiées.

 

Les droits des peuples                                             

125., si chaque être humain est mon frère ou ma sœur et si le monde appartient vraiment à tous, peu importe que quelqu’un soit né ici ou vive hors de son propre pays. Ma nation est également coresponsable de son développement,

en l’accueillant généreusement en cas de besoin urgent,

 en le soutenant dans son propre pays,

en se gardant d’utiliser ou de vider des pays entiers de leurs ressources naturelles par des systèmes corrompus qui entravent le développement digne des peuples.

  126. « l’inégalité n’affecte pas seulement les individus, mais aussi des pays entiers, et oblige à penser à une éthique des relations internationales ».

la justice exige que soient reconnus et respectés les droits des peuples.

  Le service de la dette, dans bien des cas, non seulement ne favorise pas le développement mais le limite et le conditionne fortement. Restant ferme le principe selon lequel toute dette légitimement contractée est à payer, la manière dont de nombreux pays pauvres l’honorent envers les pays riches ne doit pas en arriver à compromettre leur survie et leur croissance.

 127.. On peut aspirer à une planète qui assure terre, toit et travail à tous. C’est le vrai chemin de la paix,

 

Fratelli Tutti : Encyclique du pape François ; Les migrants ( chapitre 4)

22 octobre, 2020

 Un cœur ouvert au monde : Nos efforts vis-à-vis des personnes migrantes qui arrivent peuvent se résumer en quatre verbes : accueillir, protéger, promouvoir et intégrer

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« il ne s’agit pas d’imposer d’en haut des programmes d’assistance, mais d’accomplir ensemble un chemin à travers ces quatre actions, pour construire des villes et des pays qui, tout en conservant leurs identités culturelles et religieuses respectives, soient ouvertes aux différences et sachent les valoriser sous le signe de la fraternité humaine

 .131  il est nécessaire de s’engager à établir dans nos sociétés le concept de la pleine citoyenneté et à renoncer à l’usage discriminatoire du terme minorités, qui porte avec lui les germes du sentiment d’isolement et de l’infériorité ;

 Les dons réciproques

  L’arrivée de personnes différentes, provenant d’un autre contexte de vie et de culture, devient un don, parce que « les histoires des migrants sont aussi des histoires de rencontre entre personnes et cultures :

. Les cultures différentes, qui ont développé leur richesse au cours des siècles, doivent être préservées afin que le monde ne soit pas appauvri.

. Voilà pourquoi « nous avons besoin de communiquer, de découvrir les richesses de chacun, de valoriser ce qui nous unit et de regarder les différences comme des possibilités de croissance dans le respect de tous».

 135. Une forte immigration finit toujours par marquer et transformer la culture locale………. Les migrants, si on les aide à s’intégrer, sont une bénédiction, une richesse et un don qui invitent une société à grandir ».

 

L’échange fécond

137  Si la disparition de certaines espèces nous préoccupe, nous devrions nous inquiéter du fait qu’il y a partout des personnes et des peuples qui n’exploitent pas leur potentiel ni leur beauté, à cause de la pauvreté ou d’autres limites structurelles, car cela finit par nous appauvrir tous.

 Cela profitera finalement à la planète entière parce que « l’aide au développement des pays pauvres » entraîne la « création de richesse pour tous

 

Une gratuité qui accueille

. La gratuité existe.

 Mais certains pays souhaitent n’accueillir que les chercheurs ou les investisseurs.

 Celui qui ne vit pas la gratuité fraternelle fait de son existence un commerce anxieux ; il est toujours en train de mesurer ce qu’il donne et ce qu’il reçoit en échange.

 

Local et universel

entre la globalisation et  localisation se produit  une tension…. Il faut prêter attention à la dimension globale pour ne pas tomber dans une mesquinerie quotidienne.

En même temps, il ne faut pas perdre de vue ce qui est local, ce qui nous fait marcher les pieds sur terre. L’union des deux empêche de tomber dans l’un de ces deux extrêmes : l’un, que les citoyens vivent dans un universalisme abstrait et globalisant. […]

L’autre, qu’ils se transforment en un musée folklorique d’ermites renfermés, condamnés à répéter toujours les mêmes choses, incapables de se laisser interpeller par ce qui est différent, d’apprécier la beauté que Dieu répand hors de leurs frontières ».   

 le global,  nous préserve de l’esprit de clocher.

Il a quelque chose que ne possède pas ce qui est global : le fait d’être la levure, d’enrichir, de mettre en marche les mécanismes de subsidiarité

.

Recevoir et donner 

respirer   sortir   et partager

La saveur locale

. Tout comme il n’est pas de dialogue avec l’autre sans une identité personnelle, de même il n’y a d’ouverture entre les peuples qu’à partir de l’amour de sa terre, de son peuple,

Il n’est possible d’accueillir celui qui est différent et de recevoir son apport original que dans la mesure où je suis ancré dans mon peuple, avec sa culture.

 Chacun aime et prend soin de sa terre avec une attention particulière et se soucie de son pays, je protège et je cultive quelque chose que je possède, de telle sorte que cela puisse être une contribution au bien de tous.

 144  la tour de Babel :

la construction de cette tour qui puisse atteindre le ciel n’exprimait pas l’unité entre les différents peuples à même de communiquer à partir de leur diversité. C’était plutôt une tentative malavisée, née de l’orgueil et de l’ambition, de créer une unité différente de celle voulue par Dieu dans son plan providentiel pour les nations (cf. Gn 11, 1-9).

