Archive pour la catégorie 'pape François'

Christus vivit (ch 7 ) La pastorale des jeunes

18 février, 2020

Une pastorale synodale

les jeunes eux-mêmes ont la sensibilité, la langue et les problématiques des autres jeunes.

 Alors que les adultes ont tendance à se préoccuper de tout planifier, avec des réunions périodiques et des horaires fixes, aujourd’hui la plupart des jeunes sont difficilement attirés par ces programmes pastoraux. 

La pastorale des jeunes doit acquérir une autre flexibilité, et réunir les jeunes pour des évènements, des manifestations qui leur offrent chaque fois un lieu où ils reçoivent non seulement une formation, mais qui leur permettent aussi de partager leur vie, de célébrer, de chanter, d’écouter de vrais témoignages et de faire l’expérience de la rencontre communautaire avec le Dieu vivant. 

 Peu importe leur couleur, qu’ils soient « conservateurs ou progressistes », qu’ils soient « de droite ou de gauche ». Le plus important est que nous recueillons tout ce qui a donné de bons résultats et ce qui est efficace pour communiquer la joie de l’Evangile. 

 La pastorale des jeunes ne peut être que synodale, autrement dit, constituer un « marcher ensemble » qui implique une « mise en valeur des charismes que l’Esprit donne …. Personne ne doit être mis ou ne doit pouvoir se mettre à l’écart ».

 l’Eglise de Jésus-Christ. peut attirer les jeunes précisément parce qu’elle n’est pas une unité monolithique, mais un canevas de dons variés que l’Esprit répand sans cesse en elle,

.

Les grandes lignes d’action

L’une est la recherche, l’invitation, l’appel qui attire de nouveaux jeunes à faire l’expérience du Seigneur.

 L’autre est la croissance, le développement d’un chemin de maturation pour ceux qui ont déjà fait cette expérience.

 L’invitation ,

 Je fais confiance à la capacité des jeunes eux-mêmes, qui savent trouver les chemins attrayants pour appeler. Ils savent organiser des festivals, des manifestations sportives, et même ils savent évangéliser par les réseaux sociaux avec des messages, des chansons, des vidéos et d’autres interventions.

il faut privilégier le langage de la proximité, la langue de l’amour désintéressé, relationnel et existentiel qui touche le cœur, atteint la vie, éveille l’espérance et les désirs.

 S’approcher des jeunes avec la grammaire de l’amour, non pas par prosélytisme.

La croissance

Je veux faire une mise en garde importante

Parfois  après avoir suscité chez les jeunes une expérience intense de Dieu, qui a touché leur cœur, on leur offre ensuite seulement des réunions de « formation » où sont uniquement abordées des questions doctrinales et morales : sur les maux du monde actuel, sur l’Eglise, sur la Doctrine sociale, sur la chasteté, sur le mariage, sur le contrôle de la natalité et sur d’autres thèmes.

 Le résultat est que beaucoup de jeunes s’ennuient, perdent le feu de la rencontre avec le Christ et  beaucoup abandonnent le chemin

 Certes ,tout chemin de croissance pour les jeunes, doit inclure une formation doctrinale et morale,  Il est tout aussi important

d’être centré sur la connaissance des écritures  et sur l’amour fraternel, avec des chants … des liturgies appropriées

J’ai beaucoup insisté à ce sujet dans Evangelii gaudium 

Jamais cette joyeuse expérience de rencontre avec le Seigneur ne doit être remplacée par une sorte “d’endoctrinement”.

 Les communautés comme la paroisse et l’école devraient offrir des chemins d’amour gratuit et de promotion, d’affirmation de soi et de croissance.  Beaucoup de jeunes se sentent aujourd’hui enfants de l’échec, parce que les rêves de leurs parents  ont brûlé dans le feu de l’injustice, de la violence sociale, Combien de déracinements !

 Si les jeunes ont grandi dans un monde de cendres, il est difficile qu’ils puissent entretenir le feu des grandes idées et des projets. S’ils ont grandi dans un désert vide de sens, comment pourront-ils avoir envie de se sacrifier pour semer ?

 L’expérience de la discontinuité, du déracinement et de l’effondrement des certitudes de base, promue par la culture médiatique actuelle, provoque ce sentiment profond d’abandon auquel nous devons répondre en créant des espaces fraternels et attirants où l’on vit avec sens.

 Créer un “foyer” :

  « c’est faire une famille C’est apprendre à se sentir unis aux autres au-delà des liens utilitaires ou fonctionnels unis de façon à sentir la vie un peu plus humaine.

 Créer un foyer, c’est rendre nos heures et nos jours moins inhospitaliers, moins indifférents et anonymes.

C’est créer des liens qui se construisent par des gestes simples,

 Un foyer ,a besoin de la collaboration de chacun.

Chacun est une pierre nécessaire à la construction.

Demander au Seigneur de nous donner la grâce

d’apprendre à avoir de la patience,

d’apprendre tous les jours à recommencer.

d’apprendre à  pardonner  ? Soixante-dix fois sept fois, chaque fois qu’elles sont nécessaires

.dans un contexte où l’on n’est ni évalué ni jugé.

Christus vivit (ch 7) La pastorale des institutions éducatives

17 février, 2020

Les écoles

Certains collèges catholiques semblent être organisés seulement pour leur préservation.

ils ont la phobie  du changement …ils se replient sur eux mêmes  face aux risques, que tout changement entraîne.

 L’école est  transformée en “bunker”

Il s’ensuit pour les élèves une inadéquation insurmontable entre ce qu’ils ont appris et le monde dans lequel ils doivent vivre.

Ils n’ont pas appris comment prier et vivre leur foi d’une manière qui puisse être facilement soutenue au milieu du rythme de cette société.

En réalité, une des plus grandes joies d’un éducateur est de voir un étudiant se constituer lui-même comme une personne forte, intégrée, protagoniste et capable de donner.

