Archive pour la catégorie 'Ludolphe le chartreux'

Ludolphe le chartreux : La maison du juste (Mtt7,24-28)

26 juin, 2014

Jésus termine le sermon sur la montagne

en comparant

 le juste à un homme avisé

qui a bati sa maison sur le roc (Mtt 7,24-28)

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Ludolphe le chartreux

dans « la grande vie de Jésus Christ »

commente ainsi cette pericope :

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Le juste  construit sa maison, sur le roc  

c’est-à-dire l’édifice de ses bonnes œuvres,

 sur la pierre, qui est le Christ,

 en faisant toutes ses actions pour lui et à cause de lui.

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Bientôt survient la pluie,

 c’est-à-dire la tentation de la volupté

ou de la concupiscence charnelle ;

et  les torrents de l’avarice ou de la cupidité mondaine

se précipitent en lui ;

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Puis Les vents de l’orgueil

ou de la vanité diabolique soufflent avec violence,

 et fondent avec impétuosité sur cette maison,

 

 mais rien  n’a pu ébranler cet édifice des vertus

Cette maison  n’a point été renversée par tous leurs efforts ;

 car, par la foi, l’espérance et la charité,

elle était fixée sur la pierre ferme et inébranlable

 qui est Jésus-Christ

 et non sur des bases terrestres et périssables

**.

Les tentations

les tentations de la volupté sont signifiées par la pluie qui amollit la

terre sur laquelle elle tombe goutte à goutte,

 

 les tentations de séduction,

soit de la part des hommes par menaces ou par caresses,

 soit de la part du démon par suggestions intérieures,

sont signifiées par les vents qui souillent de tous côtés.

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La maison bâtie sur le  sable,

c’est-à-dire sur l’amour des biens terrestres et périssables.

Ce sont là les fondations fragiles et peu sûres

 de ceux qui, méprisant les trésors du ciel,

 ne cessent de soupirer après les richesses de ce monde,

et qui, au lieu de mettre en Dieu toute leur confiance,

cherchent leur repos dans les créatures mobiles et inconstantes.

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 Le sable est stérile

car il est  sujet au changement et battu par les flots de la mer,

IL  figure  la convoitise des biens terrestres

qui ne procurent point de vraie jouissance,

qui  ne restent point dans le même état,

 et ne préservent point des nombreuses afflictions de cette vie.

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 Le sable, par la multiplicité de ses grains

qui ne peuvent adhérer les uns aux autres

et qui restent stériles

 figure aussi l’innombrable assemblée des méchants

 qui sont sans cesse divisés entre eux

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la maison du juste

est sa bonne conscience,

ainsi que la perfection de toutes ses bonnes œuvres ;

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Cet édifice a pour fossé la pauvreté ou le mépris des biensterrestres,

 et pour fondement la méditation ou l’amour des choses célestes  

 

Ludolphe le chartreux : Le jour du jugement (Mtt 7,21-23)

25 juin, 2014

 A la fin du sermon sur la montagne (Mtt 7,21-24)

dans « la grande vie de Jésus Christ » 

Ludolphe le chartreux commente le verset

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A le fin des temps

On entrera dans le royaume des cieux

en faisant la volonté de mon père qui est dans les cieux  

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Faire la volonté de Dieu,

C’est la prendre pour règle unique de conduite,

 et pour motif principal de patience, afin de trouver le repos de l’âme ;

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C’est marcher partout en la sainte présence

de la Majesté suprême à qui rien n’échappe

afin de garder la réserve et la modestie intérieures et extérieures ;

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C’est considérer en toutes choses l’action continuelle de la divine Providence,

afin de s’exciter à la reconnaissance et à la confiance envers elle ;

C’est édifier toujours le prochain et s’examiner fréquemment soi-même,

 afin de ne parer et d’agir qu’après mûres réflexions

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Le jour du jugement

En ce jour là,

le cœur seul parlera tandis que la bouche restera muette;

l’homme ne sera pas interrogé,

mais sa conscience sera dévoilée;(saint Chrysostome)

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 Car, dans le langage des Saintes-Écritures,

 Dieu est dit connaître ceux qu’il approuve dans -son amour,

et ne pas connaître ceux qu’il réprouve dans sa colère

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Dieu  privera les mauvais  de cette présence spéciale

 par laquelle il fait le bonheur des élus.

