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Encyclique Laudato si : Chapitre 1 :La Pollution

30 juin, 2015

Que se passe t il  donc dans notre maison commune. ?

 

On court

L’accélération continuelle des changements de l’humanité et de la planète s’associe aujourd’hui à l’intensification des rythmes de vie et de travail, dans ce que certains appellent “rapidación”.

 Le changement est quelque chose de désirable, mais il devient préoccupant quand il en vient à détériorer le monde et la qualité de vie d’une grande partie de l’humanité.

 Quant il en vient à tout polluer

 Pollution de l’air .

L’exposition aux polluants atmosphériques produit une large gamme d’effets sur la santé, en particulier des plus pauvres,

la pollution due aux moyens de transport, aux fumées de l’industrie, aux dépôts de substances qui contribuent à l’acidification du sol et de l’eau, aux fertilisants, insecticides, fongicides, désherbants et agro-chimiques toxiques en général.

 La technologie, , résout parfois un problème en en créant un autre.

  Les déchets

Des centaines de millions de tonnes de déchets sont produites chaque année, dont beaucoup ne sont pas biodégradables :

 des déchets domestiques et commerciaux, des déchets de démolition, des déchets cliniques, électroniques et industriels, des déchets hautement toxiques et radioactifs.

 Ces problèmes sont intimement liés à la culture du déchet, qui affecte aussi bien les personnes exclues que les choses, vite transformées en ordures. Réalisons, par exemple, que la majeure partie du papier qui est produit, est gaspillée et n’est pas recyclée.

 Le climat

Au cours des dernières décennies, le réchauffement du climat  a été accompagné de l’élévation constante du niveau de la mer,…indépendamment du fait qu’on ne peut pas attribuer une cause scientifiquement déterminable à chaque phénomène particulier.

 L’humanité est appelée à  combattre  les causes humaines qui  provoquent ou l’accentuent ce rechauffement . Il y a, certes, d’autres facteurs (comme le volcanisme, les variations de l’orbite et de l’axe de la terre, le cycle solaire),

 Cela est renforcé en particulier par l’utilisation intensive de combustibles fossiles,ou par  la déforestation

Pollution de l’eau

La pollution augmente l’acidité des océans et compromet la chaîne alimentaire marine.

 . Un problème particulièrement sérieux est celui de la qualité de l’eau disponible pour les pauvres, ce qui provoque beaucoup de morts tous les jours.

 Les maladies liées à l’eau sont fréquentes chez les pauvres…La diarrhée et le choléra,…

les  eaux impropres à la consommation, sont un facteur significatif de souffrance et de mortalité infantile.

Les eaux souterraines en beaucoup d’endroits sont menacées par la pollution que provoquent certaines activités extractives, agricoles et industrielles,

Ne pensons pas seulement aux décharges des usines. Les détergents et les produits chimiques qu’utilise la population dans beaucoup d’endroits du monde continuent de se déverser dans des rivières, dans des lacs et dans des mers.

 l’accès à l’eau potable et sûre est un droit humain primordial, fondamental et universel, parce qu’il détermine la survie des personnes

. Ce monde a une grave dette sociale envers les pauvres qui n’ont pas accès à l’eau potable, parce que c’est leur nier le droit à la vie, enraciné dans leur dignité inaliénable.

  il est prévisible que le contrôle de l’eau par de grandes entreprises mondiales deviendra l’une des principales sources de conflits de ce siècle.

 L’élévation du niveau de la mer,  peut créer des situations d’une extrême gravité si on tient compte du fait que le quart de la population mondiale vit au bord de la mer ou très proche, et que la plupart des mégapoles sont situées en zones côtières.

 

Les migrants

 Beaucoup de pauvres vivent dans des endroits particulièrement affectés par des phénomènes liés au réchauffement, et leurs moyens de subsistance dépendent fortement des réserves naturelles

ainsi  les changements du climat provoquent des migrations d’animaux et de végétaux qui ne peuvent pas toujours s’adapter, et cela affecte à leur tour les moyens de production des plus pauvres, qui se voient aussi obligés d’émigrer avec une grande incertitude pour leur avenir et pour l’avenir de leurs enfants. L’augmentation du nombre de migrants fuyant la misère, accrue par la dégradation environnementale, est tragique ;

  Le manque de réactions face à ces drames de nos frères et sœurs est un signe de la perte de ce sens de responsabilité à l’égard de nos semblables, sur lequel se fonde toute société civile.

il y a des régions qui disposent de l’eau en abondance et en même temps d’autres qui souffrent de grave pénurie

 

Pollution de la nature 

  La disparition de forêts et d’autres végétations implique en même temps la disparition d’espèces qui pourraient être à l’avenir des ressources extrêmement importantes, non seulement pour l’alimentation, mais aussi pour la guérison de maladies et pour de multiples services.

Cela nous inquiète d’avoir connaissance de l’extinction d’un mammifère ou d’un oiseau, à cause de leur visibilité plus grande. Mais, pour le bon fonctionnement des écosystèmes, les champignons, les algues, les vers, les insectes, les reptiles et l’innombrable variété de micro-organismes sont aussi nécessaires.

 Nous remarquons que ce niveau d’intervention humaine, fréquemment au service des finances et du consumérisme, fait que la terre où nous vivons devient en réalité moins riche et moins belle, tandis qu’en même temps le développement de la technologie et des offres de consommation continue de progresser sans limite.

 . Les routes, les nouvelles cultures, les grillages, les barrages et d’autres constructions prennent progressivement possession des habitats, et parfois les fragmentent de telle manière que les populations d’animaux ne peuvent plus migrer ni se déplacer librement, si bien que certaines espèces sont menacées d’extinction.

