Archive pour la catégorie 'Voyage en Irak'

Rencontre du pape Francois avec les autorités en Irak

16 mars, 2021

Le pape en Irak

Un voyage qu’il a qualifié dans l’avion de « voyage emblématique », un voyage qu’il veut d’encouragement et de solidarité avec une « terre martyre depuis tant d’années ».
« Motif de fierté », « message inspirant pour tous », « dimension historique, religieuse, humaine » :

Rencontre avec les autorités 

 Je salue le président …

Je salue affectueusement les évêques et les prêtres, les religieux et les religieuses et tous les fidèles de l’Eglise catholique.

 Je viens en pèlerin

 pour les encourager dans leur témoignage de foi, d’espérance et de charité dans la société irakienne. Je salue aussi les membres des autres Eglises et Communautés ecclésiales chrétiennes, les musulmans et les représentants des autres traditions religieuses..

 Au cours des dernières décennies, l’Irak a souffert des désastres des guerres, du fléau du terrorisme et des conflits sectaires souvent fondés sur un fondamentalisme qui ne peut accepter la coexistence pacifique de différents groupes ethniques et religieux, d’idées et de cultures diverses. Tout cela a apporté mort, destructions, ruines encore visibles, et pas seulement au niveau matériel : les dommages sont encore plus profonds si l’on pense aux blessures des cœurs de tant de personnes et de communautés qui auront besoin d’années pour guérir.

 Et ici, parmi les nombreuses personnes qui ont souffert, je ne peux pas ne pas rappeler les Yézidis, victimes innocentes de barbaries insensées et inhumaines, persécutés et tués en raison de leur appartenance religieuse dont l’identité même et la survie ont été menacées.

.La coexistence fraternelle a besoin du dialogue patient et sincère, protégé par la justice et le respect du droit. Ce n’est pas un exercice facile..

 ..Après une crise, il ne suffit pas de reconstruire, il faut le faire bien, de manière à ce que tous puissent mener une vie digne. On ne sort pas d’une crise pareils qu’avant : on en sort ou meilleurs, ou pires.

 

..Je viens comme un pénitent

 qui demande pardon au Ciel et aux frères pour de nombreuses destructions et cruautés.

 

Je viens comme pèlerin de paix,

 au nom du Christ, Prince de la paix. Combien nous avons prié, ces années, pour la paix en Irak !

 Saint Jean-Paul II n’a pas épargné les initiatives, et il a surtout offert prières et souffrances pour cela. Et Dieu écoute, écoute toujours! C’est à nous de l’écouter, de marcher dans ses voies.

 Que se taisent les armes! Que la diffusion en soit limitée, ici et partout !

 Que cessent les intérêts partisans, ces intérêts extérieurs qui se désintéressent de la population locale.

Que l’on donne la parole aux bâtisseurs, aux artisans de paix ;

 aux petits, aux pauvres, aux personnes simples qui veulent vivre, travailler, prier en paix !

 ..Assez de violences, d’extrémismes, de factions, d’intolérances ! Qu’on laisse de la place à tous les citoyens qui veulent construire ensemble ce pays dans le dialogue, dans une confrontation franche et sincère, constructive 

 

La Communauté internationale

a, elle aussi, un rôle décisif à jouer dans la promotion de la paix sur cette terre et dans tout le Moyen Orient. Comme nous l’avons vu pendant le long conflit en Syrie toute proche – commencé cela fait dix ans ces jours-ci ! –, les défis interpellent toujours davantage l’ensemble de la famille humaine.

 Ceux-ci requièrent une coopération à l’échelle mondiale dans le but d’affronter également les inégalités économiques et les tensions régionales qui menacent la stabilité de ces terres.

Je remercie les Etats et les Organisations internationales qui œuvrent en Irak

 Et là, je ne peux pas ne pas rappeler les nombreuses agences, dont plusieurs catholiques, qui assistent avec grand dévouement depuis des années les populations civiles. Venir à la rencontre des besoins essentiels de tant de frères et sœurs est un acte de charité et de justice, et contribue à une paix durable.