 

 L’école catholique  reste essentielle comme espace pour l’évangélisation des jeunes.

Il est important de prendre en compte certains critères inspirateurs, signalés dans Veritatis gaudium, en vue d’un renouvellement et d’une relance des écoles et des universités “en sortie” missionnaire,

Nous ne pouvons pas séparer la formation spirituelle de la formation culturelle. L’Eglise a toujours voulu développer pour les jeunes des espaces pour une meilleure culture, c’est-à-dire pour  un savoir humain et humanisant.

l’étude sert à se poser des questions,…à chercher un sens dans la vie.

Voilà votre grand devoir: répondre aux refrains paralysants du consumérisme culturel par des choix dynamiques et forts, avec la recherche, la connaissance et le partage »

 

Les différents domaines pour le développement pastoral

tel que le théâtre, la peinture, etc…..

la musique …en particulier pour  la liturgie et son renouveau »

Le sport :  car  à la base de l’expérience sportive

il y a « la joie: la joie de bouger, la joie d’être ensemble, la joie pour la vie et les dons que le Créateur nous fait chaque jour».

 Saint Basile le Grand, s’adressant aux jeunes, prenait l’exemple de l’effort exigé par le sport et leur enseignait ainsi la capacité à se sacrifier pour grandir dans les vertus : 

 De nombreux jeunes s sont sensibles à la protection de l’environnement,

des  groupes  organisent des journées de contact avec la nature, des camps, des randonnées..dans l’esprit de saint François d’Assise, .

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Une pastorale “populaire” des jeunes

Ne pas mettre d’obstacles, de normes, aux  jeunes croyants qui sont des leaders naturels  Il faut seulement les accompagner et les stimuler, en faisant un peu plus confiance au génie de l’Esprit Saint qui agit comme il veut.

 Nous parlons de leaders réellement “populaires”, non pas élitistes ou enfermés dans de petits groupes sélectifs.

Il faut qu’« ils apprennent à écouter le sentiment du peuple, à se constituer en tant que ses porte-paroles et à œuvrer pour sa promotion

  Les leaders populaires,  sont ceux qui ont la capacité d’intégrer tout le monde, en incluant dans la marche des jeunes les plus pauvres, les plus faibles, les plus limités et blessés. Ils n’ont ni dégoût ni peur des jeunes blessés et crucifiés.

 Au lieu de « les écraser avec un ensemble de règles qui donnent une image réductrice et moralisatrice du christianisme, nous sommes appelés à miser sur leur audace, à les inciter et à les former à prendre leurs responsabilités,

 Nous avons besoin d’une pastorale populaire des jeunes qui ouvre des portes et offre un espace à tous et à chacun avec ses doutes, ses traumatismes, ses problèmes et sa recherche d’identité, avec ses erreurs, son histoire, ses expériences du péché….

 

 La pastorale des jeunes « populaire », est un processus lent, respectueux, patient, plein d’espoir, infatigable, compatissant.

 Au Synode, il a été proposé l’exemple des disciples d’Emmaüs (cf. Lc 24, 13-35), qui peut aussi être un modèle de ce qui se passe dans la pastorale des jeunes.

 « Jésus marche avec les deux disciples qui n’ont pas compris le sens de ce qui est arrivé et ils s’éloignent de Jérusalem et de la communauté. Pour demeurer en leur compagnie, il parcourt le chemin avec eux. Il les interroge et se met patiemment à l’écoute de leur version des faits pour les aider à reconnaître ce qu’ils sont en train de vivre ;Puis, de façon affectueuse et énergique, il leur annonce la Parole, en les amenant à interpréter les événements qu’ils ont vécus à la lumière des Écritures. Il accepte leur invitation à s’arrêter avec eux, à la tombée de la nuit : il entre dans leur nuit. En l’écoutant, leur cœur se réchauffe et leur esprit s’illumine ; à la fraction du pain, leurs yeux s’ouvrent. Ce sont eux qui choisissent de reprendre sans tarder le chemin dans la direction opposée, pour retourner vers la communauté et partager avec elle l’expérience de la rencontre avec le Ressuscité ».

 

La piété populaire « est une manière légitime de vivre la foi » et est « expression authentique de l’action missionnaire spontanée du Peuple de Dieu ». 

Les jeunes sont capables de créer de nouvelles formes de mission dans les domaines les plus divers. Par exemple, puisqu’ils utilisent si bien les réseaux sociaux, il faut qu’ils les organisent pour les remplir de Dieu, de fraternité et d’engagement.

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L’accompagnement par les adultes

La famille devrait être le premier espace d’accompagnement.

Au Synode, « beaucoup ont relevé le manque de personnes expertes qui se consacrent à l’accompagnement.

Parfois les accompagnateurs spirituels sont mis sur un piédestal, et cela a un impact dévastateur qui ruine la capacité des jeunes à continuer leurs engagements dans l’Eglise.

 Les accompagnateurs ne devraient pas conduire les jeunes comme s’ils étaient des sujets passifs mais marcher avec eux en leur permettant d’être acteurs de leur cheminement.

 

Christus vivit .(ch 8) La vocation

16 février, 2020

La vocation inclut l’appel à la vie, l’appel à l’amitié avec lui, l’appel à la sainteté, …

Elle place notre vie face à Dieu qui nous aime,

car rien dans notre vie n’est le fruit d’un chaos privé de sens,

Suivre sa vocation c’est répondre  au Seigneur qui a un plan magnifique pour nous.

« Tous ceux qui croient au Christ, quels que soient leur condition et leur état de vie, sont appelés par Dieu, chacun dans sa route, à une sainteté dont la perfection est celle même du Père ».(Vatican 2)

 

L’appel à l’amitié avec lui

Ce que Jésus désire de chaque jeune, c’est avant tout son amitié….

: « Simon, fils de Jean, m’aimes-tu ? » (Jn 21, 16).