 Elle est louable la tâche des organismes internationaux et des organisations de la société civile qui sensibilisent les populations et coopèrent de façon critique, en utilisant aussi des mécanismes de pression légitimes, pour que chaque gouvernement accomplisse son propre et intransférable devoir de préserver l’environnement ainsi que les ressources naturelles de son pays, sans se vendre à des intérêts illégitimes locaux ou internationaux.

 . En pénétrant dans les mers tropicales et subtropicales, nous trouvons les barrières de corail, qui équivalent aux grandes forêts de la terre, parce qu’elles hébergent approximativement un million d’espèces, incluant des poissons, des crabes, des mollusques, des éponges, des algues, et autres

 Il est nécessaire d’investir beaucoup plus dans la recherche pour mieux comprendre le comportement des écosystèmes et analyser adéquatement les divers paramètres de l’impact de toute modification importante de l’environnement. En effet, toutes les créatures sont liées, chacune doit être valorisée avec affection et admiration, et tous en tant qu’êtres, nous avons besoin les uns des autres.

 

Pollution  en ville

Beaucoup de villes sont devenues insalubres  a cause des émissions toxiques, du chaos urbain,  des problèmes de transport,de la pollution visuelle et sonore.

 Beaucoup de villes consomment de l’ énergie et  de l’eau en excès.

 Certains quartiers, sont  sans espaces verts suffisants….toujours plus envahis par le ciment, l’asphalte, le verre et les métaux,

 On crée des urbanisations “ écologiques ” seulement au service de quelques-uns,

et beaucoup moins  là où vivent les marginalisés de la société.

Il s’ensuit  des exclusions sociales,

l’inégalité dans la distribution  de l’énergie et d’autres services,

 la fragmentation sociale, l’augmentation de la violence , le narcotrafic et la consommation croissante de drogues chez les plus jeunes, la perte d’identité.

 

Pollution par internet

 Le monde numérique , en devenant omniprésent, ne favorise  pas le développement d’une capacité de vivre avec sagesse, de penser en profondeur, d’aimer avec générosité.

 La vraie sagesse ,le  fruit de la réflexion, du dialogue et de la rencontre généreuse entre les personnes, ne s’obtient pas par une pure accumulation de données qui finissent par saturer et obnubiler, comme une espèce de pollution mentale.

 Nous sommes saturés par un type de communication qui transite  par Internet.

Les moyens actuels nous permettent de communiquer et de partager des connaissances et des sentiments. Cependant, ils nous empêchent aussi parfois d’entrer en contact direct avec la détresse, l’inquiétude, la joie de l’autre et avec la complexité de son expérience personnelle.

 

Injustice Planétaire

Ce sont les pauvres qui souffrent davantage des  effets de la pollution

Ainsi ,

l’épuisement des réserves de poissons nuit  à ceux qui vivent de la pêche  ;

la pollution de l’eau touche les plus pauvres qui ne peuvent pas acheter de l’eau en bouteille,

 L’élévation du niveau de la mer affecte les populations côtières  qui n’ont pas où se déplacer.

Ils sont la majeure partie de la planète, des milliers de millions de personnes.

  Cela est dû en partie au fait que beaucoup de professionnels, de leaders d’opinion, de moyens de communication et de centres de pouvoir sont situés loin d’eux, dans des zones urbaines isolées, sans contact direct avec les problèmes des exclus.

 Au lieu de résoudre les problèmes des pauvres et de penser à un monde différent, certains se contentent seulement de proposer une réduction de la natalité

Accuser l’augmentation de la population et non le consumérisme extrême et sélectif de certains est une façon de ne pas affronter les problèmes.

 En outre, nous savons qu’on gaspille approximativement un tiers des aliments qui sont produits,

 

La dette écologique

L’inégalité affecte aussi des pays entiers,

Il y a,  une vraie “ dette écologique ”, particulièrement entre le Nord et le Sud

car

 Les exportations de diverses matières premières pour satisfaire les pays du Nord industrialisé ont causé de graves  dommages locaux,

L’énorme consommation de certains pays riches a des répercussions sur les régions les plus pauvres de la terre, spécialement en Afrique, où l’augmentation de la température jointe à la sécheresse fait des ravages au détriment du rendement des cultures.

Le Nord  exporte  vers les pays du sud des déchets solides et de liquides toxiques,

Les entreprises  s’autorisent les activités polluantes dans les pays moins développés ce qu’elles ne peuvent faire dans leurs propres pays

Les  multinationales, généralement, en cessant leurs activités et en se retirant,  laissent de grands passifs humains et environnementaux tels que le chômage, des populations sans vie, l’épuisement de certaines réserves naturelles, la déforestation, l’appauvrissement de l’agriculture et de l’élevage local, des cratères, des coteaux triturés, des fleuves contaminés

Il faut que les pays développés contribuent à solder cette dette, en limitant de manière significative la consommation de l’énergie non renouvelable et en apportant des ressources aux pays qui ont le plus de besoins, pour soutenir des politiques et des programmes de développement durable.

 

La Faiblesse des réactions

La faiblesse de la réaction politique internationale est frappante. La soumission de la politique à la technologie et aux finances se révèle dans l’échec des Sommets mondiaux sur l’environnement.

  Peu à peu certains pays peuvent enregistrer des progrès importants,

 le développement de contrôles plus efficaces

 et une lutte plus sincère contre la corruption.

 

Il y a plus de sensibilité écologique de la part des populations, bien que cela ne suffise pas

 par exemple avec l’augmentation croissante de l’utilisation et de l’intensité des climatiseurs.

Les marchés, en cherchant un gain immédiat, stimulent encore plus la demande.

 

 Si quelqu’un observait de l’extérieur la société planétaire, il s’étonnerait face à un tel comportement qui semble parfois suicidaire.

Il est prévisible que, face à l’épuisement de certaines ressources, se crée progressivement un scénario favorable à de nouvelles guerres

 La guerre produit toujours de graves dommages  et les risques deviennent gigantesques quand on pense aux armes nucléaires ainsi qu’aux armes biologiques capables d’altérer les équilibres naturels ».