 

La religion, de par sa nature,

 doit être au service de la paix et de la fraternité. Le nom de Dieu ne peut pas être utilisé pour « justifier des actes d’homicide, d’exil, de terrorisme et d’oppression »  Au contraire, Dieu, qui a créé les êtres humains égaux en dignité et en droit, nous appelle à répandre amour, bienveillance, concorde. En Irak aussi l’Eglise catholique désire être amie de tous et, par le dialogue, collaborer de façon constructive avec les autres religions, à la cause de la paix. La présence très ancienne des chrétiens sur cette terre et leur contribution à la vie du pays constituent un riche héritage qui veut pouvoir se poursuivre au service de tous. Leur participation à la vie publique, en tant que citoyens jouissant pleinement de droits, de liberté et de responsabilité, témoignera qu’un sain pluralisme religieux, ethnique et culturel peut contribuer à la prospérité et à l’harmonie du pays.

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Rencontre du pape avec l’ayatollah Ali Al Siatani

15 mars, 2021

 

Le grand ayatollah Ali Al-Sistani

est la plus haute autorité pour la majorité des 200 millions de chiites du monde,
Son unique rival religieux est le Guide suprême iranien, le grand ayatollah Ali Khamenei.

De nationalité iranienne, Ali Al-Sistani se pose depuis des décennies en garant de l’indépendance de l’Irak
Il vit en Irak à Nadjaf où et dirige une école théologique

Il milite pour la séparation des pouvoirs entre les religieux et les politiques
les Religieux doivent seulement conseiller les politiques et non prendre le pouvoir
contrairement à ce qui est enseigné à Qom en Iran.
Ce qui ne l’empêche pas de prendre position quand il le juge nécessaire

En 2005, il a appelé à tuer les homosexuels « de la pire manière qu’il soit ». Se sont ensuivis des meurtres, condamnés dans le monde entier.
mais en 2011, il abrogeait cette fatwa et en 2012, il a condamné des massacres perpétrés contre des « emos », considérés par leurs agresseurs comme efféminés et donc déviants. Sur son site, l’homosexualité reste, on s’en doute, haram (interdite)

En 2014, alors que l’Etat islamique s’emparait de Mossoul, Sistani a déstabilisé le premier ministre Nouri Al-Maliki, qu’appuyait par l’Iran. Dans une fatwa, il a cette même année appelé les Irakiens à prendre les armes contre l’EI. Des milliers de citoyens chiites se sont mobilisés, organisés en une quarantaine de milices

Il n’approuve évidemment pas Moqtada al-Ṣadr qui a mené une guérilla contre les forces américaines et irakiennes à Nadjaf

En 2019,iL a pesé de tout son poids pour faire tomber le gouvernement qu’ont conspué durant des mois, , de jeunes manifestants, fatigués de voir leur pays s’enfoncer dans la corruption et la gabegie.

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Nadjaf
L’histoire de la ville remonte à l’ère pré-islamique où elle a été parsemée de monastères Chrétiens
puis prise par Ali Ibn Abi Talib qui en fit sa capitale
(Kufa est située à 7km de Nadjaf).

La ville est donc un haut lieu de l’islam Chiite et le centre du pouvoir politique chiite en Irak.
Elle abrite notamment le mausolée c’ali .
Nadjaf est le quatrième lieu saint chiite, derrière La Mecque ,médine ,jerusalem et devnt Kerbal
Son ecole est la plus importante avec celle de Qom.

La rencontre avec le pape
Il s’agit de l’une des rencontres religieuses les plus importantes de l’histoire
Ali Al-Sistani, s’est entretenu avec le pape François, pendant près d’une heure

Par un communiqué, il a remercié le pape de sa venue à Najaf, en réitèrant son « l’attention qu’il porte au fait que les citoyens chrétiens vivent comme tous les Irakiens en paix et en sécurité, forts de tous leurs droits constitutionnels ».

François a, dans un communiqué, « remercié » son hôte pour avoir, ces dernières années, « pris la défense des plus faibles et des persécutés ».
Le pape avait souligné « l’importance de la collaboration et de l’amitié entre les communautés religieuses » pour « le bien de l’Irak, de la région et du monde entier ».