 C’est-à-dire : Me veux-tu comme ami ?

 

Rappelons la rencontre du Seigneur avec le jeune homme riche, ( Mc 10, 21).

Il a été attristé, après avoir suivi un bon élan, parce qu’il ne pouvait pas quitter ce qu’il possédait (cf. Mt 19, 22).

 Il a raté l’opportunité de ce qui aurait certainement pu être une grande amitié.

…Le salut que Dieu nous offre est une invitation à faire partie d’une histoire d’amour qui se tisse avec nos histoires ;

…pour que nous puissions donner du fruit là où nous sommes, comme nous sommes et avec qui nous sommes.

 

Etre pour les autres

Je voudrais m’arrêter maintenant sur la vocation entendue dans le sens précis d’un appel au service missionnaire des autres.

  Cette vocation missionnaire a à voir avec notre service des autres.

 Parce que notre vie sur la terre atteint sa plénitude quand elle se transforme en offrande.

 Je suis une mission sur cette terre, et pour cela je suis dans ce monde».

Toute pastorale est vocationnelle, toute formation est vocationnelle et toute spiritualité est vocationnelle.

 Toute vocation est un appel :

Pour quoi je suis fait, ? Pourquoi mon  passage sur cette terre, ? quel est le projet du Seigneur pour ma vie. ?,

Il est mon Créateur, mon potier, et j’ai besoin d’écouter sa voix pour me laisser façonner et porter par lui.

 Il ne s’agit pas de s’inventer, de se créer .. mais de se découvrir soi-même à la lumière de Dieu et de faire fleurir son propre être. «  Ta vocation t’oriente à tirer le meilleur de toi pour la gloire de Dieu et pour le bien des autres. Le sujet n’est pas seulement de faire des choses, mais de les faire avec un sens, avec une orientation.

 “Être pour les autres” dans la vie de chaque jeune est généralement lié à deux questions fondamentales : la formation d’une nouvelle famille et le travail.

 

 la famille

Le Synode a souligné que « la famille continue de représenter le principal point de référence pour les jeunes.

 Aujourd’hui règne une culture du provisoire qui est une illusion. Croire que rien ne peut être définitif est une tromperie et un mensonge. Souvent, « il y a ceux qui disent qu’aujourd’hui le mariage est “ démodé”. [...]

Moi, au contraire, je vous demande d’être révolutionnaires, je vous demande d’aller à contre-courant ; oui, en cela je vous demande de vous révolter contre cette culture du provisoire,

 

Le travail

Le travail est une nécessité

 le manque de travail ôte aux jeunes la capacité de rêver et d’espérer et les prive de la possibilité d’apporter leur contribution au développement de la société.

 Le travail pour un jeune n’est pas simplement une tâche visant à obtenir des revenus.

Il est l’expression de la dignité humaine,

il est un chemin de maturation et d’insertion sociale,

il est une stimulation permanente pour grandir en responsabilité et en créativité,

il est aussi une action de grâce à Dieu avec le développement de ses propres capacités.

 

 Un jeune n’a pas toujours la possibilité de décider à quoi il va  se consacrer ses efforts

Parce qu’en plus de ses désirs, et encore plus de ses capacités ..se trouvent les dures limites de la réalité.

 

 Il est vrai que tu dois accepter ce que tu trouves,

 mais ne renonce jamais à tes rêves, n’enterre jamais définitivement une vocation, ne te donne jamais pour vaincu.

 Continue toujours à chercher, …à vivre ce que dans ton discernement tu reconnais comme une véritable vocation.

  Quand l’on découvre que Dieu appelle à quelque chose, que l’on est fait pour cela – qu’il s’agisse de devenir infirmier(e), ou menuisier, ou de travailler dans la communication, l’enseignement, l’art ou de tout autre travail – alors on est capable de faire fleurir ses meilleures capacités de sacrifice, de générosité et de don de soi.

 Savoir que l’on ne fait pas les choses sans raison, mais avec un sens, comme réponse à un appel qui résonne au plus profond de son être pour apporter quelque chose aux autres, fait que ces tâches donnent à son propre cœur une expérience particulière de plénitude

 Vocations à une consécration particulière

 Dans le discernement d’une vocation, il ne faut pas exclure la possibilité de se consacrer à Dieu dans le sacerdoce, dans la vie religieuse ou dans d’autres formes de consécration. Pourquoi l’exclure ?  Sois certain que, si tu reconnais un appel de Dieu et que tu le suis, ce sera ce qui te comblera.

  Jésus marche parmi nous comme il le faisait en Galilée. Il passe par nos rues, s’arrête et nous regarde dans les yeux, sans hâte. Son appel est attrayant, il est fascinant. Mais aujourd’hui, l’anxiété et la rapidité de nombreuses stimulations qui nous bombardent, font qu’il ne reste plus de place pour ce silence intérieur où l’on perçoit le regard de Jésus et où l’on écoute son appel. Pendant ce temps, t’arriveront de nombreuses propositions maquillées, qui semblent belles et intenses, même si, avec le temps, elles te laisseront vide, fatigué et seul. Ne laisse pas cela t’arriver, parce que le tourbillon de ce monde te pousse à une course insensée, sans orientation, sans objectifs clairs, et qu’ainsi beaucoup de tes efforts seront vains. Cherche plutôt ces espaces de calme et de silence qui te permettront de réfléchir, de prier, de mieux regarder le monde qui t’entoure, et alors, oui, avec Jésus tu pourras reconnaître quelle est ta vocation sur cette terre.

Christus vivit (Ch 9 ) Comment discerner une vocation religieuse

15 février, 2020

Discerner une vocation religieuse ? 

 Il ne faut pas commencer par se demander  comment  gagner plus d’argent, ou plus  de notoriété ..plus de plaisir    mais se poser 2 questions

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Qui suis-je ?