Ludolphe le chartreux : La voie étroite et les faux prophètes (Mtt.7, 13-15)

24 juin, 2014

En commentant le sermon sur la montagne (Mtt 7,13-15)

dans « la grande vie de Jésus Christ » 

Ludolphe le chartreux écrit

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La voie étroite  

Efforcez-vous d’entrer par la porte étroite ;

comme s’il disait:

 Mes commandements sont pénibles, il est vrai, et difficiles à observer,

 mais leur accomplissement vous méritera les récompenses éternelles et l’entrée des cieux

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Saint Chrysostome dit à ce sujet :

 « Quoi donc ! Dieu nous ordonne de marcher dans la voie étroite qui conduit à la vie,

et nous nous obstinons à suivre la voie large qui conduit à la mort !

 Que les mondains se jettent dans cette voie large et spacieuse,

 nous ne devons pas en être surpris ;

 mais ce qui doit nous étonner,

 c’est que ceux même qui semblent

avoir embrassé la croix pour suivre Jésus-Christ s’obstinent à courir dans cette voie de perdition

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Les faux prophètes

: Gardez-vous avec soin des faux prophètes,

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Dans le sens moral, Il y a trois sortes de faux prophètes :

 la chair, le monde et le démon.

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On les reconnaît à leurs fruits

Ils manquent de patience, de bonté, de mansuétude,

 ils n’ont des brebis que la peau;

Ils méprisent les petits

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Les ronces est le symbole de la malice spirituelle

…C’est surtout dans les adversités que l’hypocrite  se montre tel qu’il est.

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Les Bons arbres

« Le fonds du cœur, est à l’homme,

ce que les racines sont à l’arbre,

 et ce qui sort de ce fonds est comme le fruit

qui provient de l’arbre.(Béde le vénérable )

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La racine du bon arbre est en nous la  volonté perfectionnée par la grâce divine,

 nos pensées en sont les feuilles, nos paroles les fleurs et nos actes les fruits

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Le  cœur se révèle surtout par la bouche,

et les paroles tiennent le premier rang

 parmi les signes de nos sentiments

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« Lorsque la malice abonde dans le cœur,

il est tout naturel qu’elle s’épanche par la bouche.’ saint Chrysostome)

Ludolphe le chartreux : Demandez et l’on vous donnera (Mtt.7,7-13)

23 juin, 2014

En commentant le sermon sur la montagne (Mtt 7,7-13)

dans « la grande vie de Jésus Christ » 

Ludolphe le chartreux écrit

 

Demandez et on vous donnera

Demandez par la foi et par une prière fervente

 et vous recevrez ce qui vous manque ;

Cherchez par l’espérance et par une conduite pure

 et vous trouverez ;

Frappez par la charité et par la persévérance,

et l’on vous ouvrira.

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Il souhaite plus vivement nous donner

que nous ne désirons recevoir (st Augustin)

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Notre demande doit être pieuse et juste,

 c’est-à-dire n’avoir pour objet que notre salut et ce qui doit nous y conduire ;

car, relativement aux biens temporels,

il est souvent plus avantageux pour nous de ne pas être exaucés.

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Etant notre médecin, Dieu  sait ce qui nous est avantageux et ce qui nous est nuisible,

 de façon que ce qu’il refuse à notre désir,

 il l’accorde à notre salut. (St Augustin)

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La puissance de la prière est en effet inappréciable ;

elle attire sur nous toutes sortes debiens,

 écarte de nous toutes sortes de maux.

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Priez.

Voulez-vous vivre avec joie dans le service de Dieu,

 sans vous laisser abattre par les difficultés et les afflictions ?

Livrez-vous à l’oraison

Voulez-vous entretenir dans votre âme les bonnesaffections,

 les saintes pensées et progresser dans la ferveur de la dévotion ?

Ayez recours à la prière….

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A travers le silence et l’obscurité de la nuit,

par des sentiers inconnus,

la prière  pénètre jusqu’au trône du Monarque,

et par ses sollicitations, ses importunités,

le force, pour ainsi dire, de venir au secours de celui qui l’implore.(St Bernard)

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Considérez, quelle gloire, quel bonheur ont été accordés à l’homme en ce monde,

 de pouvoir par l’oraison parler à Dieu, converser avec Jésus-Christ,

exprimer ce que l’on veut, et demander ce qu’on désire.( saint Chrysostôme)

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Comparaison

Le Sauveur nous propose ensuite la comparaison

d’un père de famille qui ne sait pas refuser à ses enfants les

choses utiles et nécessaires qu’ils lui demandent (Matth9 et 10) ;

et, sous trois emblèmes différents, Jésus-Christ

nous figure tout ce que nous devons demander à Dieu.