 145.Ne pas se déraciner.

Il est nécessaire d’enfoncer ses racines dans la terre fertile et dans l’histoire de son propre lieu, qui est un don de Dieu. On travaille sur ce qui est petit, avec ce qui est proche, mais dans une perspective plus large. […]

 L’horizon universel

146. Les narcissismes, obsédés par le particularisme local, ne sont pas un amour sain de son peuple et de sa culture. Ils cachent un esprit étriqué , et la  peur de l’autre,

, sans se laisser enrichir par d’autres cultures,  incapable d’admiration devant la multitude de possibilités et de beautés que le monde tout entier offre,

« une culture sans valeurs universelles n’est pas une vraie culture ».

  147. Reconnaissons que moins une personne a une ouverture d’esprit et de cœur, moins elle pourra interpréter la réalité environnante dans laquelle elle se trouve

.148.. C’est pourquoi j’ai exhorté les peuples autochtones à prendre soin de leurs racines et de leurs cultures ancestrales, Mon intention n’est  pas de proposer un indigénisme complètement fermé, anhistorique, figé, qui se refuserait à toute forme de métissage », puisque « la propre identité culturelle s’approfondit et s’enrichit dans le dialogue avec les différences, et le moyen authentique de la conserver n’est pas un isolement qui appauvrit ». Le monde croît et se remplit d’une beauté nouvelle grâce à des synthèses successives qui se créent entre des cultures ouvertes, en dehors de toute imposition culturelle.

152. Dans certains quartiers populaires, où chacun ressent spontanément le devoir d’accompagner et d’aider le voisin, survit encore l’esprit de ‘‘voisinage’’. Dans ces endroits qui préservent ces valeurs communautaires, on entretient des relations de proximité caractérisées par la gratuité, la solidarité et la réciprocité, à partir du sens d’un ‘‘nous’’ de quartier.

  Puisse cela se vivre également entre les pays voisins,!

Fratelli Tutti : Encyclique du pape François ; La Politique ( chapitre 5)

21 octobre, 2020

Populismes et libéralismes : LE PEUPLE

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155. Le mépris des faibles peut se cacher sous des formes populistes, qui les utilisent de façon démagogique à leurs fins, ou sous des formes libérales au service des intérêts économiques des puissants.

 Dans les deux cas, on perçoit des difficultés à penser un monde ouvert où il y ait de la place pour tout le monde, qui intègre les plus faibles et qui respecte les différentes cultures.

 **

Populaire ou populiste

156.le terme “populisme” ou “populiste” a envahi les médias et le langage en général. Il perd ainsi la valeur qu’il pourrait avoir et devient l’une des polarités de la société divisée,.

 158.. Faire partie d’un peuple, c’est faire partie d’une identité commune faite de liens sociaux et culturels. : c’est avoir  un projet commun ».

 159. Des dirigeants populaires sont capables d’interpréter le sentiment d’un peuple,

.Mais cela devient un populisme malsain lorsqu’un individu est assez habile pour instrumentaliser politiquement la culture du peuple,, au service de son projet personnel et de son maintien au pouvoir.

 160. Les groupes populistes fermés défigurent le terme “peuple”, puisqu’en réalité ce dont il parle n’est pas le vrai peuple. En effet, la catégorie de ‘‘peuple’’ est  une catégorie ouverte.

  Un peuple vivant, dynamique , ouvert de façon permanente à de nouvelles synthèses intégre celui qui est différent.  sans se  renier lui-même, mais en étant disposé au changement, …Il sait se remettre en question …. s’enrichir auprès des autres  . ;. et ainsi, il peut évoluer.

 161. Un autre signe de la dégradation du leadership populaire, c’est l’immédiateté. On répond à des exigences populaires afin de se  garantir des voix , mais sans progresser dans une tâche ardue et constante qui offre aux personnes les ressources pour leur développement, afin qu’elles puissent gagner leur vie par leur effort et leur créativité.

C’est  un populisme irresponsable »

 Les plans d’assistance qui font face à certaines urgences devraient être considérés seulement comme des réponses provisoires »

 

162. La grande question, c’est le travail.

Assurer à chacun la possibilité de faire germer les semences que Dieu a mises en lui, ses capacités, son sens d’initiative, ses forces. C’est la meilleure aide que l’on puisse apporter à un pauvre, c’est le meilleur chemin vers une existence digne.

Aider les pauvres avec de l’argent doit toujours être une solution provisoire pour affronter des urgences.

 « il n’existe pas pire pauvreté que celle qui prive du travail et de la dignité du travail »

Valeurs et limites des visions libérales

163. Dans les visions libérales individualistes la société est considérée comme une simple somme d’intérêts qui coexistent.

 164. La charité  implique un processus efficace de transformation de l’histoire qui exige que tout soit intégré : notamment les institutions, le droit, la technique, l’expérience, les apports professionnels, l’analyse scientifique, les procédures administratives.

 165. La vraie charité est capable d’intégrer tout cela dans son déploiement

. Si nous prenons ce cas, même le bon Samaritain a eu besoin de l’existence  d’une auberge qui lui a permis de résoudre ce que, tout seul, en ce moment-là, il n’était pas en mesure d’assurer. L’amour du prochain est réaliste et ne dilapide rien qui soit nécessaire pour changer le cours de l’histoire en faveur des pauvres.

 Des idéologies de gauche en viennent quelquefois à côtoyer des habitudes individualistes et des façons de faire inefficaces qui ne profitent qu’à une petite minorité.

