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Fratelli Tutti : encyclique du pape Francois ; Les religions ( chapitre 8 )

18 octobre, 2020

Les religions au service de la fraternité dans le monde

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271. Comme l’ont enseigné les évêques de l’Inde, « l’objectif du dialogue est d’établir l’amitié, la paix, l’harmonie et de partager des valeurs ainsi que des expériences morales et spirituelles dans un esprit de vérité et d’amour ».[

Le fondement ultime

La racine du totalitarisme moderne est  dans la négation de la dignité transcendante de la personne humaine, qui est une  image visible du Dieu invisible

 274. rendre Dieu présent est un bien  Chercher Dieu d’un cœur sincère, à condition de ne pas l’utiliser à nos intérêts idéologiques ou d’ordre pratique, nous aide à nous reconnaître comme des compagnons de route, vraiment frères.

 lorqu’ au nom d’une idéologie, on veut expulser Dieu de la société, on finit par adorer des idoles, et bien vite

 l’homme s’égare lui-même, sa dignité est piétinée, ses droits violés.

 275. « parmi les causes les plus importantes de la crise du monde moderne se trouvent une conscience humaine anesthésiée et l’éloignement des valeurs religieuses, ainsi que la prépondérance de l’individualisme et des philosophies matérialistes

 Les textes religieux classiques peuvent offrir une signification pour toutes les époques, et ont une force de motivation » mais de fait « ils sont dépréciés par l’étroitesse d’esprit des rationalismes ».

 276. C’est pour cela que, même l’Église  ne peut ni ne doit […] rester à l’écart » dans la construction d’un monde meilleur, ni cesser de « réveiller les forces spirituelles » qui fécondent toute la vie sociale.

  Elle favorise « la promotion de l’homme et de la fraternité universelle ». Elle n’entend pas revendiquer des pouvoirs temporels mais s’offrir comme « une famille parmi les familles, – c’est cela, l’Église – ouverte pour témoigner au monde d’aujourd’hui de la foi, de l’espérance et de l’amour envers le Seigneur et envers ceux qu’il aime avec prédilection. Une maison avec les portes ouvertes.

L’identité chrétienne

Sans la musique de l’Évangile cesse de vibrer dans nos entrailles, nous aurons perdu la joie qui jaillit de la compassion, la tendresse qui naît de la confiance,

la capacité de la réconciliation qui trouve sa source dans le fait de se savoir toujours pardonnés et envoyés

. Si la musique de l’Évangile cesse de retentir dans nos maisons, sur nos places, sur nos lieux de travail, dans la politique et dans l’économie, nous aurons éteint la mélodie qui nous pousse à lutter pour la dignité de tout homme et de toute femme ». 

 D’autres s’abreuvent à d’autres sources. Pour nous, cette source de dignité humaine et de fraternité se trouve dans l’Évangile de Jésus-Christ. C’est de là que surgit « pour la pensée chrétienne et pour l’action de l’Église le primat donné à la relation, à la rencontre avec le mystère sacré de l’autre, à la communion universelle avec l’humanité tout entière comme vocation de tous ». 

278. Appelée à s’incarner en tout lieu et présente pendant des siècles partout sur la terre – c’est le sens de “catholique” – l’Église peut comprendre, à partir de son expérience de grâce et de péché, la beauté de l’invitation à l’amour universel. Car

« tout ce qui est humain nous regarde. […]

 Pour de nombreux chrétiens, ce chemin de fraternité a aussi une Mère, appelée Marie. Elle a reçu au pied de la Croix cette maternité universelle (cf. Jn 19, 26)

Forte du pouvoir du Ressuscité, elle veut enfanter un monde nouveau où nous serons tous frères, où il y aura de la place pour chacun des exclus de nos sociétés, où resplendiront la justice et la paix.

 279. Nous, chrétiens, nous demandons la liberté dans les pays où nous sommes minoritaires, comme nous la favorisons pour ceux qui ne sont pas chrétiens là où ils sont en minorité.

 C’est la liberté religieuse pour les croyants de toutes les religions. Cette liberté affirme que nous pouvons « trouver un bon accord entre cultures et religions différentes ; elle témoigne que les choses que nous avons en commun sont si nombreuses et si importantes qu’il est possible de trouver une voie de cohabitation sereine, ordonnée et pacifique, dans l’accueil des différences et dans la joie d’être frères parce que enfants d’un unique Dieu ».

 « Que tous soient un » (Jn 17, 21).

Religion et violence

l’amour de Dieu est le même pour chaque personne, quelle que soit sa religion. Et si elle est athée, c’est le même amour.

282. Aussi, « les croyants ont besoin de trouver des espaces où discuter et agir ensemble pour le bien commun et la promotion des plus pauvres.

».[ En tant que croyants, nous nous trouvons face au défi de retourner à nos sources pour nous concentrer sur l’essentiel : l’adoration de Dieu et l’amour du prochain,

La vérité, c’est que la violence ne trouve pas de fondement dans les convictions religieuses fondamentales, mais dans leurs déformations.

 En réalité, « celui qui n’aime pas n’a pas connu Dieu, car Dieu est Amour » (1Jn 4, 8). C’est pourquoi « le terrorisme détestable  n’est pas dû à la religion.. mais est dû à l’accumulation d’interprétations erronées des textes religieux, aux politiques de faim, de pauvreté, d’injustice, d’oppression, d’arrogance ;

 il est nécessaire d’interrompre le soutien aux mouvements terroristes par la fourniture d’argent, d’armes, ..ainsi que par la couverture médiatique,

et de considérer tout cela comme des crimes internationaux qui menacent la sécurité et la paix mondiale.

On doit collaborer, construire et dialoguer, pardonner et grandir, en permettant à l’ensemble des diverses voix de former un chant noble et harmonieux, au lieu de hurlements fanatiques de haine ».

. Chacun de nous est appelé à être un artisan de paix, qui unit au lieu de diviser, qui étouffe la haine au lieu de l’entretenir, qui ouvre des chemins de dialogue au lieu d’élever de nouveaux murs ».

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