C’est le pouvoir lié aux secteurs financiers qui résiste le plus à cet effort de renouvellemnt , et les projets politiques n’ont pas habituellement de largeur de vue.

 Pourquoi veut-on préserver aujourd’hui un pouvoir qui laissera dans l’histoire le souvenir de son incapacité à intervenir quand il était urgent et nécessaire de le faire ?

 

 Diversité d’opinions

D’un côté, certains soutiennent à tout prix le mythe du progrès et affirment que les problèmes écologiques seront résolus simplement grâce à de nouvelles applications techniques, sans considérations éthiques ni changements de fond.

 De l’autre côté, d’autres pensent que, à travers n’importe laquelle de ses interventions, l’être humain ne peut être qu’une menace et nuire à l’écosystème mondial

 . Mais il suffit de regarder la réalité avec sincérité pour constater qu’il y a une grande détérioration de notre maison commune. L’espérance nous invite à reconnaître qu’il y a toujours une voie de sortie, que nous pouvons toujours repréciser le cap, que nous pouvons toujours faire quelque chose pour résoudre les problèmes.

 

Encyclique Laudato si : Chapitre 3 : La Racine humaine de la crise écologique

28 juin, 2015

Le pouvoir de la Technique

Nous sommes les héritiers de deux siècles d’énormes vagues de changement : la machine à vapeur, le chemin de fer,… l’électricité, l’automobile, l’avion, les industries chimiques, la médecine moderne, l’informatique, et, plus récemment, la révolution digitale, la robotique, les biotechnologies et les nanotechnologies.

 Il est juste de se réjouir face à ces progrès,  parce que « la science et la technologie sont un produit merveilleux de la créativité humaine, ce don de Dieu ».

Peut-on nier la beauté d’un avion, ou de certains gratte-ciels ?

Il y a de belles œuvres picturales et musicales réalisées grâce à l’utilisation de nouveaux instruments.Ainsi,  se réalise un saut vers une certaine plénitude proprement humaine.

  Mais nous ne pouvons pas ignorer que l’énergie nucléaire, la biotechnologie, l’informatique, la connaissance de notre propre ADN et d’autres capacités que nous avons acquises, nous donnent un terrible pouvoir. Elles donnent à ceux qui ont la connaissance, une emprise impressionnante sur l’ensemble de l’humanité et sur le monde entier.

 Jamais l’humanité n’a eu autant de pouvoir sur elle-même et rien ne garantit qu’elle s’en servira toujours bien,

 En quelles mains se trouve et pourrait se trouver tant de pouvoir ? Il est terriblement risqué qu’il réside en une petite partie de l’humanité.

  On a tendance à croire « que tout accroissement de puissance est en soi ‘progrès’, un degré plus haut de sécurité, d’utilité, de bien-être, de force vitale, de plénitude des valeurs

En fait « l’homme moderne n’a pas reçu l’éducation nécessaire pour faire un bon usage de son pouvoir »

 

La Technique est elle  indispensable ?

Il est très difficile aujourd’hui de se passer de la technique .Elle   transforme nos styles de vie,

mais nous place aussi  sous la domination  des intérêts de certains groupes de pouvoir

 L’économie assume tout le développement de la technique en fonction du profit, sans prêter attention à d’éventuelles conséquences négatives pour l’être humain…comme la dégradation de l’environnement, l’angoisse, la perte du sens de la vie et de la cohabitation.

  Or chercher seulement un remède technique à chaque problème environnemental qui surgit, c’est isoler des choses qui sont entrelacées dans la réalité, et c’est se cacher les vraies et plus profondes questions du système mondial.

 On peut se liberer de la Technique  en certaines occasions, par exemple, quand des communautés de petits producteurs optent pour des systèmes de production moins polluants, en soutenant un mode de vie, de bonheur et de cohabitation non consumériste ;

 Certains  prennent conscience que les avancées de la science et de la technique ne sont pas équivalentes aux avancées de l’humanité et de l’histoire, et ils perçoivent que les chemins fondamentaux sont autres pour un avenir heureux.

Cependant, ils ne s’imaginent pas pour autant renoncer aux possibilités qu’offre la technologie.. Personne ne prétend vouloir retourner à l’époque des cavernes, cependant il est indispensable de ralentir la marche pour regarder la réalité d’une autre manière, recueillir les avancées positives et durables, et en même temps récupérer les valeurs et les grandes finalités qui ont été détruites par une frénésie mégalomane.

 

L’anthropocentrisme :egoïsme et individualisme

 

Quand l’être humain se met lui-même au centre, il finit par donner la priorité absolue à ses intérêts de circonstance, et tout le reste devient relatif.

 Il n’est pas étonnant que, avec l’omniprésence de la technique et le culte du pouvoir humain sans limites, se développe chez les personnes ce relativisme dans lequel tout ce qui ne sert pas aux intérêts personnels immédiats est privé d’importance.

.C’est la même logique qui pousse à l’exploitation sexuelle des enfants ou à l’abandon des personnes âgées qui ne servent pas des intérêts personnels.

 Quelles limites peuvent alors avoir la traite des êtres humains, la criminalité organisée, le narcotrafic, le commerce de diamants ensanglantés et de peaux d’animaux en voie d’extinction ?

  N’est-ce pas la même logique relativiste qui justifie l’achat d’organes des pauvres dans le but de les vendre ou de les utiliser pour l’expérimentation, ou le rejet d’enfants parce qu’ils ne répondent pas au désir de leurs parents ?

  C’est la même logique du “utilise et jette”, qui engendre tant de résidus, seulement à cause du désir désordonné de consommer plus qu’il n’est réellement nécessaire.