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Le pape François en Irak : Prière des enfants d’Abraham

14 mars, 2021

Dieu Tout-Puissant, notre Créateur qui aime la famille humaine et tout ce que tes mains ont accompli,
nous, fils et filles d’Abraham appartenant au judaïsme, au christianisme et à l’islam, avec les autres croyants et toutes les personnes de bonne volonté,
nous te remercions de nous avoir donné comme père commun dans la foi Abraham, fils éminent de cette noble et bien-aimée terre.

Nous te remercions pour son exemple d’homme de foi qui t’a obéi jusqu’au bout, en laissant sa famille, sa tribu et sa patrie pour aller vers une terre qu’il ne connaissait pas.

Nous te remercions aussi pour l’exemple de courage, de résistance et de force d’âme, de générosité et d’hospitalité que notre père commun dans la foi nous a donné.

Nous te remercions en particulier pour sa foi héroïque, manifestée par sa disponibilité à sacrifier son fils afin d’obéir à ton commandement. Nous savons que c’était une épreuve très difficile dont il est sorti vainqueur parce qu’il t’a fait confiance sans réserve, que tu es miséricordieux et que tu ouvres toujours des possibilités nouvelles pour recommencer.

Nous te remercions parce que, en bénissant notre père Abraham, tu as fait de lui une bénédiction pour tous les peuples.

Nous te demandons, Dieu de notre père Abraham et notre Dieu, de nous accorder une foi forte, active à faire le bien, une foi qui t’ouvre nos cœurs ainsi qu’à tous nos frères et sœurs ; et une espérance irrépressible, capable de voir partout la fidélité de tes promesses.

Fais de chacun de nous un témoin du soin affectueux que tu as pour tous, en particulier pour les réfugiés et les déplacés, les veuves et les orphelins, les pauvres et les malades.
Ouvre nos cœurs au pardon réciproque et fais de nous des instruments de réconciliation, des bâtisseurs d’une société plus juste et plus fraternelle.
Accueille dans ta demeure de paix et de lumière tous les défunts, en particulier les victimes de la violence et des guerres.

Aide les autorités civiles à chercher et à retrouver les personnes qui ont été enlevées, et à protéger de façon particulière les femmes et les enfants.
Aide-nous à prendre soin de la planète, maison commune que, dans ta bonté et générosité, tu nous as donnée à tous.

Soutiens nos mains dans la reconstruction de ce pays, et donne-nous la force nécessaire pour aider ceux qui ont dû laisser leurs maisons et leurs terres à rentrer en sécurité et avec dignité, et à entreprendre une vie nouvelle, sereine et prospère. Amen.

Homélie du pape François dans la Cathédrale de Bagdad

13 mars, 2021

 Vendredi 5 mars 2021

 Nou s sommes réunis dans cette Cathédrale Notre-Dame du Salut, bénis par le sang de nos frères et sœurs qui ont payé le prix extrême de leur fidélité au Seigneur et à son Eglise.

 Puisse le souvenir de leur sacrifice nous inspirer à renouveler notre foi dans la force de la Croix et de son message salvifique de pardon, de réconciliation et de renaissance.

 Le chrétien, en effet, est appelé à témoigner de l’amour du Christ partout et en tout temps. C’est l’Evangile à proclamer et à incarner aussi dans ce bien aimé pays.

Nous savons combien il est facile d’être contaminé par le virus du découragement qui semble parfois se répandre autour de nous. Pourtant, le Seigneur nous a donné un vaccin efficace contre ce mauvais virus : c’est l’espérance.

 

Avec ce vaccin, nous pouvons aller de l’avant avec une énergie toujours nouvelle, pour partager la joie de l’Evangile,.Comme le monde autour de nous a besoin d’entendre ce message !

N’oublions jamais que le Christ est annoncé surtout par le témoignage de vies transformées par la joie de l’Evangile.

 Comme nous le voyons dans l’histoire antique de l’Eglise sur ces terres, une foi vivante en Jésus est « contagieuse », elle peut changer le monde.