 Dans le même temps, la multitude de ceux qui sont abandonnés reste à la merci du bon vouloir éventuel de quelques-uns..

 166. Tout cela serait précaire si nous perdions la capacité de percevoir la nécessité d’un changement dans les cœurs humains,

 . Le problème, c’est la fragilité humaine, la tendance constante à l’égoïsme de la part de l’homme “concupiscent” : ce penchant de l’être humain à s’enfermer dans l’immanence de son moi, de son groupe, de ses intérêts mesquins..

 167. Le travail d’éducation, le développement des habitudes solidaires, la capacité de penser la vie humaine plus intégralement et la profondeur spirituelle sont nécessaires pour assurer la qualité des relations humaines,

 

168. Le dogme de  la foi néolibéral

Le marché à lui seul ne résout pas tout, Il s’agit là d’une pensée pauvre, répétitive,

recourant aux notions magiques de “ruissellement” ou de “retombées”

Ce prétendu ruissellement ne résorbe pas l’inégalité, ;Il  est la source de nouvelles formes de violence qui menacent le tissu social.

il faut augmenter les emplois au lieu de les réduire.

( perso le ruissellement permet d’acheter des machines et diminue les emplois pour les petits)

  La spéculation financière, qui a comme objectif principal le gain facile, fait  des ravages.

il faut « replacer au centre la dignité humaine et, sur ce pilier, doivent être construites les structures sociales alternatives dont nous avons besoin ».

 

Les mouvements populaires

169. Dans certaines visions économiques étriquées et monochromatiques, il ne semble pas y avoir de place,  pour les mouvements populaires rassemblant des chômeurs, des travailleurs précaires et informels ainsi que beaucoup d’autres personnes qui n’entrent pas facilement dans les grilles préétablies.

Elles génèrent plusieurs formes d’économie populaire et de production avec le torrent d’énergie morale qui naît de la participation des exclus à la construction d’un avenir commun

 Il convient de travailler à ce que « ces mouvements, ces expériences de solidarité qui grandissent du bas, du sous-sol de la planète, confluent,… se rencontrent ».

Mais sans trahir leurs caractéristiques, parce que ce « sont des semeurs de changement, des promoteurs d’un processus dans lequel convergent des millions de petites et grandes actions liées de façon créative, comme dans une poésie »

.Les poètes sociaux” sont ceux qui travaillent, qui proposent, qui promeuvent et qui libèrent à leur manière. Grâce à eux, un développement humain intégral sera possible,

Non à une politique vers les pauvres, mais une politique  avec les pauvres,

Ils dérangent,  Les “penseurs” ne sachent pas comment les classer, ..il faut  reconnaître que, sans eux, « la démocratie s’atrophie,

 

Le pouvoir international

172. Le XXIe siècle « est le théâtre d’un affaiblissement du pouvoir des États nationaux, surtout parce que la dimension économique et financière, de caractère transnational, tend à prédominer sur la politique.

 173. Dans ce sens, je rappelle qu’il faut une réforme « de l’Organisation des Nations Unies comme celle de l’architecture économique et financière internationale en vue de donner une réalité concrète au concept de famille des Nations ».

Il est à éviter que cette Organisation soit délégitimée, parce que ses problèmes ou ses insuffisances peuvent être affrontés ou résolus dans la concertation.

 175. Grâce à Dieu, beaucoup de regroupements et d’organisations de la société civile aident à pallier les faiblesses de la Communauté Internationale,.

 

Une charité sociale et politique

176. Pour beaucoup de personnes, la politique est aujourd’hui un vilain mot…

À cela s’ajoutent les stratégies qui cherchent à affaiblir la politique, à la remplacer par l’économie ou la soumettre à quelque idéologie. Mais le monde peut-il fonctionner sans la politique ?

 177.  la politique ne doit pas se soumettre à l’économie

, « on ne peut pas justifier une économie sans politique,

, « nous avons besoin d’une politique aux vues larges,…« une saine politique, capable de réformer les institutions, de les coordonner et de les doter de meilleures pratiques qui permettent de vaincre les pressions et les inerties vicieuses ».

On ne peut pas demander cela à l’économie, ni accepter qu’elle s’empare du pouvoir réel de l’État.

 178. Face à tant de formes mesquines de politique et à courte vue, je rappelle que « la grandeur politique se révèle quand, dans les moments difficiles, on œuvre pour les grands principes et en pensant au bien commun à long terme.

 180. Reconnaître chaque être humain comme un frère ou une sœur et chercher une amitié sociale qui intègre tout le monde ne sont pas de simples utopies.

Tout engagement dans ce sens devient un exercice suprême de la charité.

En effet, un individu peut aider une personne dans le besoin, mais lorsqu’il s’associe à d’autres pour créer des processus sociaux de fraternité et de justice pour tous, il entre dans « le champ de la plus grande charité, la charité politique ».

 la politique qui « est une vocation très noble, elle est une des formes les plus précieuses de la charité, parce qu’elle cherche le bien commun ».]

 181.  l’amour s’exprime non seulement dans des relations d’intimité et de proximité, mais aussi dans « des macro-relations : rapports sociaux, économiques, politiques ».

 182. Cette charité politique suppose qu’on ait développé un sentiment social qui dépasse toute mentalité individualiste : « La charité sociale nous fait aimer le bien commun et conduit à chercher effectivement le bien de toutes les personnes, considérées non seulement individuellement, mais aussi dans la dimension sociale qui les unit »

 Chacun n’est pleinement une personne qu’en appartenant à un peuple, et en même temps, il n’y a pas de vrai peuple sans le respect du visage de chaque personne.