 

Travail et ecologie

Dans n’importe quelle approche d’une écologie intégrale qui n’exclue pas l’être humain, il est indispensable d’incorporer la valeur du travail,

 Voyons la longue tradition du monachisme.

Saint Benoît de Nurcie a proposé que ses moines vivent en communauté, alliant la prière et la lecture au travail manuel (“Ora et labora’’).

 Cette manière de vivre le travail nous rend plus attentifs et plus respectueux de l’environnement

 Le travail devrait être le lieu de ce développement personnel multiple où plusieurs dimensions de la vie sont en jeu : la créativité, la projection vers l’avenir, le développement des capacités, la mise en pratique de valeurs, la communication avec les autres, une attitude d’adoration.

 Il est nécessaire que « l’on continue à se donner comme objectif prioritaire l’accès au travail…pour tous».

Nous sommes appelés au travail dès notre création. On ne doit pas chercher à ce que le progrès technologique remplace de plus en plus le travail humain, car ainsi l’humanité se dégraderait elle-même.   Le travail est une nécessité,

 Dans ce sens, aider les pauvres avec de l’argent doit toujours être une solution provisoire pour affronter des urgences. Le grand objectif devrait toujours être de leur permettre d’avoir une vie digne par le travail. Mais l’orientation de l’économie a favorisé une sorte d’avancée technologique pour réduire les coûts de production par la diminution des postes de travail qui sont remplacés par des machines.

 C’est une illustration de plus de la façon dont l’action de l’être humain peut se retourner contre lui-même

les coûts humains sont toujours aussi des coûts économiques, et les dysfonctionnements économiques entraînent toujours des coûts humains

.Cesser d’investir dans les personnes pour obtenir plus de profit immédiat est une très mauvaise affaire pour la société.

Par exemple, il y a une grande variété de systèmes alimentaires ruraux de petites dimensions qui continuent à alimenter la plus grande partie de la population mondiale, en utilisant une faible proportion du territoire et de l’eau, et en produisant peu de déchets

Les économies d’échelle, spécialement dans le secteur agricole, finissent par forcer les petits agriculteurs à vendre leurs terres ou à abandonner leurs cultures traditionnelles.

Les autorités ont le droit et la responsabilité de prendre des mesures de soutien clair et ferme aux petits producteurs et à la variété de la production.

Il peut parfois être nécessaire de mettre des limites à ceux qui ont plus de moyens et de pouvoir financier.

 

L’innovation biologique à partir de la recherche

l’Église valorise l’apport de « l’étude et des applications de la biologie moléculaire, complétée par d’autres disciplines, comme la génétique et son application technologique dans l’agriculture et dans l’industrie »,Mais  cela ne doit pas donner lieu à une « manipulation génétique menée sans discernement » qui ignore les effets négatifs de ces interventions..

 Il est difficile d’émettre un jugement général sur les développements de transgéniques (OMG. D’autre part, les risques ne sont pas toujours dus à la technique en soi, mais à son application inadaptée ou excessive.

 En de nombreux endroits, suite à l’introduction de ces cultures, on constate une concentration des terres productives entre les mains d’un petit nombre, due à « la disparition progressive des petits producteurs, qui, en conséquence de la perte de terres exploitables, se sont vus obligés de se retirer de la production directe».

 Dans plusieurs pays, on perçoit une tendance au développement des oligopoles dans la production de grains et d’autres produits nécessaires à leur culture, et la dépendance s’aggrave encore avec la production de grains stériles qui finirait par obliger les paysans à en acheter aux entreprises productrices.

 . Il est nécessaire d’avoir des espaces de discussion où tous ceux qui, de quelque manière, pourraient être directement ou indirectement concernés (agriculteurs, consommateurs, autorités, scientifiques, producteurs de semences, populations voisines des champs traités, et autres) puissent exposer leurs problématiques ou accéder à l’information complète et fiable pour prendre des décisions en faveur du bien commun présent et futur. 

Encyclique Laudato si : Chapitre 4 :Une écologie Intégrale

27 juin, 2015

Ecologie sociale

Tout est intimement lié,

Il n’y a pas deux crises séparées, l’une environnementale et l’autre sociale, mais une seule et complexe crise socio-environnementale

Les problèmes environnementaux sont liés aux  problémes humains, familiaux, de travail, urbains,et  toute  atteinte à la solidarité et à l’amitié civique provoque des dommages à l’environnement ».

 L’écologie sociale  se situe progressivement aux différentes institutions depuis  la famille, en passant par la communauté locale et la Nation, jusqu’à la vie internationale.

 À l’intérieur de chacun des niveaux sociaux et entre eux, se développent les institutions qui régulent les relations humaines.

 Tout ce qui leur porte préjudice a des effets nocifs, comme la perte de la liberté, l’injustice et la violence.

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Divers pays s’alignent sur un niveau institutionnel précaire, au prix de la souffrance des populations et au bénéfice de ceux qui tirent profit de cet état des choses.

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 Tant dans l’administration de l’État que dans les diverses expressions de la société civile, on constate très souvent des conduites éloignées des lois.

 Ainsi dans des pays dotés d’une législation claire pour la protection des forêts  on  continue d’être des témoins muets de la violation fréquente de ces lois.

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En outre ce qui se passe dans une région exerce, des influences sur les autres régions.

 Ainsi, par exemple, la consommation de narcotiques dans les sociétés opulentes provoque une demande constante ou croissante de ces produits provenant de régions appauvries, où les conduites se corrompent, des vies sont détruites et où l’environnement finit par se dégrader.

 

L’écologie culturelle : Respect des cultures 

Il ne s’agit pas de détruire, ni de créer de nouvelles villes soi-disant plus écologiques, où il ne fait pas toujours bon vivre. Il faut prendre en compte l’histoire, la culture et l’architecture d’un lieu, en maintenant son identité originale.