 Est-ce que je me connais vraiment?

 est-ce-que je sais ce qui rend mon cœur heureux ou triste ? ;

Quelles sont mes forces et mes faiblesses ?

Comment puis-je servir au mieux et être plus utile au monde et à l’Eglise ?;

Est-ce que j’ai les capacités nécessaires pour assurer ce service ?

 « Pour qui suis-je ? »

Tu es pour Dieu, sans aucun doute. Mais il a voulu que tu sois aussi pour les autres, et il a mis en toi beaucoup de qualités, des inclinations, des dons et des charismes qui ne sont pas pour toi, mais pour les autres.

 L’appel de l’Ami

Lorsque le Seigneur pense à chacun, il pense à lui comme à son ami personnel. Et s’il a prévu de t’offrir une grâce, un charisme qui te fera vivre ta vie à plein et te transformera en une personne utile pour les autres, ce sera sûrement quelque chose qui te réjouira au plus profond de toi et qui t’enthousiasmera plus que toute chose au monde.

  Le don de la vocation sera sans aucun doute un don exigeant.

le  suivre, comme le font des amis qui se suivent et se cherchent et se trouvent par pure amitié. Tout le reste vient après, et même les échecs de la vie peuvent être une expérience inestimable de cette amitié qui jamais ne se brise.

L’ accompagnement

Il y a des prêtres, des religieux, des religieuses, des laïcs, des professionnels, et même des jeunes formés, qui peuvent accompagner les jeunes dans leur discernement vocationnel.

 la première chose est d’écouter.

 Ecouter  la personne.

 Il s’agit d’écouter  l’autre qui se donne lui-même à nous dans ses paroles.

 Le signe de cette écoute est le temps que je consacre à l’autre. .. que l’autre sente que mon temps est à lui: celui dont il a besoin pour m’exprimer ce qu’il veut.

  Cette écoute est celle que le Seigneur exerce quand il se met à marcher à côté des disciples d’Emmaüs et qu’il les accompagne un long moment par un chemin qui allait dans la direction opposée à la bonne direction (cf. Lc 24, 13-35).

 Ecouter pour discerner .

je dois me demander ce que cette personne me dit exactement, ce qu’elle veut me dire, ce qu’elle désire que je comprenne   Cette écoute vise à discerner les paroles salvatrices du bon Esprit, qui nous propose la vérité du Seigneur, mais également les pièges du mauvais esprit – ses erreurs et ses séductions –. Il faut avoir le courage, la tendresse et la délicatesse nécessaires pour aider l’autre à reconnaître la vérité et les mensonges

 Ecouter les impulsions que l’autre expérimente .

“ce vers quoi l’autre veut vraiment aller”. Au-delà de ce qu’il sent et pense dans le présent, de ce qu’il a fait dans le passé, l’attention vise ce qu’il voudrait être

: “Seigneur, sauve-moi ! Aie pitié de moi !”.

 un bon discernement est un chemin de liberté qui fait apparaître ce que chaque personne a d’unique, ce qui est vraiment soi, vraiment personnel, que Dieu seul connaît.

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Disparaître

A un moment donné, on doit disparaître pour le laisser poursuivre ce chemin qu’il a découvert. C’est disparaître comme le Seigneur disparaît à la vue de ses disciples et les laisse seuls avec la brûlure du cœur qui devient un élan irrésistible de se mettre en chemin. (cf. Lc 24, 31-33). Au retour dans la communauté, les disciples d’Emmaüs recevront la confirmation que vraiment le Seigneur est ressuscité (cf. Lc 24, 34).

Discours du pape François aux ambassadeurs en janvier 2020

26 janvier, 2020

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JMJ 

En 2019, j’ai eu l’occasion de visiter diverses réalités significatives. Je voudrais parcourir avec vous les étapes que j’ai accomplies, en saisissant l’opportunité pour avoir un regard plus large sur certaines questions problématiques de notre temps.

 Au début de l’année dernière, à l’occasion des JMJ  j’ai rencontré à Panama des jeunes provenant des cinq continents

 Suite  à la rencontre avec les évêques du monde entier , le Saint-Siège a renouvelé son engagement pour que la lumière soit faite sur les abus commis  et que la protection des mineurs soit assurée

 Lancement du pacte éducatif 

Pour cette raison ,je souhaite promouvoir  un événement mondial le 14 mai prochain sur le théme : « reconstruire le pacte éducatif  mondial » 

Il s’agit d’une rencontre visant à « raviver l’engagement pour et avec les jeunes générations, en renouvelant la passion d’une éducation plus ouverte et plus inclusive, capable d’écoute patiente, de dialogue constructif et de compréhension mutuelle.

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L’amazonie

Au mois d’octobre dernier le synode  des Evêques d’ Amazonie s’est déroulé au Vatican

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Devant cette assemblée, je veux rappeler en particulier le Venezuela, afin que l’engagement à chercher des solutions ne faiblisse pas.

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Rapports avec l’Islam

 voyages en 2019  aux Emirats Arabes …au Maroc

A Abou Dabi, j’ai signé avec le Grand Imam de Al-Azhar , Ahmad al-Tayyib, le document sur la fraternité

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les guerres

 Je me réfère surtout à la chape de silence qui risque de recouvrir la guerre qui a dévasté la Syrie au cours de cette décennie.

le saint -Siège exprime, une fois encore sa gratitude à la Jordanie et au Liban pour avoir accueilli et pris en charge, avec de nombreux sacrifices, des milliers de réfugiés syriens.

La tension entre l’Iran et les Etats Unis,

le lent processus de reconstruction de l’Iraq,

le Yémen, qui vit une des plus graves crises humanitaires de l’histoire récente,

 dans un climat d’indifférence générale de la part de la Communauté internationale,

la Lybie qui, depuis plusieurs années, vit une situation conflictuelle aggravée par des attaques de groupes extrémistes et par une augmentation des violences ces derniers jours.