Peuple et personne sont des termes qui s’appellent.

 Amour effectif

184. La charité est au cœur de toute vie sociale saine et ouverte.

185. La charité a besoin de la lumière de la vérité que nous cherchons constamment et « cette lumière est, en même temps, celle de la raison et de la foi »,

  Cela suppose aussi le développement des sciences et leur contribution irremplaçable pour trouver les voies concrètes et les plus sûres en vue d’obtenir les résultats espérés.

 En effet, lorsque le bien des autres est en jeu, les bonnes intentions ne suffisent pas, mais il faut effectivement accomplir ce dont ils ont besoin, ainsi que leurs nations, pour se réaliser.

 

L’activité de l’amour politique

186.Il y a également un amour “impéré” : ces actes de charité qui poussent à créer des institutions plus saines, des réglementations plus justes, des structures plus solidaires.

 « l’engagement tendant à organiser et à structurer la société de façon à ce que le prochain n’ait pas à se trouver dans la misère est un acte de charité tout aussi indispensable

 Si quelqu’un aide une personne âgée à traverser une rivière,  c’est de la charité exquise, et si  le dirigeant politique lui construit un pont,  c’est aussi de la charité. Si quelqu’un aide les autres en leur donnant de la nourriture, l’homme politique crée pour lui un poste de travail et il exerce un genre très élevé de charité qui ennoblit son action politique.

 La sollicitude de l’amour

187. Cette charité, cœur de l’esprit de la politique, est toujours un amour préférentiel pour les derniers qui anime secrètement toutes les actions en leur faveur.

 Ce n’est qu’avec un regard dont l’horizon est transformé par la charité, le conduisant à percevoir la dignité de l’autre, que les pauvres sont découverts et valorisés dans leur immense dignité, respectés dans leur mode de vie et leur culture, et par conséquent vraiment intégrés dans la société.

 Ce regard est le cœur de l’esprit authentique de la politique.

  À partir de là, les voies qui s’ouvrent sont différentes de celles d’un pragmatisme sans âme. Par exemple, « on ne peut affronter le scandale de la pauvreté en promouvant des stratégies de contrôle qui ne font que tranquilliser et transformer les pauvres en des êtres apprivoisés et inoffensifs. Qu’il est triste de voir que, derrière de présumées œuvres altruistes, on réduit l’autre à la passivité » !

  chaque être humain puisse être artisan de son destin.

 188. Les hommes politiques sont appelés à « prendre soin  de la fragilité des peuples et des personnes  Prendre soin de la fragilité veut dire force et tendresse, lutte et fécondité, au milieu d’un modèle fonctionnaliste et privatisé qui conduit inexorablement à la “culture du déchet”.

Le dirigeant politique est un homme d’action, un constructeur porteur de grands objectifs, doté d’une vision large, réaliste et pragmatique, qui va même au-delà de son propre pays. Les préoccupations majeures d’un homme politique ne devraient pas être celles causées par une chute dans les sondages, mais par le fait de ne pas résoudre effectivement « le phénomène de l’exclusion sociale et économique,

..la  traite d’êtres humains,  commerce d’organes et de tissus humains, ’exploitation sexuelle d’enfants, ..prostitution –, trafic de drogues et d’armes,

 189. Nous sommes encore loin d’une mondialisation des droits humains les plus fondamentaux.

lutter contre la faim  alors qu’on on jette des tonnes de nourriture.

Des frères et des sœurs qui meurent de faim ou de soif, sans un toit ou sans accès aux soins de santé… 

190. La charité politique s’exprime aussi par l’ouverture à tous les hommes.

Celui qui a la charge de gouverner est appelé à des renoncements permettant la rencontre ;  Il sait écouter le point de vue de l’autre,.. Par des renoncements et de la patience, un gouvernant peut aider à créer ce magnifique polyèdre où tout le monde trouve une place.

 191.les ’intolérances fondamentalistes détériorent  les relations entre les personnes..

, les fanatismes, prolifèrent,

Plus de fécondité que de succès

193 De moins en moins on appelle un homme par son nom propre, de moins en moins il sera traité comme une personne, cet être unique au monde, qui a un cœur, ses souffrances à lui, ses problèmes, ses joies, et une famille qui n’est pas celle des autres

. On connaîtra seulement ses maladies pour les soigner, ses manques d’argent pour y pourvoir, sa nécessité d’un toit pour le loger, ses besoins de détente de loisirs pour les organiser ». Mais « ce n’est pas perdre son temps que d’aimer le plus petit des hommes comme un frère, comme s’il était seul au monde  

194. En politique il est aussi possible d’aimer avec tendresse. « Qu’est-ce que la tendresse ? C’est l’amour qui se fait proche et se concrétise. C’est un mouvement qui part du cœur et arrive aux yeux, aux oreilles, aux mains.

Dans l’activité politique, « les plus petits, les plus faibles, les plus pauvres doivent susciter notre tendresse.

195. Cela nous aide à reconnaître qu’il ne s’agit pas toujours d’obtenir de grands succès, qui parfois sont impossibles.

 Dans l’activité politique, , celui qui aime et qui a cessé de comprendre la politique comme une simple recherche de pouvoir « est sûr qu’aucune de ses œuvres faites avec amour ne sera perdue,

196. Il y a une grande noblesse dans le fait d’être capable d’initier des processus dont les fruits seront recueillis par d’autres, en mettant son espérance dans les forces secrètes du bien qui est semé.