 Voilà pourquoi l’écologie suppose aussi la préservation des richesses culturelles de l’humanité au sens le plus large du terme.

 La vision consumériste de l’être humain, encouragée par les engrenages de l’économie globalisée actuelle, tend à homogénéiser les cultures et à affaiblir l’immense variété culturelle, qui est un trésor de l’humanité.

Les solutions purement techniques courent le risque de s’occuper des symptômes qui ne répondent pas aux problématiques les plus profondes. Il faut y inclure la perspective des droits des peuples et des cultures, et comprendre ainsi que le développement d’un groupe social suppose un processus historique dans un contexte culturel, et requiert de la part des acteurs sociaux locaux un engagement constant en première ligne, à partir de leur propre culture. Même la notion de qualité de vie ne peut être imposée, mais elle doit se concevoir à l’intérieur du monde des symboles et des habitudes propres à chaque groupe humain.

 La disparition d’une culture peut être aussi grave ou plus grave que la disparition d’une espèce animale ou végétale.

 Dans ce sens, il est indispensable d’accorder une attention spéciale aux communautés aborigènes et à leurs traditions culturelles….. Quand elles restent sur leurs territoires, ce sont précisément elles qui les préservent le mieux.

 

L’écologie de la vie quotidienne : respect en communauté !

Le cadre qui nous entoure influe sur notre manière de voir la vie, de sentir et d’agir

Dans les quartiers pauvres

La sensation d’asphyxie, produite par l’entassement dans des résidences et dans des espaces à haute densité de population, est contrebalancée

si des relations humaines d’un voisinage convivial sont développées,

si des communautés sont créées,

si les personnes se sentent incluses dans un réseau de communion et d’appartenance.

 De cette façon, n’importe quel endroit cesse d’être un enfer et devient le cadre d’une vie digne.

. C’est cette expérience de salut communautaire qui ordinairement suscite de la créativité pour améliorer un édifice ou un quartier.

Il est aussi clair que l’extrême pénurie que l’on vit dans certains milieux qui manquent d’harmonie, d’espace et de possibilités d’intégration, facilite l’apparition de comportements inhumains et la manipulation des personnes par des organisations criminelles.

La possession d’un logement est très étroitement liée à la dignité des personnes et au développement des familles. C’est une question centrale de l’écologie humaine

La qualité de vie dans les villes est étroitement liée au transport,

Beaucoup de spécialistes sont unanimes sur la nécessité d’accorder la priorité au transport public.mais dans beaucoup de villes, ce transport est une souffrance  indigne infligée aux personnes à cause de l’entassement, de la faible fréquence des services ou de l’insécurité.

Dans les zones rurales, souvent les services essentiels n’arrivent pas,

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L’écologie humaine : Respect de l’homme

 implique aussi quelque chose de très profond : la relation de la vie de l’être humain avec la loi morale inscrite dans sa propre nature, relation nécessaire pour pouvoir créer un environnement plus digne.

 Benoît XVI affirmait qu’il existe une “écologie de l’homme” parce que « l’homme aussi possède une nature qu’il doit respecter et qu’il ne peut manipuler à volonté ».

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 Le Bien Commun

 L’écologie humaine est inséparable de la notion de bien commun,

Le bien commun présuppose le respect de la personne humaine comme telle

Le bien commun exige aussi le bien-être social et le développement des divers groupes intermédiaires, selon le principe de subsidiarité.

Parmi ceux-ci, la famille se distingue spécialement comme cellule de base de la société.

 Dans les conditions actuelles de la société mondiale, où il y a tant d’inégalités et où sont toujours plus nombreuses les personnes marginalisées, privées des droits humains fondamentaux, le principe du bien commun devient immédiatement comme conséquence logique et inéluctable, un appel à la solidarité et à une option préférentielle pour les plus pauvres.

 La justice entre génération : Respect de l’avenir

  La notion de bien commun inclut aussi les générations futures.

nous devons avoir une solidarité intergénérationnelle. Quand nous pensons à la situation dans laquelle nous laissons la planète aux générations futures, nous entrons dans une autre logique, celle du don gratuit que nous recevons et que nous communiquons.

  Quel genre de monde voulons-nous laisser à ceux qui nous succèdent, aux enfants qui grandissent ?

 Si cette question est posée avec courage, elle nous conduit inexorablement à d’autres interrogations très directes :

pour quoi passons-nous en ce monde, ?

pour quoi venons-nous à cette vie, ?

pour quoi travaillons-nous et luttons-nous ?,

pour quoi cette terre a-t-elle besoin de nous ?

 C’est pourquoi, il ne suffit plus de dire que nous devons nous préoccuper des générations futures. Il est nécessaire de réaliser que ce qui est en jeu, c’est notre propre dignité.

 Nous sommes, nous-mêmes, les premiers à avoir intérêt à laisser une planète habitable à l’humanité qui nous succédera. C’est un drame pour nous-mêmes, parce que cela met en crise le sens de notre propre passage sur cette terre.

 . Les prévisions catastrophistes ne peuvent plus être considérées avec mépris ni ironie. Nous pourrions laisser trop de décombres, de déserts et de saletés aux prochaines générations. Le rythme de consommation, de gaspillage et de détérioration de l’environnement a dépassé les possibilités de la planète, à tel point que le style de vie actuel, parce qu’il est insoutenable, peut seulement conduire à des catastrophes, comme, de fait, cela arrive déjà périodiquement dans diverses régions.

  L’homme et la femme du monde post-moderne courent le risque permanent de devenir profondément individualistes, et beaucoup de problèmes sociaux sont liés à la vision égoïste actuelle axée sur l’immédiateté, aux crises des liens familiaux et sociaux, aux difficultés de la reconnaissance de l’autre. Bien des fois, il y a une consommation des parents, immédiate et excessive, qui affecte leurs enfants de plus en plus de difficultés pour acquérir une maison et pour fonder une famille.