 Les difficultés font partie de l’expérience quotidienne des fidèles irakiens.

 

 Au cours des dernières décennies, vous avez dû affronter

 les effets de la guerre et des persécutions,

la fragilité des infrastructures de base

et la lutte continuelle pour la sécurité économique et personnelle,

 

Je vous remercie, frères Evêques et Prêtres, d’être demeurés proches de votre peuple – proches de votre peuple !, – en le soutenant,

Je vous encourage à persévérer dans cet engagement afin de garantir que la communauté catholique en Irak, bien que petite comme une graine de moutarde  continue à enrichir la marche du pays dans son ensemble.

L’amour du Christ nous pousse à la communion universelle et nous appelle à former une communauté de frères et de sœurs qui s’accueillent et prennent soin les uns des autres

 

L’Irak :un tapis

je pense  à l’image familière d’un tapis. Les différentes Eglises présentes en Irak, chacune avec son patrimoine historique, liturgique et spirituel séculaire, sont comme autant de fils colorés qui, entrelacés, forment un unique très beau tapis qui, non seulement atteste notre fraternité, mais renvoie également à sa source.

 Parce que Dieu lui-même est l’artiste qui a conçu ce tapis, qui l’a tissé avec patience et le reprise avec soin, nous voulant tous bien entrelacés entre nous comme ses fils et ses filles.

Que l’exhortation de saint Ignace d’Antioche soit toujours dans notre cœur : « Qu’il n’y ait rien entre vous qui puisse vous séparer, [...] mais qu’il n’y ait qu’une seule prière, un seul esprit, une seule espérance, dans l’amour et dans la joie » (Ad Magnesios, 6-7 : PL 5, 667). Comme ce témoignage d’union fraternelle est important dans un monde souvent fragmenté et déchiré par les divisions !

 Tout effort accompli pour construire des ponts entre communautés et institutions ecclésiales, paroissiales et diocésaines servira de geste prophétique de l’Eglise en Irak et de réponse féconde à la prière de Jésus afin que tous soient un (cf. Jn 17, 21;)

 Les nœuds

Parfois des incompréhensions peuvent surgir :

Ce sont les nœuds qui empêchent le tissage de la fraternité.

 Ce sont les nœuds que nous portons en nous.

D’ailleurs nous sommes tous pécheurs.

Cependant ces nœuds peuvent être défaits par la Grâce, par un amour plus grand ;

ils peuvent être guéries par le pardon et par le dialogue fraternel, en portant patiemment les fardeaux les uns des autres (cf. Gal 6, 2) et en se réconfortant mutuellement dans les moments d’épreuve et de difficulté.

 

Les martyrs et les jeunes

Je voudrais revenir maintenant à nos frères et sœurs morts lors de l’attentat terroriste dans cette cathédrale il y a dix ans et dont la cause de béatification est en cours.

 Je pense en particulier aux jeunes. Partout ils sont  porteurs de promesse et d’espérance, surtout dans ce pays. Ici, en effet, il n’y a pas seulement un inestimable patrimoine archéologique, mais une richesse incalculable pour l’avenir : ce sont les jeunes !

 Ils sont votre trésor et il convient d’en prendre soin, ..

Bien que jeunes, en effet, leur patience a déjà été mise durement à l’épreuve par les conflits de ces années.

 Mais rappelons-nous, avec les anciens ils sont la pointe de diamant du pays, les fruits les plus savoureux de l’arbre  il nous revient, à nous, de les cultiver dans le bien et de les irriguer d’espérance.

 Frères et sœurs  Que votre témoignage, mûri dans les épreuves et renforcé par le sang des martyrs, soit une lumière qui resplendit en Irak et au-delà, pour annoncer la grandeur du Seigneur et faire exulter l’esprit de ce peuple en Dieu notre Sauveur (cf. Lc 1, 46-47).