197..En pensant à l’avenir, certains jours, les questions devraient être : “À quelle fin ? Quel est l’objectif que je vise réellement ?” En effet, dans quelques années, en réfléchissant sur le passé, la question ne sera pas : “Combien de personnes m’ont approuvé ?

 Combien de personnes ont voté pour moi ? Combien de personnes ont eu une image positive de moi ?”.

 Les questions, peut-être douloureuses, seront plutôt :

 “Quel amour ai-je mis dans le travail ? En quoi ai-je fait progresser le peuple ?

 Quelle marque ai-je laissée dans la vie de la société, quels liens réels ai-je construits, quelles forces positives ai-je libérées, quelle paix sociale ai-je semée, qu’ai-je réalisé au poste qui m’a été confié ?”

 

Fratelli Tutti : Encyclique du pape François ; Le Dialogue et l’amitié sociale ( chapitre 6)

20 octobre, 2020

198. Se rapprocher, s’exprimer, s’écouter, se regarder, se connaître, essayer de se comprendre, chercher des points de contact, tout cela se résume dans le verbe ‘‘dialoguer’’..

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Le dialogue social pour une nouvelle culture

199. Un pays grandit quand dialoguent de façon constructive ses diverses richesses culturelles : la culture populaire, la culture universitaire, la culture des jeunes, la culture artistique et technologique, la culture économique et la culture de la famille, et la culture des médias

 200. On confond en général le dialogue avec quelque chose de très différent : un échange fébrile d’opinions sur les réseaux sociaux, très souvent orienté par des informations provenant de médias pas toujours fiables. Ce ne sont que des monologues

. Le pire, c’est que ce langage, habituel dans le contexte médiatique d’une campagne politique, s’est généralisé de telle sorte que tout le monde l’utilise quotidiennement. Le débat est souvent manipulé par certains intérêts.

 202. Le manque de dialogue implique que personne, dans les différents secteurs, ne se soucie de promouvoir le bien commun ; mais chacun veut obtenir des avantages que donne le pouvoir, ou, dans le meilleur des cas, imposer une façon de penser.

Construire en commun

203. Le dialogue social authentique suppose la capacité de respecter le point de vue de l’autre

Avoir un esprit d’ouverture aux autres.

 Etre sincère, ..

ne pas dissimuler ce que nous croyons,

chercher des points de contact,

travailler et  lutter ensemble »

Ne pas s’accrocher  à des intérêts limités.

Soyons persuadés que « les différences sont créatrices,  car elles créent des tensions et dans la résolution d’une tension se trouve le progrès de l’humanité » !

 204. la réalité peut être abordée selon des approches différentes et avec diverses méthodologies., .. grâce au travail d’autres sciences et savoirs.

 

205. En ce monde globalisé  Les médias peuvent nous aider dans ce domaine, surtout aujourd’hui, alors que les réseaux de communication humaine ont atteint une évolution extraordinaire.  En particulier, internet peut offrir plus de possibilités de rencontre et de solidarité entre tous, et c’est une bonne chose, c’est un don de Dieu ».

 S’assurer constamment que les formes de communication actuelles nous orientent effectivement vers une rencontre généreuse,

vers la recherche sincère de la vérité intégrale,

le service des pauvres, la proximité avec eux,

vers la tâche de construction du bien commun.

 En même temps, comme l’ont enseigné les évêques d’Australie, « nous ne pouvons pas accepter un monde numérique conçu pour exploiter notre faiblesse et faire émerger ce qu’il y a de pire chez les personnes »

 

.Le fondement des consensus

206. Le relativisme n’est pas une solution. Sous le couvert d’une prétendue tolérance, il finit par permettre que les valeurs morales soient interprétées par les puissants selon les convenances du moment.

 Lorsque la culture se corrompt et qu’on ne reconnaît plus aucune vérité objective ni de principes universellement valables, les lois sont comprises uniquement comme des impositions arbitraires et comme des obstacles à contourner ».

.

La vérité

Une société est noble et respectable  par  sa  quête de la vérité et son attachement aux vérités les plus fondamentales.

 208. Démasquer les divers genres de manipulation, de déformation et de dissimulation de la vérité, dans les domaines publics et privés.

la “vérité”, ce n’est pas seulement la diffusion de faits par la presse.

C’est avant tout la recherche des fondements les plus solides

et saisir les vérités qui ne changent pas, qui étaient vraies avant nous et le seront toujours.

En explorant la nature humaine, la raison découvre des valeurs qui sont universelles parce qu’elles en dérivent.

 

209. Ne pourrait-il pas arriver que les droits humains élémentaires, considérés aujourd’hui comme inaliénables, soient niés par les puissants du moment avec le ‘‘consentement’’ d’une population endormie et intimidée ?

Un simple consensus entre les différents peuples, qui peuvent aussi être manipulés, ne serait pas non plus suffisant.

 

210.Suite à un glissement de la raison morale ,on poclame que le bien et le mal en soi n’existent pas, mais  qu’il faut parler plutot   des avantages et les  désavantages.

. Nous entrons là dans une dégradation : avancer “en nivelant par le bas” au moyen d’un consensus superficiel et négocié. Ainsi triomphe en définitive la logique de la force.

 

Tout être humain est sacré et inviolable

213.Tout être humain possède une dignité inaliénable est une vérité qui correspond à la nature humaine indépendamment de tout changement culturel.

