Rencontre du pape Francois avec les autorités en Irak
16 mars, 2021Le pape en Irak
Un voyage qu’il a qualifié dans l’avion de « voyage emblématique », un voyage qu’il veut d’encouragement et de solidarité avec une « terre martyre depuis tant d’années ».
« Motif de fierté », « message inspirant pour tous », « dimension historique, religieuse, humaine » :
Rencontre avec les autorités
Je salue le président …
Je salue affectueusement les évêques et les prêtres, les religieux et les religieuses et tous les fidèles de l’Eglise catholique.
Je viens en pèlerin
pour les encourager dans leur témoignage de foi, d’espérance et de charité dans la société irakienne. Je salue aussi les membres des autres Eglises et Communautés ecclésiales chrétiennes, les musulmans et les représentants des autres traditions religieuses..
Au cours des dernières décennies, l’Irak a souffert des désastres des guerres, du fléau du terrorisme et des conflits sectaires souvent fondés sur un fondamentalisme qui ne peut accepter la coexistence pacifique de différents groupes ethniques et religieux, d’idées et de cultures diverses. Tout cela a apporté mort, destructions, ruines encore visibles, et pas seulement au niveau matériel : les dommages sont encore plus profonds si l’on pense aux blessures des cœurs de tant de personnes et de communautés qui auront besoin d’années pour guérir.
Et ici, parmi les nombreuses personnes qui ont souffert, je ne peux pas ne pas rappeler les Yézidis, victimes innocentes de barbaries insensées et inhumaines, persécutés et tués en raison de leur appartenance religieuse dont l’identité même et la survie ont été menacées.
.La coexistence fraternelle a besoin du dialogue patient et sincère, protégé par la justice et le respect du droit. Ce n’est pas un exercice facile..
..Après une crise, il ne suffit pas de reconstruire, il faut le faire bien, de manière à ce que tous puissent mener une vie digne. On ne sort pas d’une crise pareils qu’avant : on en sort ou meilleurs, ou pires.
..Je viens comme un pénitent
qui demande pardon au Ciel et aux frères pour de nombreuses destructions et cruautés.
Je viens comme pèlerin de paix,
au nom du Christ, Prince de la paix. Combien nous avons prié, ces années, pour la paix en Irak !
Saint Jean-Paul II n’a pas épargné les initiatives, et il a surtout offert prières et souffrances pour cela. Et Dieu écoute, écoute toujours! C’est à nous de l’écouter, de marcher dans ses voies.
Que se taisent les armes! Que la diffusion en soit limitée, ici et partout !
Que cessent les intérêts partisans, ces intérêts extérieurs qui se désintéressent de la population locale.
Que l’on donne la parole aux bâtisseurs, aux artisans de paix ;
aux petits, aux pauvres, aux personnes simples qui veulent vivre, travailler, prier en paix !
..Assez de violences, d’extrémismes, de factions, d’intolérances ! Qu’on laisse de la place à tous les citoyens qui veulent construire ensemble ce pays dans le dialogue, dans une confrontation franche et sincère, constructive
La Communauté internationale
a, elle aussi, un rôle décisif à jouer dans la promotion de la paix sur cette terre et dans tout le Moyen Orient. Comme nous l’avons vu pendant le long conflit en Syrie toute proche – commencé cela fait dix ans ces jours-ci ! –, les défis interpellent toujours davantage l’ensemble de la famille humaine.
Ceux-ci requièrent une coopération à l’échelle mondiale dans le but d’affronter également les inégalités économiques et les tensions régionales qui menacent la stabilité de ces terres.
Je remercie les Etats et les Organisations internationales qui œuvrent en Irak
Et là, je ne peux pas ne pas rappeler les nombreuses agences, dont plusieurs catholiques, qui assistent avec grand dévouement depuis des années les populations civiles. Venir à la rencontre des besoins essentiels de tant de frères et sœurs est un acte de charité et de justice, et contribue à une paix durable.
La religion, de par sa nature,
doit être au service de la paix et de la fraternité. Le nom de Dieu ne peut pas être utilisé pour « justifier des actes d’homicide, d’exil, de terrorisme et d’oppression » Au contraire, Dieu, qui a créé les êtres humains égaux en dignité et en droit, nous appelle à répandre amour, bienveillance, concorde. En Irak aussi l’Eglise catholique désire être amie de tous et, par le dialogue, collaborer de façon constructive avec les autres religions, à la cause de la paix. La présence très ancienne des chrétiens sur cette terre et leur contribution à la vie du pays constituent un riche héritage qui veut pouvoir se poursuivre au service de tous. Leur participation à la vie publique, en tant que citoyens jouissant pleinement de droits, de liberté et de responsabilité, témoignera qu’un sain pluralisme religieux, ethnique et culturel peut contribuer à la prospérité et à l’harmonie du pays.
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