 

 

 

Le pape François en Irak : Le Dimanche 7 Mars de Mossoul à Erbil

12 mars, 2021

le 7 mars 2021 le pape  François s’est rendu à Mossoul.

l’étape la plus dangereuse de son voyage
.
Là où en 2014, les djihadistes avaient décrété leur « califat »,
le pape a prononcé une « prière pour les victimes de la guerre »,
ces milliers de yézidis, de chrétiens et de musulmans assassinés par les membres de l’EI ou tombés au combat pour les déloger d’Irak.

Mossoul,
Quatorze églises de la province de Ninive (nord), ont été détruites, dont sept remontant aux Ve, VIe et VIIe siècle.
« La diminution tragique des disciples du Christ, ici et dans tout le Moyen-Orient, est un dommage incalculable, non seulement pour les personnes et les communautés intéressées, mais pour la société elle-même qu’ils laissent derrière eux », a lancé le souverain pontife.

Karakosh
L’église Al-Tahira entièrement brûlée par l’EI, a été remise en état, nettoyée et redécorée pour sa venue.
Dans ce pays de 40 millions d’habitants, quasiment tous musulmans, les chrétiens ne sont plus que 400 000 aujourd’hui. Ils étaient 1,5 million avant l’invasion par les Etats-unis en 2003.
Lorsque j’arrivais avec l’hélicoptère, j’ai vu la statue de la Vierge Marie sur cette église de l’Immaculée Conception, et je lui ai confié la renaissance de cette ville.

Erbil
A la fin de la Messe le pape
le pape ,en vrai père, fait des adieux touchants

Beaucoup ici ont versé leur sang sur le même sol ! Mais nos martyrs resplendissent ensemble, étoiles dans le même ciel ! De là-haut ils nous demandent de marcher ensemble, sans hésiter, vers la plénitude de l’unité.

Durant ces jours passés au milieu de vous, j’ai entendu des voix de douleur et d’angoisse, mais j’ai aussi entendu des voix d’espérance et de consolation

Maintenant, se rapproche le moment de repartir pour Rome.
Mais l’Irak restera toujours avec moi, dans mon cœur.
Je vous demande à tous, chers frères et sœurs, de travailler ensemble dans l’unité pour un avenir de paix et de prospérité qui ne laisse personne à la traîne et ne discrimine personne.
Je vous assure de ma prière pour ce pays bien aimé. Je prie de façon particulière pour que les membres des différentes communautés religieuses, avec les hommes et les femmes de bonne volonté, coopèrent afin de nouer des liens de fraternité et de solidarité au service du bien et de la paix.

Salam, salam, salam ! Shukrán ! [Merci] !
Que Dieu vous bénisse tous !
Que Dieu bénisse l’Irak !
Allah ma’akum ! [Que Dieu soit avec vous].

Les rares kilomètres que le pape a parcourus par la route l’ont été à bord de voitures blindées. Pour la majorité des 1 445 km de son parcours entamé vendredi après-midi, le souverain pontife est dans un avion ou un hélicoptère pour survoler plutôt que traverser des zones où se terrent encore des cellules djihadistes clandestines
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Discours du pape François dans l’ Eglise de l’Immaculée Conception à Qaraqosh

11 mars, 2021

Chers frères et sœurs, bonjour !

Je rends grâce au Seigneur pour l’occasion qu’il me donne d’être parmi vous ce matin
En vous regardant, je vois la diversité culturelle et religieuse des habitants de Quaraquosh, et cela montre quelque chose de la beauté que votre région offre pour l’avenir.
Votre présence ici rappelle que la beauté n’est pas unicolore,
mais qu’elle rayonne par la variété et les différences.

En même temps, avec grande tristesse, nous regardons tout autour et nous voyons d’autres signes, des signes du pouvoir destructeur de la violence, de la haine et de la guerre. Que de choses ont été détruites ! Et combien doivent être reconstruites.

Notre rencontre montre que le terrorisme et la mort n’ont jamais le dernier mot. Le dernier mot appartient à Dieu et à son Fils, vainqueur du péché et de la mort.

Même au milieu des dévastations du terrorisme et de la guerre, nous pouvons voir, avec les yeux de la foi, le triomphe de la vie sur la mort….