C’est pourquoi l’être humain a la même dignité inviolable en toute époque de l’histoire et personne ne peut se sentir autorisé par les circonstances à nier cette conviction ou à ne pas agir en conséquence..

 214. Ce fondement pourra paraître suffisant aux agnostiques

. Pour les croyants, cette nature humaine, source de principes éthiques, a été créée par Dieu qui, en définitive, donne un fondement solide à ces principes.

 

 Une culture nouvelle :La rencontre

215. « La vie, c’est l’art de la rencontre,

C’est un style de vie visant à façonner ce polyèdre aux multiples facettes, aux très nombreux côtés, mais formant ensemble une unité pleine de nuances, puisque « le tout est supérieur à la partie ».

Le polyèdre représente une société où les différences coexistent en se complétant, en s’enrichissant et en s’éclairant réciproquement,

En effet, on peut apprendre quelque chose de chacun,

personne n’est inutile, personne n’est superflu.

 Cela implique que les périphéries soient intégrées. Celui qui s’y trouve a un autre point de vue, il voit des aspects de la réalité qui ne sont pas reconnus des centres du pouvoir où se prennent les décisions les plus déterminantes.

 216 la  “culture de la rencontre” signifie que, en tant que peuple, nous cherchons r à nous rencontrer, à rechercher des points de contact,à  construire des ponts,

 217. La paix sociale est difficile à construire, elle est artisanale. Il serait plus facile de limiter les libertés et les différences par un peu d’astuce et de moyens..

Intégrer les différences est beaucoup plus difficile et plus lent, mais c’est la garantie d’une paix réelle et solide.

 Cela ne consiste pas non plus en une paix issue de l’étouffement des revendications sociales Ce qui est bon, c’est de créer des processus de rencontre, des processus qui bâtissent un peuple capable d’accueillir les différences!

Le bonheur de reconnaître l’autre

218. Cela implique l’effort de reconnaître à l’autre le droit d’être lui-même et d’être différent.

Derrière le rejet de certaines formes visibles de violence, se cache souvent une autre violence plus sournoise : celle de ceux qui méprisent toute personne différente.

 219 Ignorer l’existence et les droits des autres provoque, tôt ou tard, une certaine forme de violence, très souvent inattendue.

 Les rêves de liberté, d’égalité et de fraternité peuvent rester de pures formalités

un pacte social réaliste et inclusif doit être aussi un “pacte culturel” qui respecte et prenne en compte les diverses visions de l’univers, les diverses cultures et les divers modes de vie coexistant dans la société.

 

Par exemple les peuples autochtones ne sont pas opposés au progrès, même s’ils ont une conception différente du progrès, souvent plus humaniste que celle de la culture moderne du monde développé. Ce n’est pas une culture orientée vers le bénéfice de ceux qui ont le pouvoir, de ceux qui ont besoin de créer une sorte de paradis éternel sur terre.

L’intolérance et le mépris envers les cultures populaires indigènes est une véritable forme de violence propre aux élites dénuées de bonté qui vivent en jugeant les autres.

.

221. Cela  implique aussi qu’on accepte la possibilité de céder quelque chose pour le bien commun. Personne ne pourra détenir toute la vérité ni satisfaire la totalité de ses désirs, parce que cette prétention conduirait à vouloir détruire l’autre en niant ses droits.

La recherche d’une fausse tolérance doit céder le pas au réalisme dialoguant de la part de ceux qui croient devoir être fidèles à leurs principes mais qui reconnaissent que l’autre aussi a le droit d’essayer d’être fidèle aux siens. Voilà la vraie reconnaissance de l’autre que seul l’amour rend possible et qui signifie se mettre à la place de l’autre pour découvrir ce qu’il y a d’authentique, ou au moins de compréhensible, dans ses motivations et intérêts !

Retrouver la bienveillance

223. Saint Paul désignait un fruit de l’Esprit Saint par le terme grec jrestótes (Ga 5, 22) exprimant un état d’âme qui n’est pas âpre, rude, dur, mais bienveillant

la bienveillance dans le comportement, l’attention pour ne pas blesser par des paroles ou des gestes, l’effort d’alléger le poids aux autres. Cela implique qu’on dise « des mots d’encouragements qui réconfortent, qui fortifient, qui consolent qui stimulent », au lieu de « paroles qui humilient, qui attristent, qui irritent, qui dénigrent ».

 224Aujourd’hui, on n’a ni l’habitude ni assez de temps et d’énergies pour s’arrêter afin de bien traiter les autres, de dire “s’il te plait”, “pardon”, “merci”.

. Cet effort, vécu chaque jour, est capable de créer une cohabitation saine qui l’emporte sur les incompréhensions et qui prévient les conflits.

Elle facilite la recherche du consensus et ouvre des chemins là où l’exaspération détruit tout pont.

 

Fratelli Tutti : Encyclique du pape François ; Les conflits ( chapitre 7)

19 octobre, 2020

Des PARCOURS pour se  Retrouver après un conflit

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Repartir de la vérité

226. Se retrouver ne signifie pas retourner à un moment antérieur aux conflits.. Ceux qui se sont durement affrontés doivent dialoguer à partir de la vérité, claire et nue.

Ce n’est qu’à partir de la vérité historique des faits qu’ils pourront faire l’effort, persévérant et prolongé

 Les  évêques du Congo ont dit  « des accords de paix sur le papier ne suffiront pas. Il faudra aller plus loin, en intégrant l’exigence de vérité sur les origines de cette crise récurrente. Le peuple a le droit de savoir ce qui s’est passé ».