 

Encyclique Laudato si : Chapitre 5 : La politique et l’écologie

26 juin, 2015

La Politique internationale

Pour affronter les problèmes de fond qui ne peuvent pas être résolus par les actions de pays isolés, un consensus mondial devient indispensable,

qui conduirait, par exemple,

-  à programmer une agriculture durable et diversifiée,

-  à développer des formes d’énergies renouvelables et peu polluantes,

-  à promouvoir un meilleur rendement énergétique,

-  une gestion plus adéquate des ressources forestières et marines,

-  à assurer l’accès à l’eau potable pour tous.

**

Nous savons que la technologie reposant sur les combustibles fossiles très polluants  a besoin d’être remplacée, progressivement et sans retard

Cependant, on ne parvient pas, dans la communauté internationale, à des accords suffisants  En ce sens, alors que l’humanité de l’époque post-industrielle sera peut-être considérée comme l’une des plus irresponsables de l’histoire,

 

Les Conférences internationales

-  En 1992 ,lors du Sommet planète Terre, à Rio de Janeiro.,il a été proclamé que « les êtres humains sont au centre des préoccupations relatives au développement durable

-  puis  il y a eu la Convention de Bâle sur le contrôle des mouvements transfrontaliers de déchets dangereux et leur élimination

-  puis la Convention de Vienne pour la protection de la couche d’ozone, et sa mise en œuvre à travers le Protocole de Montréal

-  puis la conférence  dénommée Rio+20 (Rio de Janeiro 2012) sur le développement durable,  et la réduction des gaz à effet de serre), a émis un long et inefficace document final.

 Les négociations internationales ne peuvent pas avancer de manière significative en raison de la position des pays qui mettent leurs intérêts nationaux au dessus du bien commun général.

 L’imposition de certaines mesures porte préjudice aux pays qui ont le plus besoin de développement. Une nouvelle injustice est ainsi ajoutée sous couvert de protection de l’environnement.

 La stratégie d’achat et de vente de “crédits de carbone” peut donner lieu à une nouvelle forme de spéculation, et cela ne servirait pas à réduire l’émission globale des gaz polluants.

 Il est vrai que les pays pauvres doivent aussi développer des formes moins polluantes de production d’énergie, mais pour cela ils doivent pouvoir compter sur l’aide des pays qui ont connu une forte croissance au prix de la pollution actuelle de la planète.

 L’exploitation directe de l’abondante énergie solaire demande que des mécanismes et des subsides soient établis, de sorte que les pays en développement puissent accéder au transfert de technologies, à l’assistance technique, et aux ressources financières,

Une véritable autorité politique mondiale

. Le problème croissant des déchets marins et de la protection des zones marines au-delà des frontières nationales continue de représenter un défi particulier. En définitive, il faut un accord sur les régimes de gestion, pour toute la gamme de ce qu’on appelle les “biens communs globaux”.

 Dans ce contexte, les institutions internationales doivent être plus fortes et efficacement organisées, avec des autorités désignées équitablement par accord entre les gouvernements nationaux, et dotées de pouvoir pour sanctionner.

- Pour le gouvernement de l’économie mondiale,

-pour assainir les économies frappées par la crise,

-pour prévenir son aggravation et de plus grands déséquilibres,

-pour procéder à un souhaitable désarmement intégral,

-pour arriver à la sécurité alimentaire et à la paix,

-pour assurer la protection de l’environnement

Pour réguler les flux migratoires, il est urgent que soit mise en place une véritableAutorité politique mondiale » (Benoit XVI)

 

La responsabilité des politiciens

Une société saine, mature et souveraine doit appliquer les normes, lutter contre la corruption, ‘intervenir face aux risques incertains ou potentiels.

diminuer les effets polluants des activités des entreprises.

et  aussi encourager les bonnes pratiques,

 Mais à cause des intérêts électoraux, les gouvernements ne prennent pas facilement le risque de mécontenter la population avec des mesures qui peuvent affecter le niveau de consommation ou mettre en péril des investissements étrangers.

 La grandeur politique se révèle quand, dans les moments difficiles, on œuvre en pensant au bien commun à long terme. Il est très difficile pour le pouvoir politique d’assumer ce devoir, car le droit se montre parfois insuffisant en raison de la corruption,

Il faut alors  que la décision politique soit incitée par la pression de la population.

 La société, à travers des organismes non gouvernementaux et des associations intermédiaires, doit obliger les gouvernements à développer des normes, des procédures et des contrôles plus rigoureux

Ainsi en certains lieux, se développent des coopératives pour l’exploitation d’énergies renouvelables, qui permettent l’auto suffisance locale, et même la vente des excédents. Ce simple exemple montre que l’instance locale peut faire la différence alors que l’ordre mondial existant se révèle incapable de prendre ses responsabilités.

 Les politiques relatives au changement climatique et à la sauvegarde de l’environnement ne peuvent pas changer chaque fois que change un gouvernement. Les résultats demandent beaucoup de temps et supposent des coûts immédiats, avec des effets qui ne seront pas visibles au cours du mandat du gouvernement concerné.

 C’est pourquoi sans la pression de la population et des institutions, il y aura toujours de la résistance à intervenir, plus encore quand il y aura des urgences à affronter.

 Qu’un homme politique assume ces responsabilités avec les coûts que cela implique,

 S’il ose le faire, cela le conduira à reconnaître la dignité que Dieu lui a donnée comme homme, et il laissera dans l’histoire un témoignage de généreuse responsabilité.

 

 Dialogue et  transparence lors des prises de décisions

 La corruption, qui cache le véritable impact environnemental d’un projet en échange de faveurs, conduit habituellement à des accords fallacieux

.Une étude de l’impact sur l’environnement ne devrait pas être postérieure à l’élaboration d’un projet de production

Il faut qu’elle soit insérée dès le début, et élaborée de manière interdisciplinaire, transparente et indépendante de toute pression économique ou politique.