Le dialogue – et non les armes – est l’instrument essentiel pour résoudre les querelles

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L’Europe  

Que l’Europe ne perde donc pas le sens de la solidarité qui, des siècles durant, l’a caractérisée, même dans les moments plus difficiles de son histoire.

 Qu’elle ne perde pas cet esprit qui s’enracine, entre autre, dans la pietas romaine et dans la caritas chrétienne, L’incendie de la Cathédrale Notre Dame à Paris a montré combien il est fragile et facile de détruire même ce qui semble solide.

 Le trentième anniversaire de la chute du Mur de Berlin nous a mis devant les yeux un des symboles les plus déchirants de la récente histoire du continent, nous rappelant combien il est facile d’ériger des barrières.

 Nous le remarquons toujours plus dans le langage de haine largement diffusé sur internet et à travers les moyens de communication sociale.

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.Afrique

Au Burkina Faso, au Mali, au Niger et au Nigeria,se multiplient des actes de violence contre des personnes innocentes,

 il faut encourager les initiatives qui promeuvent la fraternité entre toutes les expressions culturelles, ethniques et religieuses du territoire, spécialement dans la Corne de l’Afrique, au Cameroun, mais aussi en République Démocratique du Congo où, surtout dans les régions orientales du pays, des violences persistent.

 Les conflits et les urgences humanitaires, aggravées par les bouleversements climatiques, augmentent le nombre des personnes déplacées et se répercutent sur les personnes qui vivent déjà dans un état de grande pauvreté.

 Je regarde aussi le Soudan, avec le souhait que ses citoyens puissent vivre dans la paix et dans la prospérité

la République Centrafricaine où, en février dernier a été signé un Accord global pour mettre fin à plus de cinq années de guerre civile ;

 le Sud Soudan que j’espère pouvoir visiter dans le cours de cette année et auquel j’ai dédié une journée de retraite en avril dernier

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En Thaïlande…Enfin, au Japon j’ai touché du doigt la souffrance et l’horreur que nous sommes capables de nous infliger en tant qu’êtres humains

Un monde « sans armes nucléaires est possible et nécessaire»,

 je voudrais avoir une pensée particulière pour un pays que je n’ai pas visité, l’Australie, durement touché ces derniers mois par de longs incendies

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les femmes

Avec le regard sur Marie, je désire adresser une pensée particulière à toutes les femmes, vingt-cinq ans après la 4ème Conférence mondiale des Nations Unies sur la femme, qui s’est déroulée à Pékin en 1995, en souhaitant que, dans le monde entier, le rôle précieux des femmes dans la société soit toujours plus reconnu et que cesse toute forme d’injustice, d’inégalités et de violence à leur égard. « Toute violence faite à la femme est une profanation de Dieu ». Exercer une violence contre une femme ou l’exploiter n’est pas un simple délit, c’est un crime qui détruit l’harmonie que Dieu a voulu donner au monde : l’harmonie la poésie et la beauté

Le pape François : Un projet pour l’an 2020 : Le pacte éducatif

25 janvier, 2020

Le pape François  ,en ses débuts à Rome , a surtout été perçu comme le pape de la miséricorde  au service des  petits ; des exclus ,des « déchets de l’humanité »…Le pape des prisonniers, des affligés, des émigrés ..

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 puis  depuis un an  il prêche la réconciliation entre toutes les religions

en particulier avec les musulmans si vilipendés en ce moment

il se rend à Abou Dabi .. au Maroc  …

réconcilions nous !

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et maintenant il se tourne vers la jeunesse

une jeunesse bousculée dans un monde qui change à toute vitesse

une jeunesse   qui  est notre avenir

 comment les préparer à vivre en paix ?  

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Le 12 septembre 2019  le pape François décide donc de faire un pacte   

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Un Pacte éducatif  

, je souhaite promouvoir un événement mondial, le 14 mai 2020, qui aura pour thème : « Reconstruire le pacte éducatif mondial ».

 Notre monde contemporain est en constante transformation ;

 il est traversé par de multiples crises. Nous vivons un changement d’époque : une métamorphose non seulement culturelle mais aussi anthropologique qui engendre de nouveaux langages et jette, sans discernement, les paradigmes qui nous sont offerts par l’histoire.

 L’éducation se heurte à ce que certains appellent « rapidación », qui emprisonne l’existence dans la spirale de la vitesse technologique et numérique, en changeant constamment les points de référence

 .il est nécessaire de construire un « village de l’éducation » où on partage, dans la diversité, l’engagement à créer un réseau de relations humaines et ouvertes.

 Un proverbe africain dit qu’« il faut tout un village pour élever un enfant ».

 Dans un tel village, il devient plus facile de trouver une convergence mondiale en vue d’une éducation qui sache être porteuse d’une alliance entre toutes les composantes de la personne : entre l’étude et la vie ;

entre les générations ; entre les enseignants, les étudiants, les familles et la société civile selon leurs expressions intellectuelles, scientifiques, artistiques, sportives, politiques, entrepreneuriales et solidaires.

 Une alliance entre les habitants de la Terre et la « maison commune » à laquelle nous devons sauvegarde et respect. Une alliance génératrice de paix, de justice et d’accueil entre tous les peuples de la famille humaine ainsi que de dialogue entre les religions.

 

le« village de l’éducation » .

doit placer la personne au centre

trouver d’autres façons de comprendre l’économie, la politique, la croissance et le progrès.

suivre un parcours d’écologie intégrale, où la valeur spécifique de chaque créature est mise au centre

 un mode de vie qui rejette la culture du déchet .

 former des personnes ouvertes, responsables, prêtes à trouver le temps d’écouter, de dialoguer et de réfléchir, et capables de tisser des relations avec les familles, entre les générations et les différentes expressions de la société civile, jusqu’à former un nouvel humanisme.