 

227. La vérité ne doit pas,  conduire à la vengeance, mais à la réconciliation et au pardon.

 La vérité, c’est dire aux familles déchirées par la douleur ce qui est arrivé à leurs parents disparus.

 La vérité, c’est avouer ce qui s’est passé avec les plus jeunes enrôlés par les acteurs violents. La vérité, c’est reconnaître la souffrance des femmes victimes de violence et d’abus. […]

Chaque violence commise contre un être humain est une blessure dans la chair de l’humanité ; chaque mort violente nous diminue en tant que personnes. […]

Architecture et artisanat de la paix

L’autre ne doit jamais être enfermé dans ce qu’il a pu dire ou faire, mais il doit être considéré selon la promesse qu’il porte en lui », promesse qui laisse toujours une lueur d’espérance.

 

229. les évêques sud-africains, ont dit « la vraie réconciliation s’obtient en créant une nouvelle société fondée sur le service des autres plus que sur le désir de domination,..

Les évêques de la Corée du Sud ont dit : »une véritable paix  ne peut être obtenue que si nous luttons pour la justice à travers le dialogue,

 

Une famille

230. Le difficile effort de dépasser ce qui nous divise sans perdre l’identité personnelle suppose qu’un sentiment fondamental d’appartenance demeure vivant en chacun. En effet, « notre société gagne quand chaque personne, chaque groupe social, se sent vraiment à la maison.

 Dans une famille, les parents, les grands-parents, les enfants sont de la maison ; personne n’est exclu. Si l’un d’eux a une difficulté, même grave, bien qu’il l’ait cherchée, les autres vont à son secours, le soutiennent ; sa douleur est partagée par tous. […] Dans les familles, tous contribuent au projet commun, tous travaillent pour le bien commun, mais sans annihiler chaque membre ; au contraire, ils le soutiennent, ils le promeuvent.

 Ils se querellent, mais il y a quelque chose qui ne change pas :ce lien familial. Les querelles de famille donnent lieu par la suite à des réconciliations. Les joies et les peines de chacun sont assumées par tous. Ça oui c’est être famille ! Si nous pouvions réussir à voir l’adversaire politique ou le voisin de maison du même œil que nos enfants, nos épouses, époux, nos pères ou nos mères, que ce serait bien ! Aimons-nous notre société ou bien continue-t-elle d’être quelque chose de lointain, quelque chose d’anonyme, qui ne nous implique pas, que nous ne portons en nous, qui ne nous engage pas ? ».

  chaque être humain peut être un ferment efficace par son mode de vie quotidien.

Les grandes transformations ne sont pas produites dans des bureaux ou dans des cabinets. Par conséquent, « chacun joue un rôle fondamental, dans un unique projet innovant, pour écrire une nouvelle page de l’histoire, une page remplie d’espérance, remplie de paix, remplie de réconciliation » 

Il y a une architecture” de la paix où interviennent les diverses institutions de la société, chacune selon sa compétence, mais il y a aussi un “artisanat de la paix qui nous concerne tous.

 Il ne faut pas ignorer les cheminements des gens.

 On n’y arrive pas avec l’élaboration de cadres juridiques et d’arrangements institutionnels entre groupes politiques ou économiques de bonne volonté. […]

 Les manifestations publiques violentes, n’aident pas à trouver d’issues. Surtout  comme l’ont bien souligné les évêques de Colombie, lorsque sont encouragées « des mobilisations citoyennes, leurs origines et leurs objectifs n’apparaissent pas toujours clairement ; il y a des genres de manipulations politiques et on a observé des appropriations en faveur d’intérêts particuliers ».

 **

Les derniers

234. Souvent, les derniers de la société ont été offensés par des généralisations injustes. Si parfois les plus pauvres et les exclus réagissent par des actes qui paraissent antisociaux, il est important de comprendre que ces réactions sont très souvent liées à une histoire de mépris et de manque d’inclusion sociale.

 Les évêques latino-américains, ont dit  « ce n’est que la proximité avec les pauvres  qui nous permet d’apprécier profondément leurs valeurs actuelles, leurs légitimes désirs et leur manière propre de vivre la foi

 

La valeur et le sens du PARDON

236. Les uns  soutiennent qu’accorder de la place au pardon, c’est renoncer à sa propre place pour laisser d’autres dominer la situation.

 . D’autres croient que la réconciliation est l’affaire des faibles qui ne sont pas capables d’un dialogue de fond et qui choisissent donc de fuir les difficultés en dissimulant les injustices. Incapables d’affronter les problèmes, ils font l’option d’une paix apparente.

 

Le conflit inévitable

238. Jésus-Christ n’a jamais invité à fomenter la violence ou l’intolérance.

……….Pardonnez soixante-dix fois sept fois » (Mt 18, 22),

240.,mais  nous nous trouvons face à une affirmation de Jésus-Christ qui nous surprend : « N’allez pas croire que je sois venu apporter la paix sur la terre ;… Car je suis venu opposer l’homme à son père, la fille à sa mère et la bru à sa belle-mère … (Mt 10, 34-36).

 cette affirmation n’invite pas à rechercher les conflits, mais simplement à supporter le conflit inéluctable    l’Église « n’entend pas condamner tout conflit social sous quelque forme que ce soit : l’Église sait bien que les conflits d’intérêts entre divers groupes sociaux surgissent inévitablement dans l’histoire et que le chrétien doit souvent prendre position à leur sujet avec décision et cohérence ».