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 Le premier emblème est tiré du pain qui nous figure la charité -

A la charité est opposée la dureté du cœur, signifiée par la pierre.

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 second emblème est tiré du poisson qui nous représente la foi.

En effet, de même que le poisson né dans les eaux,

 loin de périr au milieu de l’agitation de ses flots,

 s’y développe et s’y améliore ;

 ainsi la foi née dans le baptême,

loin de s’éteindre au milieu des tempêtes et des angoisses de ce monde,

 s’y purifie et s’y fortifie

Au poisson, Jésus-Christ oppose le serpent qui par sonvenin

 est l’image de l’incrédulité ou de l’hérésie.

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L’œuf qui est le signe de l’espérance,

de même que l’œuf ne contient encore le poussin qu’en germe,

cet œuf est opposé le scorpion, qui porte son venin dans la queue.

 

Ludolphe le chartreux :Ne pas juger (Mtt 7,1-6)

22 juin, 2014

En commentant le sermon sur la montagne (Mtt 7,1-6)

dans « la grande vie de Jésus Christ » 

Ludolphe le chartreux écrit

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 Ne jugez pas votre prochain .

Car  ne voyant que l’acte extérieur,

 nous ne pouvons pas toujours juger d’une manière certaine

 si l’acte accompli par votre prochain

 est fait avec une intention pure ou dans un but coupable.

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On peut  juger le prochain de différentes manières :

d’après l’évidence même du fait, 

ou  d’après des marques incertaines, des indications douteuses,

Dans ce dernier cas  si vous infligez une punition

au coupable supposé, comme si la faute était certaine

vous êtes gravement coupable

 parce que vous blessez tout à la fois la charité et la justice.

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Les méchants interprètent en mal presque tout ce qu’ils voient ou entendent,

 tandis que les bons le prennent en bien et profitent de tout,

parce qu’ils voient en toutes choses

l’action salutaire ou la juste permission de Dieu.

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Il faut éviter les jugements téméraires :

parce que nous ne connaissons pasdans quelle intention a été faite la chose

 qui nous paraît blâmable (St Augustin)

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« Nous ne devons jamais censurer trop sévèrement les fautes des autres,

 ni les en reprendre avec aigreur,

mais plutôt les traiter avec bonté,

 en les aidant par nos conseils à n’en plus commettre à l’avenir.(St Chrysostome)

Et plus loin, le même saint Docteur ajoute :

 Quand bien même nous n’aurions commis aucun autre péché,

 celui de jugement téméraire suffirait seul pour nous rendre dignes des peines éternelles.

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Pourquoi apercevez-vous dans l’œil de votre frère,

 c’est-à-dire dans son intention et dans sa conscience,

 une paille, c’est-à-dire le péché même le plus léger,

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Apprenez à mieux vous connaître quede connaître les autres

Quand vous aurez ainsi purifié votre œil, c’est-à-dire votre conscience,

 vous y verrez mieux pour arracher la paille qui est dans l’œil de votre frère,

 

« Flatter ses propres défauts et blâmer ceux du prochain,

 c’est là un vice dont peu de Chrétiens sont exempts. »(Saint Hilaire)

Ludolphe le chartreux : Ne vous faites pas de trésor sur la terre (Mtt 6,19)

21 juin, 2014

En commentant le sermon sur la montagne (Mtt 6,19-34)

dans « la grande vie de Jésus Christ » 

Ludolphe le chartreux écrit

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L’or et l’argent ça rouille

Les vers et les mites dévorent

les voleurs volent

Comment mettre sa confiance en de tels biens ?

qui pourrissent et qui rouillent

c’est vain !

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Le meilleur moyen de thésauriser consiste donc

 à employer les biens temporels et passagers en bonnes œuvres,

 afin de les changer ainsi en biens spirituels et éternels

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Pèlerins ou esclaves

Les justes, dit saint Grégoire (lib. 12 Moral)

s’inquiètent peu de bâtir et de thésauriser en ce monde

parce qu’ils sont ici comme des voyageurs et des étrangers ;

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« Celui qui met son trésor

en ce monde, dit saint Chrysostôme (Hom. 15, oper. imp.),

n’a rien à espérer dans le ciel; pourquoi donc élèverait-il ses regards vers ke haut