Très chers, c’est le moment de restaurer non seulement les édifices, mais aussi d’abord les liens qui unissent communautés et familles, jeunes et anciens. Le prophète Joël dit : « Vos fils et vos filles prophétiseront, vos anciens seront instruits par des songes, et vos jeunes gens par des visions » (Jl 3,

Il y a sûrement des moments où la foi peut vaciller,
lorsqu’il semble que Dieu ne voit pas ni n’agit.
Cela a été vrai pour vous aux jours les plus sombres de la guerre,
et cela est vrai aussi en ces jours de crise sanitaire mondiale et de grande insécurité.

En ces instants, rappelez-vous que Jésus est à votre côté.
Ne cessez pas de rêver!
Ne vous rendez pas, ne perdez pas l’espérance!
Du ciel, les saints veillent sur nous :
invoquons-les et ne nous lassons pas de demander leur intercession. Et il y a aussi “les saints de la porte d’à côté” « qui vivent proches de nous et sont un reflet de la présence de Dieu »
Cette terre en a beaucoup, c’est une terre où les saints, hommes et femmes, sont nombreux. Laissez-les vous accompagner vers un avenir meilleur, un avenir d’espérance.

La vierge
Lorsque j’arrivais avec l’hélicoptère, j’ai vu la statue de la Vierge Marie sur cette église de l’Immaculée Conception, et je lui ai confié la renaissance de cette ville.
La Vierge non seulement nous protège d’en haut, mais elle descend vers nous avec une tendresse maternelle. Sa représentation a été ici blessée et bafouée, mais le visage de la Mère de Dieu continue à nous regarder avec tendresse. Car c’est ainsi que font les mères : elles consolent, elles confortent, elle donne vie. Et je voudrais dire merci de tout cœur à toutes les mères et les femmes de ce pays, des femmes courageuses qui continuent à donner vie malgré les exactions et les blessures. Que les femmes soient respectées et protégées ! Que leur soient données attention et opportunités ! Et maintenant prions ensemble notre Mère, invoquant son intercession pour vos nécessités et vos projets. Je vous mets tous sous sa protection. Et je vous demande, s’il vous plait, de ne pas oublier de prier pour moi.

Le pape François en Irak : messe du 3é dimanche de Carême à Erbil

10 mars, 2021

 Le pape François  a terminé son voyage en Irak

à Erbil ou il a célébré la messe du jour ,el 3é dimanche du Carême 

avec les textes du 3é dimanche de carême  

 

 La sagesse de Dieu

Dans la première lecture (1 Co1,24 )

Saint Paul nous a rappelé que « le Christ est puissance de Dieu et sagesse de Dieu »  Jésus a révélé cette puissance et cette sagesse surtout par la miséricorde et le pardon.

 Comme il est facile de tomber dans le piège de penser que nous devons montrer aux autres que nous sommes forts, que nous sommes sages…

En réalité, c’est le contraire, nous avons tous besoin de la puissance et de la sagesse de Dieu révélées par Jésus sur la croix.

 **

Evangile : Les vendeurs  du temple (Jn 2,13-25)

 

Dans l’Evangile que nous venons d’entendre , nous voyons comment Jésus a chassé du Temple de Jérusalem les changeurs et tous ceux qui achetaient et vendaient. Pourquoi Jésus at-t-il fait ce geste si fort, si provoquant ? Il l’a fait parce que le Père l’a envoyé purifier le Temple : non seulement le temple de pierre, mais surtout celui de notre cœur.

 

Purifier le coeur

De même que Jésus n’a pas toléré que la maison de son Père devienne un marché (cf. Jn 2, 16), ainsi il désire que notre cœur ne soit pas un lieu d’agitation, de désordre et de confusion. Le cœur doit être nettoyé, mis en ordre, purifié. De quoi ?

 Des tromperies qui le salissent, des duplicités de l’hypocrisie. Nous en avons tous. Ce sont des maladies qui font du mal au cœur, qui salissent la vie, la rendent double. Nous avons besoin d’être nettoyés de nos sécurités trompeuses qui marchandent la foi en Dieu avec des choses qui passent, avec les convenances du moment.