Elle doit être en lien avec l’analyse des conditions de travail et l’analyse des effets possibles, entre autres, sur la santé physique et mentale des personnes, sur l’économie locale, sur la sécurité.

 . La culture consumériste, qui donne priorité au court terme et à l’intérêt privé, peut encourager des procédures trop rapides ou permettre la dissimulation d’information.

  Dans toute discussion autour d’une initiative, une série de questions devrait se poser en vue de discerner si elle offrira ou non un véritable développement intégral : Pour quoi ? Par quoi ? Où ? Quand ? De quelle manière ? Pour qui ? Quels sont les risques ? À quel coût ? Qui paiera les coûts et comment le fera-t-il ?

Dans ce discernement, certaines questions doivent avoir la priorité. Par exemple, nous savons que l’eau est une ressource limitée et indispensable, et y avoir accès est un droit fondamental qui conditionne l’exercice des autres droits humains.

 

 Politique et économie au service de la plénitude humaine 

La politique ne doit pas se soumettre à l’économie et celle-ci ne doit pas se soumettre aux diktats ni au paradigme d’efficacité de la technocratie.

La production n’est pas toujours rationnelle, et souvent elle est liée à des variables économiques qui fixent pour les produits une valeur qui ne correspond pas à leur valeur réelle.

 Cela conduit souvent à la surproduction de certaines marchandises, avec un impact inutile sur l’environnement qui, en même temps, porte préjudice à de nombreuses économies régionales.

Est-il réaliste d’espérer que celui qui a l’obsession du bénéfice maximum s’attarde à penser aux effets environnementaux qu’il laissera aux prochaines générations ?

  Quand on pose ces questions, certains réagissent en accusant les autres de prétendre arrêter irrationnellement le progrès et le développement humain

.

 Le progrès oui ! mais autrement

Il s’agit simplement de redéfinir le progrès.

L’intelligence humaine doit créer et innover, pour protéger l’environnement  tout  en  créant plus d’emplois.

Il est superficiel et moins créatif de continuer à créer des formes de pillage de la nature seulement pour offrir de nouvelles possibilités de consommation et de gain immédiat.

  Nous savons que le comportement de ceux qui consomment et détruisent toujours davantage n’est pas soutenable, tandis que d’autres ne peuvent pas vivre conformément à leur dignité humaine.

Un développement technologique et économique qui ne laisse pas un monde meilleur et une qualité de vie intégralement supérieure ne peut pas être considéré comme un progrès.

 D’autre part, la qualité réelle de vie des personnes diminue souvent – à cause de la détérioration de l’environnement, de la mauvaise qualité des produits alimentaires eux-mêmes

  Le principe de la maximalisation du gain, sans tenir compte de toute autre considération, est une distorsion conceptuelle de l’économie :

Dans ce cas  si la production augmente, il importe peu que cela se fasse au prix des ressources futures ou de la santé de l’environnement ;

 Dans ce cas  si l’exploitation d’une forêt fait augmenter la production, personne ne mesure dans ce calcul la perte qu’implique la désertification du territoire, le dommage causé à la biodiversité ou l’augmentation de la pollution.

 Il est vrai qu’aujourd’hui certains secteurs économiques exercent davantage de pouvoir que les États eux-mêmes. Mais on ne peut pas justifier une économie sans politique, qui serait incapable de promouvoir une autre logique qui régisse les divers aspects de la crise actuelle.

 Nous avons besoin d’une politique aux vues larges, qui suive une approche globale en intégrant dans un dialogue interdisciplinaire les divers aspects de la crise. Souvent la politique elle-même est responsable de son propre discrédit, à cause de la corruption et du manque de bonnes politiques publiques.

  La politique et l’économie ont tendance à s’accuser mutuellement en ce qui concerne la pauvreté et la dégradation de l’environnement. Mais il faut espérer qu’elles reconnaîtront leurs propres erreurs et trouveront des formes d’interaction orientées vers le bien commun.

 Pendant que les uns sont obnubilés uniquement par le profit économique et que d’autres ont pour seule obsession la conservation ou l’accroissement de leur pouvoir,

 ce que nous avons ce sont des guerres, ou bien des accords fallacieux

Les  Religions dans le dialogue avec les sciences 

Les textes religieux classiques peuvent offrir une signification pour toutes les époques, et ont une force de motivation qui ouvre toujours de nouveaux horizons

Est-il raisonnable et intelligent de les reléguer dans l’obscurité, seulement du fait qu’ils proviennent d’un contexte de croyance religieuse ?

 D’autre part, toute solution technique que les sciences prétendent apporter sera incapable de résoudre les graves problèmes du monde, si l’on oublie les grandes motivations qui rendent possibles la cohabitation, le sacrifice, la bonté.

  La majorité des habitants de la planète se déclare croyante, et cela devrait inciter les religions à entrer dans un dialogue en vue de la sauvegarde de la nature, de la défense des pauvres, de la construction de réseaux de respect et de fraternité.

  Un dialogue entre les sciences elles-mêmes est aussi nécessaire parce que chacune a l’habitude de s’enfermer dans les limites de son propre langage

 Un dialogue ouvert et respectueux devient aussi nécessaire entre les différents mouvements écologistes, où les luttes idéologiques ne manquent pas.

 

Encyclique Laudato si : Chapitre 6 : Un autre style de Vie

25 juin, 2015

 

MOINS CONSOMMER 

Les gens  finissent par être submergés, dans une spirale d’achats et de dépenses inutiles.

Elles s’isolent dans leur propre conscience, et il s’ensuit qu’ elles accroissent leur voracité.