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Là où est ton trésor ,

là est ton cœur   

Votre cœur attaché aux choses inférieures

sera réduit à une servitude dégradante ;

votre état sera même pire que celui d’un prisonnier ;

de libre que vous étiez, vous deviendrez esclave

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Lorsque les païens  voient des Chrétiens se construire de magnifiques habitations,

 se procurer des bains et des jardins agréables,

 ils ne peuvent s’imaginer que de tels hommes

 espèrent une vie meilleure

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La banque des pauvres

la meilleure façon de garder son trésor

consiste à le donner aux pauvres

Ils sauront bien transporter

votre argent en un lieu sûr, où il vous sera conservé intact.

en forme de mérite dans le ciel

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 Amassez-vous ainsi dans le ciel un trésor qui ne s’épuise jamais,

car l’aumône produit et augmente dans le ciel le trésor de nos mérites  

Ludolphe le chartreux : Ne Vous faites pas tant de soucis (Mtt 6,24 )

21 juin, 2014

En commentant le sermon sur la montagne (Mtt 6,24)

dans « la grande vie de Jésus Christ » 

Ludolphe le chartreux écrit

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Jésus nous dit

: Ne vous faites pas tant de souci pour votre vie,

 au sujet de la nourriture, ni pour votre corps, au sujet des vêtements

Il ne dit pas: Vous ne travaillerez point, vous ne chercherez point

votre nourriture et votre vêtement ;

mais il dit :

Vous ne serez point inquiets à ce sujet,

mais parce que nous sommes condamnés à gagner notre pain à la sueur de notre front,

 nous devons travailler, mais sans nous inquiéter.

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Nous pouvons ici, dans un sens spirituel, comprendre parla nourriture la gourmandise,

 par le vêtement la vaine gloire,

et par l’une et l’autre l’avarice,

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Dieu nous a donné le corps et la vie,

 il nous donnera donc aussi le vêtement et la nourriture

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Saint Jérôme dit (In cap. vi Matth.),

« quelle soie, quelle pourpre,

quelle teinture pourraient supporter la comparaison avec les fleurs des champs ?

 Qui pourrait imiter le rouge pur de la rose ou la blancheur du lys?

 Quelle couleur de pourpre pourrait surpasser celle de la violette ?

 Que les yeux jugent ici ce que les paroles ne sauraient exprimer. »

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Nous pouvons donc entendre par les oiseaux du ciel les hommes contemplatifs ;

 ils ne sèment point, ils ne moissonnent point, ils n’entassent point

 c’est-à-dire qu’ils ne s’ingèrent point dans les affaires et dans les embarras du siècle;

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Se confier dans la créature, c’est se méfier du Créateur.

« Que jamais, dit saint Anselme,l’appréhension d’une stérilité future,

 ou la crainte d’unedisette à venir ne vous trouble, ni ne vous effraie ;

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Remarquons que quelquefois Dieu nous laisse exposés à des privations relativement aux choses nécessaires à la vie,

 soit  pour nous châtier de nos fautes

soit pour nous exercer à la patience

soit pour nous faire comprendre qu’ils ne sont pas dûs ,mais donnés

Ludolphe le chartreux : La lampe du corps c’et l’œil (Mtt6,22)

21 juin, 2014

En commentant le sermon sur la montagne (Mtt 6,19-34)

dans « la grande vie de Jésus Christ » 

Ludolphe le chartreux écrit

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l’œil

l’œil spirituel, c’est l’intention,

qui doit régir tout le corps moral de nos actions

et diriger chacune d’elles vers le but qui lui est propre.

C’est pourquoi Jésus-Christ ajoute :

Si votre œil est simple et net, tout voire corps sera éclairé;

**

Si votre intention est pure et droite, sans dissimulation et sans erreur,

 l’ensemble de toutes vos actions sera bon et méritoire,

 lors même que les hommes n’en jugeraient pas ainsi,

**

Si votre intention est perverse,

vos actions seront viciées 

quand bien même, elle paraitront bonnes aux yeux des hommes

**

Que chacun de vous considère,

non pas ce qu’il fait,

 mais avec quel esprit il agit,

 et que son examen porte spécialement sur la pureté de l’intention,

 sans laquelle es œuvres n’ont aucune valeur.

**

non-seulement votre œuvre

sera lumineuse, quel qu’en soit le succès,

 mais vous-même

serez illuminé

Ludolphe le chartreux : Le Notre Père

19 juin, 2014

En commentant le sermon sur la montagne (Mtt 6,7-15)

dans « la grande vie de Jésus Christ » 

Ludorph le chartreux écrit

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Nous devons prier Dieu

 non pour l’instruire ,

mais pour nous rendre plus familier avec lui

pour nous humilier, nous rappeler de nos péchés

**

Dieu est,, notre Père, sous trois rapports,

 selon les trois sortes d’existences que nous avons reçues de lui ;

à savoir, celles de la nature, de la grâce et de la gloire.