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Servir

Le service est un pilier de la culture de la rencontre

 « cela signifie se pencher sur qui est dans le besoin et lui tendre la main, sans calculs, sans crainte, avec tendresse et compréhension,

 Servir signifie travailler aux côtés des plus nécessiteux, établir tout d’abord avec eux des relations humaines, de proximité, des liens de solidarité

 ». Dans le service, nous faisons l’expérience qu’il y a plus de bonheur à donner qu’à recevoir (cf. Ac 20, 35).

  Cherchons ensemble à trouver des solutions, à lancer sans aucune crainte des processus de transformation et à regarder l’avenir avec espérance.. 

le Synode des évêques d’Amazonie

24 janvier, 2020

Du 6 au 26 octobre 2019 s’est tenu à Rome  le synode des évêques d’Amazonie   

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  ‘Amazonie, également appelée Panamazonie, est un vaste territoire avec une population estimée à 33.600.000 habitants, dont 2 à 2,5 millions d’autochtones.

 L’eau, source de vie, a une riche signification symbolique. Dans la région amazonienne, le cycle de l’eau est l’axe de liaison. Il relie les écosystèmes, les cultures et le développement du territoire.

 Dans les cultures et les peuples autochtones, les pratiques anciennes et les explications mythiques coexistent avec les technologies et les défis modernes.

En plus des peuples indigènes, il existe un grand métissage produit de la rencontre et du mélange de peuples différents.

 La recherche de la vie en abondance des peuples indigènes amazoniens se concrétise dans ce qu’ils appellent le  » bien-vivre « , et qui se réalise pleinement dans les Béatitudes. Il s’agit de vivre en harmonie avec soi-même, avec la nature, avec les êtres humains et avec l’être suprême,

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Un eglise à l’écoute du cri de la terre et le cri des pauvres

 Mais l’Amazonie est aujourd’hui une beauté blessée et déformée, un lieu de douleur et de violence

l’appropriation et la privatisation de biens naturels, tels que l’eau ;

les concessions forestières illégales … les mégaprojets non durables (hydroélectricité, concessions forestières,…la pollution  et surtout, le changement climatique.

le  trafic de drogue, les groupes armés illégaux, alcoolisme, la violence contre les femmes, exploitation sexuelle, trafic et traite d’êtres humains, vente d’organes, tourisme sexuel, perte de la culture d’origine et de l’identité..

 La communauté scientifique, met en garde contre les risques de déforestation, .., mettant en danger la biodiversité et modifiant le cycle vital de l’eau pour la survie de la forêt tropicale.

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 la migration.

1) la migration liée à la mobilité de groupes autochtones sur leurs territoires de circulation traditionnelle, séparés par des frontières nationales et internationales.

2) le déplacement forcé de peuples indigènes, de paysans et de riverains expulsés de leurs territoires, et dont la destination finale tend à être celle des quartiers les plus pauvres et les plus urbanisés des villes.

3)  la migration interrégionale forcée et le phénomène des réfugiés contraints de quitter leur pays (entre autres, le Venezuela, Haïti, Cuba) qui doivent traverser l’Amazonie comme un couloir migratoire.

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. L’annonce du Christ s’est souvent faite en collusion avec les puissances qui exploitaient les ressources et opprimaient les populations. Aujourd’hui, l’Église a l’occasion historique de se différencier des nouvelles puissances colonisatrices en écoutant les peuples amazoniens afin d’exercer son activité prophétique de manière transparente.

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une conversion intégrale

Le cri de la terre et le cri des peuples amazoniens avec lesquels nous marchons nous appelle

 à une véritable conversion intégrale,

 à une vie simple et sobre,

 le tout nourri d’une spiritualité mystique à la manière de saint François d’Assise,

 une conversion pastorale

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une conversion culturelle

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une conversion écologique

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de nouveaux ministères 

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Synode des évêques pour l’Amazonie : Conversion pastorale

23 janvier, 2020

« À moins de naître d’eau et d’Esprit, nul ne peut entrer dans le Royaume de Dieu » (Jn 3, 5)

 Une Église missionnaire en sortie exige de nous une conversion pastorale. Pour l’Amazonie, cette marche signifie aussi « naviguer« , à travers nos rivières, nos lacs, parmi nos peuples.

 En Amazonie, l’eau nous unit, elle ne nous sépare pas.

Notre conversion pastorale sera samaritaine, en dialogue, accompagnant des personnes aux visages concrets de peuples autochtones, de paysans, d’afro-descendants, de migrants, de jeunes et d’habitants des villes. Tout cela présupposera une spiritualité de l’écoute et de l’annonce. C’est ainsi que nous allons  naviguer .

 Le chrétien est un itinérant » (François, Angelus, 30.06.2019).

 

La parole de Dieu

 En Amazonie, « les relations entre catholiques et pentecôtistes, charismatiques et évangéliques, ne sont pas faciles  .. ;La place centrale de la Parole de Dieu dans la vie de nos communautés est un facteur d’union et de dialogue.

Autour de la Parole, il peut y avoir tant d’actions communes :

traductions de la Bible dans les langues locales, éditions conjointes, diffusion et distribution de la Bible et rencontres entre théologiens, entre théologiens et théologiennes catholiques et ceux de différentes confessions.

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En Amazonie, le dialogue interreligieux se déroule surtout avec les religions indigènes et les cultes d’origine africaine. Ces traditions méritent d’être connues, comprises dans leurs expressions propres et dans leur relation avec la forêt et la terre mère.

. Un dialogue sincère et respectueux constitue un pont pour la construction d’un  » bien vivre « . Dans l’échange des dons, l’Esprit conduit de plus en plus vers la vérité et le bien (cf. EG 250).

 ; l’Amazonie doit aussi être évangélisée par les Amazoniens.