Plus le cœur de la personne est vide, plus elle a besoin d’objets à acheter, à posséder et à consommer.

Cette obsession  ne pourra que provoquer des crise sociales et de la violence , surtout quand seul un petit nombre en profitera

 

Mais les êtres humains, capables de se dégrader à l’extrême, peuvent aussi se surmonter,

et se regarder eux-mêmes avec honnêteté, de révéler au grand jour leur propre dégoût et d’initier de nouveaux chemins vers la vraie liberté.

.

 Un changement dans les styles de vie pourrait réussir à exercer une pression saine sur ceux qui détiennent le pouvoir politique, économique et social. C’est ce qui arrive quand les mouvements de consommateurs obtiennent qu’on n’achète plus certains produits, et deviennent ainsi efficaces pour modifier le comportement des entreprises, …

Cela nous rappelle la responsabilité sociale des consommateurs :

 Quand nous sommes capables de dépasser l’individualisme, un autre style de vie peut réellement se développer et un changement important devient possible dans la société.

 

L’éducation environnementale

Cette éducation doit développer en nous des habitudes

-L’habitude de se couvrir un peu au lieu d’allumer le chauffage, alors que notre situation économique nous permettrait de consommer et de dépenser plus,

-Eviter l’usage de matière plastique et de papier,

-Réduire la consommation d’eau,

-Trier les déchets,

-Cuisiner seulement ce que l’on pourra raisonnablement manger,

-Traiter avec attention les autres êtres vivants,

-Utiliser les transports publics ou partager le même véhicule entre plusieurs personnes,

-Planter des arbres,

-Eteindre les lumières inutiles….

 

 Tout cela fait partie d’une créativité généreuse et digne, qui révèle le meilleur de l’être humain .En outre, le développement de ces comportements nous redonne le sentiment de notre propre dignité, il nous porte à une plus grande profondeur de vie, il nous permet de faire l’expérience du fait qu’il vaut la peine de passer en ce monde.

 Les milieux éducatifs sont divers : l’école, la famille, les moyens de communication, la catéchèse et autres.

Dans la famille, on cultive les premiers réflexes d’amour et de préservation de la vie, comme –L’utilisation correcte des choses,

-L’ordre et la propreté,

-Le respect pour l’écosystème local  et la protection de tous les êtres créés.

Dans la famille, on apprend à demander une permission avec respect, à dire “merci”  à dominer l’agressivité ou la voracité, et à demander pardon quand on cause un dommage. Ces petits gestes de sincère courtoisie aident à construire une culture de la vie partagée et du respect pour ce qui nous entoure.

Prêter attention à la beauté, et l’aimer, nous aide à sortir du pragmatisme utilitariste. Quand quelqu’un n’apprend pas à s’arrêter pour observer et pour évaluer ce qui est beau, il n’est pas étonnant que tout devienne pour lui objet d’usage et d’abus sans scrupule.

  La Conversion écologique

ETRE MOTIVE  

-Vouloir protéger  l’œuvre de Dieu

-Reconnaître  que nous offensons la création de Dieu par nos actions et notre incapacité d’agir.

-Reconnaitre que le monde est un don reçu de l’amour du Père, et que chaque créature reflète quelque chose de Dieu et a un message à nous enseigner

-Former avec les autres êtres de l’univers une belle communion universelle.

-Etre sûr que le Christ  habite au fond de chaque être, en l’entourant de son affection

-Quand on lit dans l’Évangile que Jésus parle des oiseaux, et dit qu’ « aucun d’eux n’est oublié au regard de Dieu » (Lc 12, 6) : pourra-t-on encore les maltraiter ou leur faire du mal ?

 Joie et paix

La sobriété, qui est vécue avec liberté et de manière consciente, est libératrice.

. On peut vivre intensément avec peu, surtout quand on est capable d’apprécier d’autres plaisirs et qu’on trouve satisfaction dans les rencontres fraternelles, dans le service, dans le déploiement de ses charismes, dans la musique et l’art, dans le contact avec la nature, dans la prière.

  La paix intérieure des personnes tient, dans une large mesure, de la préservation de l’écologie et du bien commun, parce que, authentiquement vécue, elle se révèle dans un style de vie équilibré joint à une capacité d’admiration qui mène à la profondeur de la vie.

 Il existe une attitude du cœur, qui vit tout avec une attention sereine,

Jésus nous enseignait cette attitude quand il nous invitait à regarder les lys des champs et les oiseaux du ciel, ou quand en présence d’un homme inquiet « il fixa sur lui son regard et l’aima » (Mc 10, 21).

 Une écologie intégrale est aussi faite de simples gestes quotidiens par lesquels nous rompons la logique de la violence, de l’exploitation, de l’égoïsme.

 Le dimanche

Le dimanche, la participation à l’Eucharistie a une importance spéciale.

Ce jour, comme le sabbat juif, est

le jour de la purification des relations de l’être humain avec Dieu,

 avec lui-même, avec les autres et avec le monde.

 

Le dimanche est le jour de la résurrection,

le “premier jour” de la nouvelle création,

L’être humain tend à réduire le repos contemplatif au domaine de l’improductif ou de l’inutile, en oubliant qu’ainsi il retire à l’œuvre qu’il réalise le plus important : son sens.

Ainsi, l’action humaine est préservée non seulement de l’activisme vide, mais aussi de la passion vorace qui amène à poursuivre uniquement le bénéfice personnel.

Le jour du repos, dont l’Eucharistie est le centre, répand sa lumière sur la semaine tout entière et il nous pousse à intérioriser la protection de la nature et des pauvres.

 Prière

Dieu Tout-Puissant 
qui es présent dans tout l’univers
et dans la plus petite de tes créatures,….
Guéris nos vies,
pour que nous soyons des protecteurs du monde
et non des prédateurs,
pour que nous semions la beauté
et non la pollution ni la destruction.