 Il nous a donné l’existence de la nature par la création,

celle de la grâce par la restauration ou rédemption,

 et celle de la gloire par la participation à son royaume.

**

En retour de cette faveur incomparable,

nous devons agir et vivre comme enfants de Dieu,

 afin de soutenir par une conduite toute spirituelle,

le titre illustre que nous portons ;

**

le Notre Père

Que votre nom soit sanctifié ;

que votre nom qui est toujours en lui-même saint et vénérable

 soit glorifié et honoré  dans notre cœur

 par la foi et l’amour,

 dans notre bouche par la louange et la prédication,

 dans notre conduite par les bonnes œuvres

**….

 Sanctifier le nom de Dieu,

 c’est donc non pas le rendre saint en lui-même,

 mais le manifester comme saint en nous mêmes :

Que nous fassions briller dans notre vie le

nom du Père dont nous sommes les enfants

**

Que votre règne arrive,

celui de la grâce, par lequel vous régnez

chaque jour dans les âmes des Saints.

**

Donne nous aujourd’hui notre pain quotidien,

c’est-à-dire notre pain spirituel, à savoir les préceptes divins

que nous devons chaque jour méditer et accomplir :

**

Pardonne nous ..

« Si nous pensions,dit saint Grégoire,

 qu’en pardonnant aux autres leurs offenses,

 ce n’est pas à eux, mais à nous, que nous faisons du bien,

 nous ne tarderions pas à rejeter le poison de la colère

….. Alors dit saint Augustin ,

 ce n’est pas contre votre frère qu’il faut vous irriter,

 c’est plutôt contre la colère qu’il faut vous déchaîner,

 et diriger toutes vos attaques ;

 car il vaut mieux triompher de cette passion que

d’emporter une ville d’assaut.

Ludolphe le chartreux :Aimez vos ennemis (Mtt 5,44)

17 juin, 2014

En ce temps là,Jésus gravit la montagne

il s’assit et dit

 

Aimez Vos ennemis  

Aimez de cœur vos ennemis,

 c’est-à-dire les hommes et non leurs vices,

 la nature et non la faute ;

parce que, selon Saint Augustin,

 nous devons affectionner les hommes et détester leurs erreurs.

 Nous devons aimer nos ennemis,

 en leur désirant les biens de la grâce et de la gloire

dont l’homme ne peut faire un mauvais usage.

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Un amour divin

Un tel amour est sublime 

digne d’un « Fils du père »

L’amour des ennemis est plus méritoire que l’amour des amis ;

Si vous aimez que vos amis quelle récompense méritez vous ?

les publicains n’en font ils pas autant ?

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Il est plus difficile, parce qu’il requiert un plus grand effort de bonne volonté ;

il est plus – pur, parce qu’il n’est point produit par l’inclination de la nature

**

Aimer ceux qui nous aiment est un acte de la nature,

aimer ceux qui ne nous aiment pas est un effet de la grâce

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Si non !

on a rien compris à l’évangile 

De quel châtiment ne nous rendons-nous pas dignes

,nous qui, devant régler notre vie sur la ressemblance de Dieu,

**

Ne devons-nous pas pleurer et gémir de voir que, par rapport à l’amour du prochain,

nous ne sommes pas meilleurs que les publicains et les Gentils ?

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Bien loin d’aimer nos ennemis,

souvent,nous ne payons pas de retour ceux qui nous aiment,

 et nous allons même jusqu’à les haïr

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Aimer en Eglise

On attaque l’’église  par la haine ,l’outrage et la persécution

et l’église se défend par l’amour ,la prière et  la bienfaisance

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Les véritables blessures de l’ennemi

Rappelons-nous les paroles

suivantes de saint Chrysostôme (Hom. 28, in Matth.):

«Nous ne sommes pas tant blessés par nos ennemis

 lorsqu’ils nous causent des injures,

 que quand notre patience vaincue par leur malice

 renonce à ses sentiments habituels de bonté.

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 Ne haïssez donc pas celui qui vous injurie,

aimez-le plutôt parce qu’il vous fournit l’occasion d’acquérir des biens abondants et le moyen

d’arriver aux suprêmes honneurs. 

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