. Une Église au visage autochtone, paysan et afro-descendant

 l’Église doit répondre au phénomène de dépeuplement des campagnes, avec toutes les conséquences qui en découlent (perte d’identité, sécularisme dominant, exploitation du travail rural, désintégration des familles, etc.)

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Les jeunes

ils ont les mêmes rêves et les mêmes désirs que les autres jeunes de ce monde : être considérés, respectés, avoir des opportunités d’études, de travail, un avenir plein d’espoir.

  Mais ils vivent une forte crise de valeurs, ou une transition vers d’autres façons de concevoir la réalité, dans lesquelles les éléments éthiques changent, même pour les jeunes indigènes atteinte à leur confiance en eux.

 L’Amazonie rurale se dépeuple ; les villes sont confrontées à d’énormes problèmes de délinquance juvénile,  de manque de travail, de luttes ethniques et d’injustices sociales

 les jeunes sont les principales victimes de l’insécurité sur les terres indigènes… .

 La propagation de l’alcool et des drogues atteint souvent les communautés indigènes

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trois urgences se présentent :

 promouvoir de nouvelles formes d’évangélisation à travers les réseaux sociaux

aider les jeunes autochtones à atteindre une saine interculturalité ;

 les aider à affronter la crise des anti-valeurs qui détruit en eux l’estime de soi et leur fait perdre leur identité.

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La pastorale urbaine

  Les communautés ecclésiales de base ont été et sont un don de Dieu aux Églises locales de l’Amazonie. Cependant, il faut reconnaître qu’avec le temps, certaines communautés ecclésiales se sont installées, se sont affaiblies ou encore ont disparu. Mais la grande majorité reste persévérante et constitue le fondement pastoral de nombreuses paroisses.

    La réalité des populations autochtones des centres urbains mérite une attention particulière, car celles-ci sont les plus exposées aux énormes problèmes de délinquance juvénile, de chômage, de luttes ethniques et d’injustices sociales. C’est l’un des plus grands défis d’aujourd’hui : de plus en plus de villes sont devenues les destinations de tous les groupes ethniques et peuples de l’Amazonie. Il sera nécessaire d’articuler une pastorale autochtone de la ville qui prenne en compte cette réalité spécifique.

 La pastorale des visites

Les tournées des missionnaires qui quittent leurs lieux de vie habituels et passent un certain temps à visiter les communautés une par une et à célébrer les sacrements, donnent lieu à ce que l’on appelle la « pastorale de visite ».

Grâce à ces méthodes, et par l’action de l’Esprit Saint, ces communautés ont aussi développé une richesse ministérielle qui est un motif d’action de grâce.

 Nous avons découvert que les eaux puissantes de l’Esprit, semblables à celles du fleuve Amazone, qui débordent périodiquement, nous conduisent à cette vie débordante que Dieu nous offre à partager dans l’annonce

 

Synode des évêques pour l’amazonie ; Conversion Culturelle

22 janvier, 2020

Dans le 4é chapitre du document final de leur synode  les évêques d’Amazonie  nous invitent à une conversion culturelle   

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 « Et le Verbe s’est fait chair et il a habité parmi nous » (Jn 1, 14)

Notre conversion doit  être culturelle, se faire l’autre, apprendre de l’autre.

 Être présent, respecter et reconnaître ses valeurs,

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 Les valeurs culturelles des peuples amazoniens

Chez les populations amazoniennes, nous trouvons des enseignements pour la vie.  Chez ces  peuples premiers   nous découvrons les semences du Verbe.

Dans la forêt tropicale, non seulement la végétation est entrelacée, chaque espèce végétale en soutenant une autre, mais les peuples aussi se mélangent entre eux dans un réseau d’alliances qui apporte à tous.

 La forêt vit d’interrelations et d’interdépendances et cela se produit dans tous les domaines de la vie. Grâce à cela, le fragile équilibre de l’Amazonie a été maintenu pendant des siècles.

On retrouve chez eux  les valeurs de la réciprocité, de la solidarité, du sens de la communauté, de l’égalité, de la famille, de l’organisation sociale et du sens du service.

 

Le respect de leurs droits

L’avidité pour la terre est à l’origine des conflits qui conduisent à l’ethnocide

 L’Église s’engage à être l’alliée des peuples amazoniens pour dénoncer les attaques contre la vie des communautés indigènes,  les projets qui affectent l’environnement, …

 La vie des peuples autochtones,est menacée par la destruction, l’exploitation environnementale et la violation systématique de leurs droits territoriaux.

 Pour l’Église, la défense de la vie, de la communauté, de la terre et des droits des peuples autochtones est un principe évangélique, en défense de la dignité humaine : « Je suis venu pour qu’on ait la vie et qu’on l’ait surabondante » (Jn 10, 10b).

 Les Peuples Indigènes en Isolement Volontaire (PIAV) ou les Peuples Indigènes en Isolement et en Premier Contact (PIACI) nécessitent d’un chapitre spécifique. En Amazonie, il y a environ 130 peuples ou parties de peuples qui n’entretiennent pas de contacts systématiques ou permanents avec la société environnante.

 Les abus systématiques et les violations du passé ont provoqué leur migration vers des lieux plus inaccessibles, ceux-ci cherchant à se protéger, à préserver leur autonomie et à choisir de limiter ou d’éviter leurs relations avec des tiers.

. Le respect de leur droit à l’autodétermination et au libre choix du type de relations qu’ils veulent établir avec les autres groupes doit être toujours garanti.

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Pistes pour une Église inculturée

Nous rejetons une évangélisation de style colonial.

 Annoncer la Bonne Nouvelle de Jésus implique de reconnaître les semences du Verbe déjà présentes dans les cultures.

Une annonce inculturée génère des processus qui donnent à la vie de l’Église une identité et un visage amazoniens.

 L’Église assume comme tâche importante la promotion de l’éducation à la santé préventive et l’offre de soins dans les endroits où l’aide publique n’arrive pas.