  Nous avons besoin que soient chassés de notre cœur et de l’Eglise les suggestions néfastes du pouvoir et de l’argent. Pour nettoyer le cœur nous avons besoin de nous salir les mains : de nous sentir responsables et non pas de rester à regarder alors que le frère ou la sœur souffre.

 Mais comment purifier le cœur ? Nous ne sommes pas capables tout seuls, nous avons besoin de Jésus. Il a le pouvoir de vaincre nos maux, de guérir nos maladies, de restaurer le temple de notre cœur

.Pour confirmer cela, en signe de son autorité, Jésus dit : « Détruisez ce sanctuaire, et en trois jours je le relèverai » (v. 19). Jésus-Christ, lui seul, peut purifier des œuvres du mal, lui qui est mort et ressuscité, lui qui est le Seigneur ! Chers frères et sœurs, Dieu ne nous laisse pas mourir dans notre péché.

 Même quand nous lui tournons le dos, il ne nous abandonne jamais à nous-mêmes. Il nous cherche, il nous suit pour nous appeler au repentir et pour nous purifier. « Par ma vie – dit le Seigneur par la bouche d’Ezéchiel – je ne prends pas plaisir à la mort du méchant, mais bien plutôt à ce qu’il se détourne de sa conduite et qu’il vive » (33, 11).

  Le Seigneur veut que nous soyons sauvés et que nous devenions un temple vivant de son amour, dans la fraternité, dans le service, dans la miséricorde.

 Jésus nous purifie non seulement de nos péchés, mais il nous rend participants de sa puissance même et de sa sagesse.

Il nous libère d’une manière de comprendre la foi, la famille, la communauté, qui divise, qui oppose, qui exclut, afin que nous puissions construire une Eglise et une société ouvertes à tous et soucieuse de nos frères et sœurs les plus nécessiteux.

  Et en même temps, il nous fortifie afin que nous sachions résister à la tentation de chercher à se venger, qui fait s’enfoncer dans une spirale de représailles sans fin.

  Avec la puissance de l’Esprit Saint, il nous envoie, non pas faire du prosélytisme, mais comme ses disciples missionnaires, des hommes et des femmes appelés à témoigner que l’Evangile a le pouvoir de changer la vie.

 Le Ressuscité fait de nous des instruments de la paix de Dieu et de sa miséricorde, des artisans patients et courageux d’un nouvel ordre social.

 

« Détruisez ce sanctuaire, et en trois jours je le relèverai » (Jn 2, 19).

 Il parlait du temple de son corps, et donc aussi de son Eglise. Le Seigneur nous promet que, par la puissance de sa Résurrection, il peut nous relever, nous et nos communautés, des ruines causées par l’injustice, par la division, et par la haine.

 C’est la promesse que nous célébrons dans cette Eucharistie. Avec les yeux de la foi, reconnaissons la présence du Seigneur crucifié et ressuscité au milieu de nous, et apprenons à accueillir sa sagesse libératrice, à nous reposer dans ses blessures, et à trouver la guérison et la force de servir son Règne qui vient dans notre monde.

 Par ses blessures nous avons été guéris (cf. 1 P 2, 24), dans ses blessures, chers frères et sœurs, nous trouvons le baume de son amour miséricordieux parce que lui, le Bon Samaritain de l’humanité, désire oindre toute blessure, guérir tout souvenir douloureux et insuffler un avenir de paix et de fraternité sur cette terre.

 L’Eglise en Irak, par la grâce de Dieu, a fait et est en train de faire beaucoup pour proclamer cette merveilleuse sagesse de la croix, répandant la miséricorde et le pardon du Christ, spécialement aux plus nécessiteux.

 Même au milieu de grandes pauvretés et difficultés, nombreux parmi vous ont généreusement offert une aide concrète et une solidarité aux pauvres et aux personnes souffrantes. Ceci est l’une des raisons qui m’ont poussé à venir en pèlerinage parmi vous, à vous remercier et vous confirmer dans la foi et dans le témoignage.