Les luttes légitimes et le pardon

241. Il ne s’agit pas de proposer un pardon en renonçant à ses droits devant un puissant corrompu, devant un criminel ou devant quelqu’un qui dégrade notre dignité. Nous sommes appelés à aimer tout le monde, sans exception. Mais aimer un oppresseur, ce n’est pas accepter qu’il continue d’asservir, ce n’est pas non plus lui faire penser que ce qu’il fait est admissible.

. Si un malfaiteur m’a fait du tort, à moi ou à un être cher, personne ne m’interdit d’exiger justice et de veiller à ce que cette personne – ou toute autre – ne me nuise de nouveau ou ne fasse le même tort à d’autres. Il faut le faire, et le pardon non seulement n’annule pas cette nécessité, mais l’exige.

242. L’essentiel, c’est de ne pas le faire pour nourrir une colère qui nuit à notre âme et à l’âme de notre peuple, ou par un besoin pathologique de détruire l’autre qui déclenche une course à la vengeance. Personne n’obtient la paix intérieure ni ne se réconcilie avec la vie de cette manière

On ne gagne rien ainsi, et, à la longue, on perd tout.

243. Ce n’est pas une tâche facile.

 la bonté n’est pas faiblesse, mais vraie force capable de renoncer à la vengeance ».

La vraie victoire

244 la vraie réconciliation, loin de fuir le conflit, se réalise plutôt dans le conflit, en le dépassant par le dialogue et la négociation transparente, sincère et patiente. La lutte entre divers secteurs, « si elle renonce aux actes d’hostilité et à la haine mutuelle, se change peu à peu en une légitime discussion d’intérêts, fondée sur la recherche de la justice »

 

La mémoire

246. On ne doit pas exiger une sorte de “pardon social”

La réconciliation est un fait personnel, et personne ne peut l’imposer à l’ensemble d’une société, même si elle doit être promue.

Qui peut s’arroger le droit de pardonner au nom des autres

Dans tous les cas, ce qui ne doit jamais être proposé, c’est l’oubli.

247. On ,ne doit pas oublier la Shoa 

. Donne-nous la grâce d’avoir honte de ce que, comme hommes, nous avons été capables de faire,. Jamais plus, Seigneur, jamais plus ! ».

248. On ne doit pas oublier les bombardements atomiques d’Hiroshima et de Nagasaki.

 On ne doit pas oublier les persécutions, le trafic d’esclaves et les massacres ethniques qui se sont produits,. Nous devons toujours nous en souvenir, sans relâche, inlassablement, sans nous laisser anesthésier.

 249.. Non, pour l’amour de Dieu ! On ne progresse jamais sans mémoire, on n’évolue pas sans une mémoire complète et lumineuse.

 je ne me réfère pas uniquement à la mémoire des horreurs, mais aussi au souvenir de ceux qui, dans un contexte malsain et corrompu, ont été capables de retrouver la dignité et, par de petits ou grands gestes, ont fait le choix de la solidarité, du pardon, de la fraternité. Il est très sain de faire mémoire du bien.

 250. Le pardon n’implique pas l’oubli.

251. Ceux qui pardonnent en vérité n’oublient pas, mais renoncent à être possédés par cette même force destructrice dont ils ont été victimes. Ils brisent le cercle vicieux, ralentissent les progrès des forces de destruction.

. La vengeance ne résout rien.

 252. Cependant, nous ne parlons pas d’impunité.

. Le pardon, c’est précisément ce qui permet de rechercher la justice sans tomber dans le cercle vicieux de la vengeance, ni dans l’injustice de l’oubli.

253.. Les évêques de Croatie ont dit : « Nous devons à toutes les victimes innocentes le même respect. Il ne peut ici y avoir de différences raciales, confessionnelles, nationales ou politiques

La guerre et la peine de mort

Tous, on doit poursuivre inlassablement l’effort pour éviter la guerre entre les nations et les peuples.

  À cette fin, la Charte des Nations Unies,est une  vraie norme juridique fondamentale ».

 Je voudrais souligner que les soixante-quinze ans des Nations Unies et l’expérience des vingt premières années de ce millénaire montrent que la pleine application des normes internationales est réellement efficace et que leur violation est nuisible.

 258.. De fait, ces dernières décennies, toutes les guerres ont été prétendument “justifiées”.

 Le problème, c’est que depuis le développement des armes nucléaires, chimiques ou biologiques, , la guerre a acquis un pouvoir destructif incontrôlé qui affecte beaucoup de victimes civiles innocentes.

Nous ne pouvons donc plus penser à la guerre comme une solution, du fait que les risques seront probablement toujours plus grands que l’utilité hypothétique qu’on lui attribue.

.261. Toute guerre laisse le monde pire que dans l’état où elle l’a trouvé. La guerre est toujours un échec de la politique et de l’humanité,

 

La peine de mort

263. la peine de mort est inadmissible  et l’Église s’engage résolument à proposer qu’elle soit abolie dans le monde entier.

 266, des peines,  doivent être comprises comme faisant partie d’un processus de guérison et de réinsertion dans la société.

 268. « Les arguments contraires à la peine de mort sont nombreux et bien connus.

 comme la possibilité de l’existence de l’erreur judiciaire et l’usage qu’en font les régimes totalitaires et dictatoriaux qui l’utilisent comme instrument de suppression de la dissidence politique ou de persécution des minorités religieuses et culturelles, 

 

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