 Il est de notre devoir de promouvoir une éducation à la solidarité qui naisse de la conscience d’une origine commune et d’un avenir partagé par tous (cf. LS 202).

  Il est nécessaire de collaborer à la formation d’agents de communication locaux, en particulier autochtones. Ils sont non seulement des interlocuteurs privilégiés pour l’évangélisation et la promotion humaine sur le territoire, mais ils nous aident aussi à diffuser la culture du  » bien-vivre  » et à prendre soin de la création.

 Nous proposons la création d’un réseau d’écoles d’éducation bilingue pour l’Amazonie

  Nous chercherons de nouvelles formes d’éducation conventionnelle et non conventionnelle, comme la formation à distance, en fonction des besoins des lieux, des périodes et des personnes.

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La piété populaire

 est un moyen important de relier de nombreux peuples de l’Amazonie à leurs expériences spirituelles, leurs racines culturelles et leur intégration communautaire

. Les dévotions mariales sont profondément enracinées dans l’Amazonie et dans toute l’Amérique latine.

 Est caractéristique la non-cléricalisation des confréries, confraternités et groupes liés à la piété populaire. Les laïcs assument un rôle de premier plan qu’il est difficile d’assumer dans d’autres sphères ecclésiales, avec la participation de frères et de sœurs qui exercent des services et dirigent les prières

  Quand le missionnaire et l’agent pastoral portent la parole de l’Évangile de Jésus, en s’identifiant avec la culture,  alors se produit une  véritable rencontre

Puebla reconnaît déjà que « les cultures ne sont pas un terrain vague, dépourvu de valeurs authentiques. L’évangélisation de l’Église n’est pas un processus de destruction, mais de consolidation et de renforcement de ces valeurs ; une contribution à la croissance des « semences du Verbe » ». .

Synode des évêques pour l’Amazonie : Conversion écologique

21 janvier, 2020

Dans le 4é chapitre du document final de leur synode  les évêques d’Amazonie  nous invitent à une conversion écologique   

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 « Je suis venu pour qu’on ait la vie, et qu’on l’ait surabondante » (Jn 10, 10)

 . Nous voulons prendre soin de notre « maison commune » en Amazonie

.Pour cette raison

 a) nous dénonçons la violation des droits humains et la destruction extractive ;

 b) nous défendons et soutenons les campagnes de désinvestissement des entreprises extractives qui causent des dommages socio-écologiques de l’Amazonie, à commencer par les institutions ecclésiales elles-mêmes et aussi en collaboration avec d’autres Églises

 c) nous demandons une transition énergétique radicale et la recherche d’alternatives : « La civilisation requiert de l’énergie, mais l’utilisation de l’énergie ne doit pas détruire la civilisation!»

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Avec les peuples amazoniens, nous demandons aux États de cesser de considérer l’Amazonie comme un garde-manger inépuisable

Il s’agit alors de discuter de la valeur réelle que possède toute activité économique ou extractive, c’est-à-dire de la valeur qu’elle apporte et restitue à la terre et à la société, compte-tenu des richesses qu’elle en tire et de ses conséquences socio-écologiques.

 De nombreuses activités extractives, telles que l’exploitation minière à grande échelle, en particulier l’exploitation minière illégale, diminuent considérablement la valeur de la vie en Amazonie

 

Avec les peuples amazoniens  et leur vision du ‘bien-vivre’, nous appelons à une conversion écologique individuelle et communautaire  et  à un modèle de développement dans lequel les critères commerciaux ne sont pas placés au-dessus des critères environnementaux et des droits humains.

 Nous voulons soutenir une culture de paix et de respect – et non de violence et d’agression – une économie centrée sur l’être humain qui prenne également soin de la nature

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L’Église en Amazonie

est une église qui prend soin de la « maison commune »

. Les communautés amazoniennes ont clairement demandé que l’Église les accompagne,

. Elles savent prendre soin de l’Amazonie, l’aimer et la protéger  .Ce dont elles ont besoin, c’est de l’Église pour les soutenir.

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Le peché écologique

le péché écologique est une action ou une omission contre Dieu, contre le prochain, la communauté et l’environnement. C’est un péché contre les générations futures qui se manifeste par des actes et des habitudes de pollution et de destruction de l’harmonie de l’environnement,

  Afin de réparer  cette faute ,cette dette écologique envers l’Amazonie, nous proposons la création d’un fonds mondial pour couvrir une partie des dépenses des communautés présentes en Amazonie et  les protègent  du désir prédateur des entreprises nationales et multinationales

 

Adopter des habitudes responsables qui respectent et valorisent les peuples de ‘Amazonie, en protégeant la terre et en changeant notre culture de consommation excessive, de production de déchets solides, de réutilisation et de recyclage.

 Nous devons réduire notre dépendance aux combustibles fossiles et à l’utilisation des plastiques en changeant nos habitudes alimentaires (consommation excessive de viande et de poisson/aliments marins) et en adoptant des modes de vie plus sobres.

S’engager activement dans la plantation d’arbres à la recherche d’alternatives durables en matière d’agriculture, d’énergie et de mobilité qui respectent les droits de la nature et des personnes….

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Un  examen de conscience  

Créer un observatoire socio-environnemental pastoral, renforçant la lutte pour la défense de la vie. Effectuer un diagnostic du territoire et de ses conflits socio-environnementaux dans chaque Église locale et régionale, afin de pouvoir prendre position, prendre des décisions et défendre les droits des plus vulnérables.

  L’Observatoire travaillera en collaboration avec le CELAM, la CLAR, la Caritas, le REPAM, les épiscopats nationaux, les Églises locales, les universités catholiques, le CIDH, d’autres acteurs non ecclésiaux du continent et des représentants des peuples autochtones. Nous demandons également qu’au Dicastère du Service du Développement Humain Intégral soit créé un bureau amazonien en relation avec cet Observatoire et les autres institutions amazoniennes locales.

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